Présentant lors d'un point de presse organisé hier au palais du gouvernement à la Kasbah, les mesures décidées par le conseil ministériel tenu lundi 21 novembre, concernant la propreté et la protection de l'environnement, le ministre des Affaires locales et de l'environnement, Riadh Mouakhar, a annoncé que le gouvernement va présenter, à l'issue de la discussion et du vote du budget de l'Etat et de la loi des finances pour 2017, une proposition à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), destinée à accélérer l'adoption du projet de loi relatif aux élections municipales bloquée à cause d'un désaccord sur un article en particulier, a-t-il dit sans plus de précisions. Il a fait part de l'intention du gouvernement de faire en sorte que les élections municipales soient organisées avant la fin de 2017. Il a confirmé aussi la création d'une police environnementale rattachée aux municipalités qui entrera en service au début de 2017 dans quelques 70 grandes municipalités ou à vocation touristique. Sur un autre plan, il a indiqué qu'un jugement a été prononcé, la semaine dernière, en appel, par le tribunal compétent en faveur de l'Etat, autorisant la réouverture du Centre de Jradou spécialisé dans le traitement des déchets ménagers industriels, aux environs de Tunis mais sa remise en service, a-t-il dit, se fera de concert avec la société civile et les riverains. Il sera procédé, aussi, le 2 décembre, à l'inauguration du centre de traitement des déchets électroniques réalisé, dans le cadre de la coopération avec la Corée du Sud, près de la décharge contrôlée de Jebel Chakir qui traite les déchets ménagers du Grand Tunis. Recyclage et valorisation En ce qui concerne la propreté et la protection de l'environnement, le ministre a affirmé que le gouvernement a opté de manière définitive pour le recours à la méthode du recyclage et de la valorisation des déchets ménagers et autres, au lieu de l'enfouissement, grâce à la réalisation d'un certain nombre d'usines de recyclage et de valorisation conformes aux standards internationaux, appelées éco pôles, sur la base de contrats de concession et non pas selon la formule des marchés publics, et de cahiers de charges appropriées dont l'élaboration, a-t-il noté, demandera un peu de temps, c'est-à-dire deux ans au moins, compte tenu de leur complexité. En attendant et au vu de la situation très problématique de l'environnement, notamment au niveau du ramassage et de la gestion des déchets ménagers, et des déchets de construction, un vaste programme a été adopté, afin d'aider les municipalités à s'acquitter au mieux de leurs tâches dans ce domaine. Les problèmes rencontrés dans ce domaine sont causés par l'insuffisance du nombre des décharges contrôlées (9 en tout dans tout le pays), des centres de transferts, qui jouent les intermédiaires entre les dépôts municipaux de ramassage et les décharges contrôlées, et aussi l'incapacité des municipalités à assurer comme il se doit les services de ramassage. En moyenne, seulement 85% des déchets ménagers sont ramassés par les municipalités. Ainsi, sur les 10 600 tonnes de déchets ménagers produits par jour en milieu urbain, 9 000 t seulement sont ramassés par les municipalités, tandis que 1600 tonnes de déchets ménagers restent dans la nature. Et au fil des jours, ces quantités non ramassées se sont accumulées et se sont gonflées, d'où le spectacle désolant de ces tas de déchets non ramassés auquel nous assistons souvent. Le volume des déchets de construction dans le Grand Tunis a atteint 3 millions et demi de tonnes , contre 5 millions pour l'ensemble du pays. Mais, ce qui a compliqué davantage la situation, c'est que les municipalités rejettent les déchets ramassés dans des décharges spontanées, outre que la décharge contrôlée de Jebel Chakir qui traite les déchets du Grand Tunis par la méthode de l'enfouissement, est arrivé à saturation et sera totalement dépassée en 2020, d'où le choix du système des écopôles qui permettent la valorisation des déchets avec un minimum de résidus. Pour la mise en œuvre de ce programme , il sera fait appel à de petites sociétés privées de services environnementaux et à des organismes publics spécialisés comme l'agence municipale des services environnementaux, pour aider les municipalités à s'acquitter des services de propreté et de ramassage des déchets, ou encore de l'entretien des espaces verts dans les périmètres communaux qui ne cessent de péricliter. Cette ouverture de l'action municipale et publique en général aux privés offrira des opportunités aux diplômés du supérieur qui le désirent pour créer des petites entreprises environnementales et participer à ce programme.