Que serait un Mouled sans Assida ? Les prix affichés cette année suffisent bien souvent à nous couper l'appétit. Si bien que certaines familles ont décidé de ne pas observer ce rite habituel. Pourquoi cette privation? Ont-ils tort où raison ? A une semaine du Mouled, c'est un commentaire qui revient régulièrement dans la bouche des parents à qui il est donné de constater de visu la montée vertigineuse des prix du pin d'alep (Zgougou) « Cher, cher, le pin d'Alep » affirme Héla qui a décidé cette année de bouder cette denrée . Tout simplement nous dit –il « le prix d'un kg oscille à l'occasion de ce cérémonial, entre 16 et 18 dinars. Il est vrai que nous sommes très attachés à cette tradition. Ma bourse ne me permet pas cette dépense » Ce fameux « zgougou » bien qu'il soit source de délice, constitue un fardeau '' économique pour le citoyen tunisien gravement affecté par la baisse de son pouvoir d'achat. Mais que serait le Mouled sans l'Assida ! Rien, en fait. Cette fête du Mouled s'accompagne toujours d'achat de fruitssecs qui atteignent facilement les 50 dinars ? C'est le cas des noix et des noisettes qui sont vendus à 35 dinars le kilo et plus parfois . Lesamandes ne dérogent pas à la régle non plus. Le kilo se vend à plus de 30 dinars. Des prix surréalistes qui font fuir les habitués des commerces.Najia a décidé de ne pas se permettre d'acheter du zgougou. «C'est trop cher pour moi. Je n'ai pas les moyens » dit-elle. Samia en a marre de cet assida « je me suis endettée l'année dernière. Cette fois-ci j'ai décidé de ne plus exécuter ce rite car les prix de l'assida sont excessifs et inabordables pour une mère de trois enfants » Mohamed Ali n'arrive pas à joindre les quatre bouts « la vie devient chère. Les prix ont grimpé depuis l'été et il m'est impossible d'acheter cette denrée.» Ainsi le rituel du Mouled est, pour beaucoup de citoyens interrogés, une saignée budgétaire de plus pour les ménages, déjà ruinés par les évènements successifs, à savoir l'Aid et la rentrée scolaire". Ces évènements ont engendré des dépenses faramineuses et, parfois, insupportables pour les moyennes et faibles. En dépit de leur disponibilité sur les marchés de proximité légaux et informels, les prix des zgougou ne dérogent pas à la règle et demeurent sensiblement très élevés. Du jamais vu Une simple virée du côté de certains marchés de la capitale nous a permis de confirmer la flambée . «C'est du jamais vu !», lance Mohamed Ali un couffin à la main, et ce, malgré les promesses du gouvernement en matière de contrôle et de lutte contre la spéculation. Alors forcément, il faut payer le prix si l'on veut répondre à ces exigences. «Cette année tout est trop cher, les prix battent des records !», se plaint un père de famille, jetant un regard impuissant sur des étalages bien approvisionnés mais hors de portée. En dépit de leur disponibilité sur les marchés de proximité légaux et informels, les prix des zgougou ne dérogent pas à la règle et demeurent sensiblement très élevés. Une simple virée du côté de certains marchés de la capitale nous a permis de confirmer la flambée. «C'est du jamais vu !», lance Mohamed Ali un couffin à la main, et ce, malgré les promesses du gouvernement en matière de contrôle et de lutte contre la spéculation. Nombreux sont les commerçants véreux qui ne ratent pas cette occasion pour s'enrichir en défiant toutes les règles de la commercialité. C'est aussi l'occasion pour la prolifération du commerce informel. Les rues et les quartiers deviennent durant ce mois des magasins à ciel ouvert où tous les produits sont mis en vente. La plupart de ces commerçants informels ne se soucient guère de la santé des consommateurs qui sont appelés à faire preuve de vigilance quant à la qualité des produits achetés.Dans leurs explications sur la hausse des prix, certains marchands mettent aussi en exergue le fait qu'«ils souffrent de l'intervention des spéculateurs et des intermédiaires en les obligeant à acquérir leur marchandise à un prix fixé après entente avec les grossistes».