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Le parcours initiatique d'un "baby boomer" tunisien
Publié dans Leaders le 30 - 01 - 2009

Comme nombre de "baby boomers" de l'immédiat- après- guerre, Mustapha a appris l'Histoire à travers les livres d'Ernest Lavisse et Isaac et Malet. C'est dire que cette discipline se réduisait, pour lui, à quelques noms: Alésia, Poitiers, l'Edit de Nantes, la Révolution française, Napoléon, Austerlitz, Waterloo, le Second Empire, la Commune, Verdun. Bref, l'Histoire nationale était totalement occultée. A l'instar de ses condisciples, il n'en avait cure. Ne lui avait-on pas appris que ses ancêtres étaient les Gaulois. Mais, intérieurement, il ressentait un certain malaise. Tous ces noms de villes, de batailles, de rois, de généraux, il n'arrivait pas à s' y identifier, lui paraissant étrangers à sa culture. Peut-être, était-ce pour cela que ces cours d'Histoire étaient pour lui un véritable calvaire. Il a fallu attendre l'Indépendance, pour qu'il commence à entendre des noms qui fleuraient bon le terroir: Carthage, Hannibal, Kairouan, Ibn Khaldoun, Khéreddine...
Mais le mal est fait. Son aversion pour l'Histoire, l'accompagnera pendant toute sa scolarité. Il faudra attendre l'année du bac, lorsque, en pleine crise d'identité, il a commencé à s'interroger sur lui-même, son histoire, puis à interroger, avec le zèle du nouveau converti, tout ce qui lui tombait sous la main comme vieux journaux, livres: Ibn Khaldoun, Ibn Abi Dhiaf, Talbi, Jaiet sont mis à contribution: leurs livres sont lus, relus. A son grand étonnement, Mustapha découvre que son pays a aboli l'esclavage en 1846, soit deux ans avant la France. Désormais, rien de ce qui se rapporte à l'Histoire de son pays ne lui sera étranger.
Paradoxalement, et sans pour autant nier l'apport de ces auteurs, c'est dans les récits des voyageurs étrangers qu'il va prendre conscience de sa tunisianité, qu'il a appris à aimer son pays, C'est que l'Histoire telle qu'elle est enseignée focalise sur les temps forts d'une période donnée. C'est une Histoire, forcément déshumanisée, froide, peuplée uniquement de surhommes, tantôt idéalisés, tantôt diabolisés parce que perçus à travers le prisme déformant de l'historien.
L'avantage avec les récits de voyageurs, outre le fait qu'ils sont, généralement, plus agréables à lire, est qu'il s'agit de témoins de leur époque dont les écrits même s'ils sont, parfois, partiaux, souvent, subjectifs, peuvent, s'ils sont recoupés, nous renseigner, sur certains aspects qui relèvent, à première vue, de la petite histoire d'un pays, mais peuvent se révéler plus tard de la plus haute importance pour confirmer, infirmer ou justifier certains faits au même titre que les découvertes archéologiques.
Par exemple, il n'y a pas mieux que les récits pour connaître par le détail la vie quotidienne d'un peuple, ses traditions, son style de vie, sa cuisine, la place de la femme dans la société, bref, tout ce qui constitue sa personnalité de base. Et ce qui a frappé Mustapha, à la lecture de ces récits relatifs à la Tunisie, c'est ce climat de tolérance et d'ouverture des Tunisiens qui est le propre des peuples issus d'un brassage de races. On a parfois expliqué le goût des Tunisiens pour les études par le fait que Jules Ferry, initiateur du protectorat et fondateur de l'école laïque en France aurait tenu à transposer cette réforme en Tunisie, or, au cours de l'une de ses lectures, Mustapha tombe sur un récit d'un Abbé français qui, visitant la « Berbérie orientale », au XVIIème siècle a été frappé par l'engouement des Tunisiens « pour les études plutôt que pour le maniement des armes »
Notre Mustapha peut être fier de cet héritage qui singularise sa Tunisie des autres peuples de la région. Oui, il y a une exception tunisienne.


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