Voilà déjà 65 ans que naquit l'Organisation des Nations- Unies et depuis, la charte fondatrice a été mise en vigueur. Ainsi, l'organisme n'a cessé de lutter contre toutes sortes de fléaux : maladie, famine, injustice, guerre, catastrophe, détérioration de l'environnement… Or les Nations-Unies, comme tout organisme, ne peut lutter seul. L'humanité, représentée par les Etats, les institutions et les populations devraient prendre conscience des causes de leurs « malheurs » afin de prévenir plutôt que de guérir. Et l'un des plus grands défis à relever est bien la sauvegarde de la planète pour que les générations futures ne se retrouvent pas non seulement dans un climat invivable, mais également entrainées dans des guerres infinies à cause de la précarité financière, alimentaire et en matière d'eau. C'est là l'une des causes qui supposent l'implication de tous, d'autant que les humains, dans leur frénésie du développement industriel et économique deviennent ainsi responsables de la destruction de leur environnement. A l'occasion de la célébration de la journée des Nations Unies en Tunisie, une table ronde a été tenue en ce sens autour du thème « Environnement et emplois verts ». Elle a été animée par M.Rachid Nafti, expert auprès de la ONUDI et en présence d'étudiants, artisans et hommes d'affaires ayant investi dans des projets d'économie verte. Notons que les sujets de cette table ronde sont les mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à décliner les changements climatiques via la création d'emplois verts dans des domaines telles la recherche et l'efficacité énergétique dans les bâtiments, l'industrie, les transports, l'agriculture et la foresterie, ainsi que l'adoption d'énergies renouvelables ayant une faible empreinte carbone. Cet évènement entre dans le cadre de la semaine des Nations Unies et s'étendra du 22 au 30 octobre. Il est par ailleurs essentiel dans le contexte d'un développement basé sur l'économie verte et le maintien de l'environnement d'aménager des espaces verts et de changer les méthodes mêmes de la construction. Par ailleurs et afin de s'engager dans ce nouveau créneau d'économie, la Tunisie lancera dans quelques semaines une grande étude sur l'économie verte portant sur tout le territoire tunisien. Des cahiers de charges et des nouvelles applications seront ainsi instaurés. Notre pays s'engage également à créer d'ici 2014, 500 industries de productions propres et certifiées ISO 14000. Il est par ailleurs possible de créer des emplois verts sans forcément que l'industrie soit certifiée. En effet, ce sont tous les stades de l'industrie qui peuvent participer à ce qu'elle soit « verte » et non seulement moins polluante ; comme vérifier la provenance de la matière première et l'utilisation de technologies propres. Citons que le programme solaire, par exemple, est un projet vert qui engendre des emplois. On compte en Tunisie 100 entreprises de chauffe-eaux solaires qui nécessitent de la main d'œuvre pour l'installation, l'entretien et le recyclage plus tard. La Tunisie a également lancé le programme des maisons solaires en prévenant 1000 unités qui en bénéficieront. Il s'agit de générer l'électricité via l'énergie solaire, et pour cela, il suffit de contacter la STEG. Le bénéficiaire aura à payer cinq ans de consommation, pour que l'électricité devienne gratuite ensuite. Eau et perspectives d'emplois verts Nous vivons aujourd'hui un « stress hydrique ». Chaque personne a en effet en Tunisie le droit à 500 mètres cubes dont 51% sont de l'eau salée. Le secteur hydrique engendre de l'emploi vert à savoir dans le dessalement de l'eau et la production de l'énergie solaire. Il existe 250 millions de mètres cubes d'eau usée traitée en Tunisie par an dont seulement 25 % sont utilisés. Il s'agit d'une eau non conventionnée. Les agriculteurs peuvent en profiter en créant des cultures s'adaptant à cette eau. Témoignage : transformer les déchets verts en matière organique M. Dammek, ancien fonctionnaire dans une entreprise a eu son idée en remarquant le tas de déchets verts amassé devant les maisons d'El Menzeh. Notons que nous avons en Tunisie 80000 mètres cubes de déchets verts quotidiennement face à un déficit en matière organique. L'idée fut alors de transformer ces déchets en fertilisant à caractère biologique. Le lancement du projet avait nécessité 20.000 dinars investit dans l'achat de la machine. Cette entreprise n'a pas seulement participé à diminuer la quantité des déchets et à produire de la matière organique, mais également à créer des emplois verts. En effet, les différentes étapes par lesquelles passe le processus de la transformation sont manuelles, à savoir ; faire le tri des déchets, les broyer, les fermenter, les tamiser et ensuite les commercialiser. Aujourd'hui, l'Etat propose de créer une filière de récupération des déchets aidant les jeunes à lancer des entreprises dans ce domaine, d'autant que les déchets existants dans les exploitations agricoles continuent à poser problème. Pis encore, au tas accumulé, s'ajoute la pollution causée par l'habitude qu'ont apprise les agriculteurs à les brûler.