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Pour un Programme économique transcendant les partis politiques
Publié dans Leaders le 17 - 10 - 2011

Servir son pays par la proposition d'un programme économique intégré aux conditions de son pays et à ses priorités post- révolution n'est pas uniquement l'apanage des partis et des sphères politiques.
Les idées et les projets pour le développement futur de la Tunisie que je propose ont ainsi pour objectifs:
• L'amélioration du niveau de vie du Tunisien et le développement des régions défavorisées
• Le renforcement de l'esprit de solidarité entre les Tunisiens.
• L'amélioration de l'attractivité Internationale de la Tunisie
Je précise d'emblée que le secteur des services constitue le domaine économique principal pouvant substantiellement réduire le chômage, talon d'Achille de notre économie. Le potentiel inexploité de ce secteur est tellement prometteur qu'il peut, s'il est pris en compte, faire de la Tunisie un pôle économique régional et continental.
Le volet social est aussi important car il représente le vecteur porteur de la cohésion et de la paix. Reste ce que nous appelons l'industrie verte et qui recèle un gisement appréciable d'opportunités aux niveaux emploi, sécurité énergétique et préservation de l'environnement.

I - Pour une nouvelle approche sociale
La préservation et la promotion de la cohésion et de la paix sociales ne sont pas pour nous des slogans creux. Elles désignent, au contraire, des pratiques et des comportements de circonstance caractérisant toutes les couches socio- économiques. Elles sont même devenues des options culturelles, voire civilisationnelles et un champ d'interventions et d'approches originales. C'est dans ce cadre que je mets à l'appréciation de tous pour application certaines idées innovantes, pouvant cadrer avec le nouveau contexte de la Tunisie. Il s'agit de ce que je peux appeler « le parrainage tuniso- tunisien pour la science et le savoir » et « le réseau national des cliniques et hôpitaux mobiles »

Parrainage tuniso-tunisien pour la Science et le Savoir
Afin de réduire le gap académique et social entre les familles pauvres et les familles aisées et de développer l'esprit de solidarité entre les régions, je propose la création d'une base de données nationale, publiée sur Internet comportant une liste des élèves et étudiants brillants issus de familles nécessiteuses et ce pour leur prise en charge par des personnes tunisiennes morales ou physiques aisées. Cette prise en charge est, par essence, volontaire, discrète et directe. Un organisme étatique établira alors la base des données des jeunes éligibles moyennant leurs dossiers sociaux. La prise en charge consistera à accompagner l'élève ou l'étudiant jusqu'à la fin de ses études, voire à l'encadrer dans la recherche d'un emploi. La plus value d'une telle approche réside dans l'émergence d'abord et dans l'affermissement ensuite, durant et après les études, de liens de solidarité, voire de complicité entre le parrain et le parrainé. Le sentiment d'appartenance à la grande famille tunisienne en sortira vainqueur, éliminant du coup le régionalisme et les différences socio-économiques entre les classes sociales.
Réseau National de Cliniques ou Hôpitaux mobiles
L'option de créer des hôpitaux régionaux est très coûteuse et la décision est centralisée. Je propose alors la solution d'appoint ou complémentaire de l'adoption du principe des « Cliniques mobiles ». Comme son nom l'indique, chaque spécialité clinique (Radiographie, labo, chambre patients, bloc opératoire, etc..) est préinstallée dans un conteneur 20 pieds transportable et répondant aux normes médicales internationales et de sécurité. Ce système modulaire, déjà utilisé à l'échelle internationale, permet :
• L'installation et le transfert d'une clinique avec tous ses services en quelques heures permettant ainsi d'avoir des centres de santé mobiles.
• La mise sur pieds d'un programme de rotation entre les régions du pays.
• Le solutionnement du phénomène d'attente, parfois de quelques mois, pour les citoyens de l'intérieur nécessitant une consultation ou une intervention chirurgicale dans des hôpitaux éloignés à leur domicile.
Une fois établi, ce réseau de cliniques mobiles aura un programme de rotation périodique entre les régions éloignées des grands centres hospitaliers. Les cadres médicaux et paramédicaux exerçant au sein des ces unités mobiles bénéficieront d'une prime mensuelle alléchante qui devrait les encourager à intégrer ce modèle de santé publique.
II - Développement régional et emploi: Equation à plusieurs variables
Réduire la disparité économique entre les zones côtières et les zones de l'intérieur revient à résoudre des problèmes interconnectés de nature structurelle, organisationnelle et législative. J'estime qu'il faut œuvrer pour mettre à la disposition du secteur privé local ou international l'infrastructure de base ainsi que les textes législatifs en relation pour déclencher un élan de développement comparable à celui qui a créé Singapore, Dubai ou Hong Kong. Mes propositions dans ce contexte touchent le code des investissements, les industries vertes, le chemin de fer comme fer de lance du développement et la coopération africaine et son potentiel d'absorption du chômage en Tunisie
Code des Investissements pour un meilleur Développement régional : Programme spécifique 2012-2025
L'actuel code des investissements traite toutes les régions de la Tunisie sur un même pied d'égalité, à l'exception des ZDR, Zones de développement régional dont les résultats sont très faibles. Cette lacune a encouragé les investisseurs privés et internationaux à s'installer principalement dans les zones côtières ou dans les zones qui ne sont pas lointaines des principales villes. Or, il fallait différencier entre les régions et les types d'investissements et accorder les avantages fiscaux et bancaires en conséquence.
Comme illustration, et pour inciter les investisseurs tunisiens résidents durant la période 2012-2025 à s'installer dans des régions où le développement économique dans un domaine donné est faible et réduit, je propose ce qui suit :
1) chaque région bénéficiera des avantages en fonction des investissements dans des activités économiques spécifiques et surtout innovantes, répondant ainsi à ses caractéristiques géographiques et démographiques. Pour illustration, je cite les scénarios suivants:
a) Agriculture et Biotechnologie agricole: Gouvernorats de Sidi Bouzid, Kairouan, Siliana, Béja, Kef, Kasserine et Jendouba.
b) Tourisme écologique et culturel: Kef, Tozeur, Kasserine, Jendouba, Zaghouan, Bizerte et Nabeul.
c) Nouvelle technologie : Gafsa, Sidi Bouzid, Kasserine et Kairouan
d) Production d'électricité d'origine solaire: Tataouine, Médenine, Kairouan, Sidi Bouzid et Gafsa avec le soutien indispensable de la STEG (voir le volet de cette étude : Création d'une Industrie Verte).
e) Electricité d'origine biomass: Jendouba, Siliana, Sidi Bouzid, Kairouan, Kasserine et Zaghouan avec le soutien indispensable de la STEG (voir volet III de cette étude : Création d'une Industrie Verte).
f) Electricité d'origine éolienne: Nabeul, Bizerte, et autres gouvernorats sur la base des données techniques de l'Agence de Maîtrise de l'Energie (ANME) et avec le soutien indispensable de la STEG (voir volet III de cette étude : Création d'une Industrie Verte).
Il est à noter que les gouvernorats qui ont déjà atteint des degrés de développement économiques respectables tels que Sousse, Sfax, Monastir, Tunis, etc.., ne seront pas concernés par ce programme spécifique 2012-2025.
2) Les avantages accordés durant cette période seront les mêmes pour toutes les activités sus mentionnées, à condition de créer au moins 10 postes d'emploi par projet avec un taux d'encadrement (i.e. diplômés du supérieur) minimum de 40%. Ce taux d'encadrement va avantager les industries et les services à hautes valeurs ajoutées.
Ces avantages seront:
a) Exonération totale des impôts pour les activités commerciales ou de services résidentes durant les 2 premières années d'activité, 15% pour les 3ème et 4ème années et 20% à partir de la 5ème année d'exercice. Pour les investisseurs non résidents (totalement à l'export), le code des investissements actuel reste en vigueur, tout en respectant la répartition géographique par spécialité sus mentionnée.
b) Exonération totale des impôts pour les industriels résidents pour les 10 premières années d'activités.
c) Exonération totale des cotisations sociales pour les 5 premières années.
d) Prise en charge plafonnée par l'Etat des intérêts intercalaires résultant des crédits bancaires.
e) Une prime d'investissement plafonnée et accordée par l'Etat, égale à un certain pourcentage du coût total du projet.
Le principe de répartir les activités spécifiques sur le territoire tunisien et d'accorder des avantages conditionnels contribuera énormément au développement régional pour remédier aux disparités constatées. Il est bien entendu évident que l'Etat doit aussi contribuer par le développement de l'infrastructure et le contrôle rigoureux des projets bénéficiant de ces avantages.
Les Chemins de Fer : Fer de lance pour désenclaver les régions défavorisées
Sans un réseau développé de transport des personnes et de la marchandise, on ne peut pas prétendre à un développement régional rapide et économiquement important. Afin de désenclaver les régions défavorisées de l'intérieur de la Tunisie, je propose la création d'un « HUB de Chemin de Fer » à Kairouan pour desservir le Sud, le Centre et le Nord de la Tunisie. Ce Hub aura principalement une vocation commerciale offrant des aires de stockage et de transit de marchandise et des personnes utilisant un réseau de chemin de fer reliant les villes de Gafsa, Kasserine, Sidi Bouzid, Kef, Sfax et Tunis à Kairouan. Ce réseau encouragera les industries manufacturières et lourdes à s'installer dans toutes les villes indiquées et par conséquent, créer des milliers de postes d'emplois et fixer les populations dans leurs villes d'origine.
Création d'une Industrie verte pour générer des Emplois verts
Il est primordial de retenir qu'il y'a d'autres raisons pour promouvoir les énergies renouvelables que leur contribution à la sécurité énergétique et leur impact bénéfique sur l'environnement. Ces raisons sont d'ordre économique, dont :
• Compétitivité industrielle
• Développement d'une forte industrie verte pour le marché local et l'exportation
• Développement économique régional
• Création d'emplois.
Les postes d'emploi ainsi créés sont réparties sur un éventail de secteurs, qui sont principalement des entités privées, dont :
• L'élaboration et la fabrication.
• La construction et l'installation.
• L'exploitation et la maintenance.
• La stratégie d'exportation de marchandises et de services dans le monde entier.
Pour le cas de l'Europe, à ce jour les créations d'emplois sont de l'ordre de 1,66 million. L'estimation à l'horizon de l'année 2020 prévoit la création de 2,463 millions d'emplois.
Pour le cas de la Tunisie, l'augmentation annuelle de nos besoins en énergie sont de l'ordre de 7%, l'équivalent de 200 Mégawatt par an, exigeant des investissements très lourds pour l'Etat, chiffrés à des centaines de Millions de Dinars. Ma proposition consiste en ce qui suit :
• Pour développer une industrie verte pouvant générer des milliers de postes d'emplois et alléger les engagements de l'état tunisien, je propose à ce que 50 mégawatts sur les 200 de croissance annuelle soient réservés aux privés de nationalité tunisienne pour les inciter à produire de l'énergie exclusivement verte et renouvelable dans des régions qui seront identifiées par l'Etat. Ces 50 mégawatts prendront la forme de petites centrales de quelques mégawatts chacune dédiées aux zones industrielles qui seront créées. Dans les régions bénéficiaires, l'Etat encouragera l'installation des bureaux d'engineering, d'installateurs et des services d'entretien pour ces centrales. La STEG s'occupera de la distribution de cette énergie et accordera un « Feed In Tarif- FIT » bien étudié qui permettra aux privés de récupérer leurs investissements et de réaliser des bénéfices sur le moyen terme. Actuellement, la STEG est réticente d'appliquer un FIT bénéfique pour les investisseurs privés tunisiens, raison pour laquelle le domaine des énergies renouvelables n'a pu décoller.. Dans son analyse, la STEG raisonne par rapport au prix de revient du KW et à la compensation de l'Etat alors qu'elle omet le long terme. Dans ce cas, l'Etat paiera plus par :
a) Le manque à gagner des fonds bloqués et investis par l'Etat dans les domaines d'énergies classiques, et qui pourraient être investis dans d'autres secteurs, alors que le secteur privé tunisien peut le faire moyennant des encouragements.
b) Les postes d'emplois potentiels qui seront perdus à cause du non développement d'une industrie verte intégrée avec ses composantes de bureaux d'études, d'installateurs, de main d'œuvre, etc.
c) Avec les prix du baril qui peuvent atteindre un jour les 200 dollars, la facture que l'Etat payera sera plus importante que les primes de subvention FIT qu'il accordera aux privées pour développer une industrie verte.
Cette approche a permis la réussite de cette industrie en Allemagne, (avec 300 000 postes d'emplois créés) surtout dans les régions défavorisées de l'ex RDA. L'industrie énergétique verte emploie surtout des diplômés du supérieur offrant des solutions immédiates pour l'employabilité des jeunes et des possibilités futures de rayonnement économique et technologique de la Tunisie sur la scène internationale.
Secrétariat d'Etat pour la Coopération africaine
L'Afrique est certainement le réservoir le plus riche qui puisse exister pour que la Tunisie exploite son savoir faire et les compétences de ses citoyens et de ses organismes étatiques (STEG, Tunisie Télécom, ONAS, CPG, Ministères de l'Equipement, de l'Industrie, de l'enseignement supérieur, etc..) dans tous les domaines. La Tunisie offre les mêmes services que l'Europe dans divers domaines (médical, engineering, conseil, formation, éducation, etc..) avec des coûts substantiellement inférieurs. Les postes d'emplois que les Tunisiens peuvent occuper partout en Afrique se comptent par milliers. Pour ces raisons, je propose qu'au sein de tout gouvernement futur, un Secrétariat d'Etat pour la Coopération Africaine est à créer pour qu'il se consacre entièrement à ce territoire, l'Afrique, le prolongement naturel et culturel de la Tunisie depuis des millénaires.
III - Formation universitaire : Pilier d'un Développement durable
L'excellence et la qualité des cursus offerts par des institutions scientifiques et académiques d'un pays sont étroitement liées à la qualité de ses professeurs et formateurs et de ses infrastructures académiques.
De l'avis de la majorité des Tunisiens, la qualité de l'enseignement en Tunisie a subi une dégradation traduite par une médiocrité linguistique et technique des diplômés des universités tunisiennes. Ces mêmes diplômés sont les enseignants des écoles, des collèges et des lycées et par conséquent. Ils transmettent la médiocrité de leurs formations aux plus jeunes qu'eux.
Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette dégradation du niveau académique. Nous en citons :
• Les changements presque annuels dans les programmes pédagogiques.
• Le manque de discipline au sein des institutions académiques.
• L'effet négatif de la prise en compte de 25% de la moyenne annuelle de l'année terminale dans le calcul de la moyenne du baccalauréat. Cette formule est très subjective puisque les élèves à travers le territoire tunisien ne sont pas notés sur la base du même barème.
Concrètement, je propose une nouvelle approche destinée à améliorer le niveau de nos diplômés, à faire de la Tunisie un pôle du savoir régional et à accorder une attention particulière aux compétences stratégiques.
Comment améliorer le niveau de nos diplômés ?
Après l'indépendance et jusqu'aux années 70 et 80, les diplômes tunisiens jouissaient d'une renommée irréprochable dans divers pays, surtout européens. La non acceptation automatique de nos jours des diplômes tunisiens dans diverses dfilières, en France et ailleurs, dénote la médiocrité de tels diplômes. Afin de remédier en partie à cette situation, je propose d'annuler la prise en considération des 25% « des performances scolaires au cours de l'année » dans la moyenne du baccalauréat et leur remplacement par un bonus de 10% de la moyenne de l'examen du bac et ce au profit de chaque élève qui n'a fait l'objet d'aucune sanction disciplinaire durant son parcours secondaire.
Cette démarche permettra de:
• Récompenser les lycéens les plus sérieux, les plus disciplinés et pénaliser ceux qui ne le sont pas.
• Permettre davantage de sélection qualitative au niveau de l'examen du baccalauréat.
• Introduire plus de justice dans le calcul de la moyenne finale de l'examen du bac, facteur déterminant dans l'orientation universitaire.
La révision des programmes académiques et des méthodes pédagogiques est aussi importante pour améliorer le niveau général de nos lycéens et étudiants pour permettre aux diplômes tunisiens de regagner la considération dont ils étaient auparavant l'objet à l'échelle internationale.
Comment faire de la Tunisie un Pôle Universitaire International : « La Tunisie du Savoir ou Tunisia of Knowledge »
En 2008, 2.96 Millions d'étudiants dans le monde ont choisi de suivre leurs études en dehors de leurs pays d'origine. L'importance des enjeux géopolitiques, économiques, scientifiques et culturels incitent les pays « fournisseurs de la connaissance » à établir des stratégies sur le long terme et à créer un cadre juridique adapté pour faciliter leur insertion et faire d'eux, du point de vue géopolitique, leurs meilleurs ambassadeurs dans leurs pays d'origine, une fois de retour chez eux.
Ci- après, quelques chiffres révélateurs:
Pays
Nombre d'étudiants étrangers par an
Recette Annuelle en Milliards de DT
Croissance annuelle
USA
624 000
22
10%
Australie
400 000
10
15%
Royaume Uni
340 000
9
8%
France
250 000
8

Turquie
25 000


Egypte
35 000


Emirat Unis
34 000


Maroc
7 900


Tunisie
2 480


Réf. : www.stat.unesco.org ; www.nafsa.org; www.dest.gov.au; www.hesa.ac.uk
En adoptant une politique d'enseignement supérieur ciblée et une stratégie claire, la Tunisie peut devenir un Pôle universitaire international attractif dans sa sphère régionale : l'Afrique du Nord et Subsaharienne.

Ce but peut être atteint grâce aux démarches suivantes :
a) Introduire des amendements dans les statuts des universités étatiques tunisiennes pour consolider leur ouverture aux étudiants étrangers moyennant des modalités pratiques et transparentes et des frais de scolarité. 50% des fonds récoltés serviront à la mise à niveau des laboratoires de recherches et de l'infrastructure de ces universités nationales et 50% iront à la caisse de l'Etat.

b) Créer un « Institut International de Technologie » ayant un statut « Off Shore », ouvert aux Tunisiens et aux Internationaux et utilisant l'anglais comme langue d'enseignement. La qualité de l'enseignement de cet Institut doit répondre aux standards reconnus à l'échelle internationale. Cet institut aura une indépendance totale dans l'élaboration de son programme de formation. Pour financer de tels projets, des fonds sont disponibles sur le marché international surtout via certaines fondations aux USA, au Japon et en Europe. Pour information, la première institution académique africaine classée 359 dans le Monde est sud africaine. Aucun établissement tunisien n'est classé parmi les 3000 premiers instituts et universités mondiaux. Réf : www.webometrics.info ; www.arwu.org et www.timeshighereducation.co.uk;
Grâce à de telles démarches, une compétition s'établira entre toutes les universités publiques et privées pour qu'elles atteignent l'excellence et faire de la Tunisie une destination privilégiée pour les étudiants arabes et africains, surtout avec les lois d'émigration sont de plus en plus restrictives et exigeantes dans les pays occidentaux.
A moyen terme, dans 6-7 ans, on peut tabler sur 20 000 étudiants étrangers inscrits en Tunisie. Si on estime qu'un étudiant dépense en moyenne 20 000 DT par an comme frais d'étude et de séjour, la Tunisie pourra réaliser des entrées en devises de l'équivalent de 400 Millions de DT.
Formation des Compétences stratégiques
Les pays développés adoptent une approche de formations académiques et scientifiques basée sur les "Compétences stratégiques" permettant à l'Etat de prévoir ses besoins sur 20 ans et plus pour garantir sa sécurité dans plusieurs domaines dont la nature change en fonction de la situation sur la scène internationale. Les compétences stratégiques des années 80 ne sont pas les mêmes que celles des années 2000 et ne le seront pas pour la période 2020-2030. Pour les 20 ans à venir les "Compétences stratégiques" que je juge prioritaires pour la Tunisie seront "l'Energie, l'Agriculture, la Biotechnologie agricole et la Sécurité informatique".
Pour faire face à ces besoins, l'état doit absolument établir une stratégie de formation et d'investissement cohérente sur le long terme concernant:
1) La formation universitaire.
2) Les plans de développement.
3) Le Code des investissements.
4) Le Secteur bancaire.
La stratégie future qui prendra en considération la cohésion entre les 4 chapitres sus mentionnés permettra de développer une formation stratégique ciblée et efficace afin que nous puissions prévoir nos besoins pour les années à venir et nous protéger contre les aléas du marché et de la concurrence à l'échelle internationale.


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