La tempête Trump met la vague du changement très haut sur le monde accroché depuis un demi-siècle au confort de l'immobilisme politique international consolidé par l'équilibre de la terreur nucléaire et la fin de la guerre froide. Seul bémol dans tout cela, la montée de la Chine sur tous les plans, économique et financier, d'abord, et sur le plan militaire malgré un semblant de somnolence au niveau politique... mais ça viendra... la Chine attend son heure pour déloger l'Amérique du fauteuil de plus en plus difficile à préserver du « numéro 1 » mondial car l'argent est le nerf de la guerre ! Alors les présidents américains depuis les Bush père et fils, chez les Républicains, puis Obama secondé de fait par Hilary Clinton, épouse du populaire président « Bill » et patronne du « Département of State » chez les Démocrates, ont tout fait pour tout chambouler et briser toute l'équation de la stabilité du monde qui s'est avérée bénéfique au plus haut point à la Chine plus qu'au clan occidental. Le ventre mou n'étant autre que le Moyen-Orient, cette mare du pétrole toujours convoitée malgré les nouvelles technologies des énergies renouvelables parce que toutes les carcasses sont fabriquées à partir du pétrole, y compris nos chaussures et nos vêtements importés de Chine et du Sud-est asiatique et qui envahissent les supermarchés américains et du Vieux Continent, les stratèges américains ont décidé de raser les vieux systèmes de la « modernisation autoritaire » pour y injecter un virus des plus destructeurs et des plus ravageurs : l'islamisme politique extrémiste, violent et fanatisé. Le reste fera boule de neige et des villes entières, irakiennes, syriennes, libyennes et yéménites sont en ruines, et des millions de personnes parmi les nouveaux damnés de la terre font la queue aux portes de l'Europe comme au « bon » vieux temps de la 2ème guerre mondiale. Mais l'arroseur fut arrosé, et l'Amérique n'a tiré aucun profit de toute cette tragédie provoquée en grande partie par ses stratèges cyniques et malades, complètement à côté de la plaque. Certes, le pétrole s'est effondré pour le bonheur des consommateurs occidentaux mais le prix des résidus à payer par l'Europe et toute la Méditerranée est incalculable. L'Amérique elle-même n'est pas mieux lotie. Elle connaît une forte poussée migratoire et le nationalisme prend une ampleur sans précédent dans un pays ancré dans la tradition de l'accueil et de l'asile facile. Les régimes dit de la « gauche » libérale tombent un à un. D'abord, sur le vieux continent où la droite nationale dite « extrémiste » réalise des scores de plus en plus larges. Puis c'est au tour de l'Amérique de porter Donald Trump contre toute attente et malgré la pression inimaginable des « lobbies » médiatiques tous favorables à Mme Clinton, à la Maison Blanche. Le peuple américain « libre » comme l'a si bien qualifié Mme Marine Le Pen, a dit son ras-le-bol de cette « Aristocratie » de l'immobilisme intérieure et de la folie extérieure manipulée par les stratèges de Washington et des « lobbies » intouchables et qui roulent pour d'autres nations que celle américaine. La goutte d'eau aura été ce cadeau par temps de crise, du président Obama, à l'Israël arrogant de Netanyahu de plus de 38 milliards de dollars d'aide, alors que le citoyen américain de la « middle class » n'arrive plus à joindre les deux bouts et plus de 30 millions d'Américains vivent le seuil de la pauvreté. Voilà un des facteurs qui ont fait la différence en faveur de M. Trump, alors que Mme Hilary Clinton a fait la moitié de sa campagne à défendre l'Etat hébreu au milieu des décombres de ses pays voisins arrosés de bombes par l'Amérique et tout cela pour les beaux yeux du radical Netanyahu qui refuse de faire la paix avec ses voisins palestiniens qui lui tendent la main depuis les fameux Camp David et Oslo ! C'est cela qui explique l'immense « joie » des peuples et des élites arabes en premier lieu, puis des Russes, et une grande partie de la classe politique européenne (non médiatique) à l'annonce du triomphe de Ronald Trump... Pourtant il ne faut pas trop se faire d'illusions sur la nouvelle Amérique plus isolationniste de Trump. Tôt ou tard, les « stratèges » de mauvais augure de Washington et des « lobbies » puissants et intouchables reprendront le dessus, au risque de rendre la vie impossible à Trump lui-même, et on l'a vu avec d'autres présidents « révolutionnaires » comme John Kennedy. Les « Kissinger » veillent au grain et l'Amérique est pratiquement sous la tutelle des lobbies indomptables. Pour le monde arabe ou ce qui en reste, les « miraculés » du fameux « printemps-hiver » arabe, comme la Tunisie ou l'Egypte, la première miraculée par un « consensus » démocratique à l'arrachée, et la seconde miraculée par une reprise en main du général-président Abdelfattah Essissi, M. Trump ou Mme Clinton, c'est du pareil au même. Nous avons des traditions d'amitié séculaires avec les Etats-Unis d'Amérique depuis le Bey Hamouda Bacha. Le premier consul arabe et musulman auprès de l'Amérique indépendante a été un « Tunisien » ! Alors, cultivons notre jardin et préservons nos bonnes relations avec cette grande puissance et surtout ne faisons pas du duel fratricide entre Clinton et Trump une affaire tuniso-tunisienne, comme ça été le cas pour la Turquie, après le coup d'Etat et la répression sévère de M. Erdogan. Soyons réalistes, comme le dit feu mon père : « Aâcha man arafa kadrahou », que je traduis par « Est bien sage et heureux de vivre, celui qui connaît ses limites » ! K.G