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Gardons-nous à droite, gardons-nous à gauche!
Publié dans Leaders le 24 - 06 - 2011

Lisez leurs journaux, écoutez leurs radios, regardez leurs chaînes de télévision, depuis cinq mois, "nos amis" ne parlent jamais de révolution tunisienne, mais de révolte, d'insurrection, de jacquerie, de troubles. Dans leurs bulletins d'informations, ils focalisent sur tout ce qui ne va pas, les manifestations, les sit-in, la situation sur les frontières, comme pour prévenir leurs populations au cas où elles seraient tentées de suivre l'exemple tunisien. Avec délectation, ils parlent de nos plages "désertées par les touristes", de "la montée du chômage", de "la baisse de la croissance", de "l'insécurité". Et pour faire bonne mesure, le nom de la Tunisie est toujours associée à ceux de la Libye et de la Syrie On pense à Voltaire :«Mon dieu, gardez-moi de mes amis, mes ennemis, je m'en charge».
C'est avec un mélange d'étonnement et d'admiration qu'ils ont accueilli la révolution tunisienne. Etonnement parce que les Tunisiens passaient à leurs yeux pour un peuple «pacifique et pacifiste», doux euphémisme pour masquer la piètre estime dans laquelle ils nous tenaient ; admiration, parce que nous avions réussi là où tous les Arabes ont échoué depuis des siècles au point de donner à penser aux Occidentaux que nous n'étions pas faits pour la démocratie. Nous avons réussi la gageure de mener à bien la première révolution populaire du monde arabe au nom de la démocratie, de la dignité et de la liberté, pratiquement à mains nues.
La révolution, c'est un moment privilégié de l'histoire où notre rapport à la vie, à tout ce qui nous semblait de l'ordre naturel des choses est remis en question, où tout ce qui relevait de la politique-fiction devient dans l'ordre du possible, où la parole se libère, où les réformes les plus audacieuses peuvent être engagées, donnant un formidable coup d'accélérateur à l'histoire. A cet égard, ce qui a été fait depuis cinq mois, quand bien même le rythme des changements paraîtrait lent à certains, relève d'une véritable révolution copernicienne, à tel point que tout ce qui est antérieur au 14 janvier nous semble aujourd'hui relever de la préhistoire. Entre «les Chambres introuvables» d'avant la révolution où régnait le calme des cimetières et les séances houleuses de la Haute instance Ben Achour, entre les JT d'avant et ceux d'après-révolution, entre la presse muselée, se contentant au mieux de broder autour des communiqués officiels et celle qui ne se prive pas de critiquer ni de reléguer en pages intérieures, quand elle ne les occulte pas, les activités des hauts responsables, la différence n'est pas de degré, mais de nature. Certes, ce qui reste à faire est encore plus important, mais de grâce, évitons autant que possible la précipitation et «l'ici et maintenant» au risque de tout remettre en cause. Gardons-nous à droite, gardons-nous à gauche en évitant tout emballement, toute surenchère, n'effrayons pas trop cette classe moyenne avide de justice et de liberté, mais soucieuse aussi d'un minimum d'ordre, restons fidèles à nous-mêmes, gardons ce sens des réalités et cette modération qui ont constitué à travers les âges les traits dominants de notre personnalité de base.


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