Coproduite par le Burkina Faso, la Belgique et la Tunisie, la pièce « Sank, ou la patience des morts » a été présentée récemment sur la scène de la salle « El Hamra » dans le cadre de la 18ème édition des Journées théâtrales de Carthage. Ecrite par Aristide Tarnagda, elle a été mise en scène par ce dernier avec Pierre Lambotte. Cette pièce est dédiée à l'âme de l'ancien président burkinabé Thomas Sankara qui a été assassiné en 1987. Elle a été jouée par seulement trois comédiens : Alain Hema, Alberto Martinez Guinaldo et Florence Bambara. Ils étaient accompagnés d'un chanteur et un guitariste. Les acteurs y incarnent plusieurs personnages allant de Sank, pour désigner Sankara, à la mère de ce dernier, à son compagnon qu'il considérait comme un frère : Blaise Compaoré, à l'épouse de ce dernier et aux conseillers de Sankara. Tel un conte, « Sank, ou la patience des morts » est raconté en flash-back en narrant, à travers de petits tableaux, les détails qui ont abouti à la mort de Sankara. Un chef d'Etat africain exceptionnel qui voulait faire une révolution politique et sociale en faveur de son pays : le Burkina Faso et l'Afrique en général. Cela allait permettre de réaliser une égalité entre les politiques et les citoyens en faisant face et front contre les pressions de l'Occident. L‘armée à laquelle il appartient, n'a pas entendu de cette oreille le projet fou et pilote que Sankara commençait à réaliser. Le rêve fut brisé car la mort atroce de Thomas Sankara, s'ensuivit. Dépouillement et force du jeu Dans une atmosphère sombre, la pièce tenait. Avec un éclairage en demi-teinte et un décor des plus simples, la tristesse régnait sur une scène presque dépourvue de décor. Un guitariste et non moins chanteur se promenait ou s'arrêtait sur la scène, accompagnant quelques scènes. Ces dernières n'étaient pas trop longues et introduisent le spectateur dan le vif du sujet. Les acteurs étaient à leur aise, allant même jusqu'à dialoguer avec le public à travers quelques bribes de petites questions sur l'évolution des faits. La mise en scène axait sur la grandeur de la scène, si bien que dans certains cas, les acteurs étaient trop loin l‘un de l'autre quand ils conversaient. L'histoire était triste, mais elle était narrée non sans quelques pointes d'humour. La force du jeu se dégageait. Le public en était ravi et répondait en applaudissant fortement cette performance.