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Détruire, disent-ils...
Publié dans Le Temps le 28 - 12 - 2016

Après trois oeuvres puissantes, le metteur en scène de "Infilet" revient avec une métaphore de l'emprise du mal sur le bien. Walid Daghsni confirme la voie qu'il s'est choisie avec " NetherWorld", sur les planches du Rio ce jeudi 29 décembre à 19h30. Un théâtre à découvrir et décrypter...
Walid Daghsni est de retour, avec une nouvelle création placée sous le signe de Don Quichotte et des moulins à vent qu'on ne saurait combattre, mais qu'il importe de combattre...
Pour son quatrième opus, ce jeune metteur en scène et l'équipe de Clandestino Productions poursuivent une recherche et continuent leur travail de décryptage artistique des réalités tunisiennes d'aujourd'hui.
Etres énigmatiques dans une ville mystérieuse
En effet, depuis son inoubliable "Infilet", Daghsni a choisi une voie métaphorique pour dénoncer les dérives, pointer du doigt les énormités et prévenir des dangers et des périls qui guettent.
Dans un théâtre de la fantasmagorie et du réel subverti, Daghsni opère à l'image d'un Beckett pétri de cynisme ou d'un Ionesco qui tire son spectateur de la léthargie en le plongeant dans l'absurde. En fait, Daghsni se situe dans la droite ligne du théâtre expérimental actuel qui pose la métaphore comme processus créatif et facilite ainsi les glissements de sens vers des mondes virtuels et allégoriques.
Ce théâtre se nourrit de mythes et ils ne sont jamais loin Maymona et Ghaylen dans cette nouvelle création qui peut être lue et visitée à l'aune des allégories platoniciennes de la caverne ou bien des états soufies vers le dévoilement.
A partir d'une fable manichéenne, Daghsni construit ainsi "NetherWorld" en opposant le bien et le mal, des êtres sortis de nulle part pour détruire et la vanité de ceux qui résistent. Dans cette nouvelle création dont le dispositif peut aussi faire songer au "Arab" du Nouveau Théâtre, Daghsni met en scène des sortes de zombies dans une ville mystérieuse. Surgis des nimbes, ces êtres maléfiques s'attachent à tout détruire pour pouvoir prendre le contrôle de cette ville imaginaire et la gouverner à leur guise. Ils vont parvenir à leurs fins malgré toutes les oppositions et pourront se défaire des résistances désespérées des habitants des lieux.
Une esthétique de la panique
A la fois conte philosophique et fable cinglante, "NetherWorld" nous fait découvrir l'envers du meilleur du monde, le pire matérialisé par l'usurpation et la prise de contrôle totale façon Big Brother. Dans cette oeuvre qui mêle au fantastique des bribes de réel, Orwell n'est jamais loin, celui de "La Ferme aux animaux" et de "1984". Dans cet enfer dantesque aux goules terrifiantes, Daghsni ménage quelques lueurs d'espoir et des germes de résistance. Mais tout aussi métaphoriquement, il ne les laisse pas éclore et annonce ainsi la chute de toute pensée face à la terreur. Ceux qui connaissent le théâtre de Fernando Arrabal pourront d'ailleurs retrouver ces univers crépusculaires, blafards et pasoliniens dans cette oeuvre dont le propos interpelle les consciences et la mollesse des résistances.
Daghsni ne s'en cache pas: comme dans ses oeuvres antérieures, il situe cette fantasmagorie dans le virtuel artistique de notre pays contemporain. Ce faisant, il dénonce sans ambages les vanités de restauration de l'ordre ancien ou encore la violence indécente des faussaires de la foi. Daghsni dit ces cinq dernières années comme il dirait sa propre confession à son propre journal. Seulement, il pratique une distanciation très brechtienne pour nous mettre en face d'un opéra de fantôches qui obscurcissent le soleil et convoquent l'audace inconsciente d'un Don Quichotte pour mener le combat.
Après "Infilet", "Iltifef" et "El Makina", voici le "NetherWorld" de tous les cauchemars, le pays dont on ne sort pas indemne, le monde délirant qui cherche ses solutions dans le passéisme.
A découvrir une oeuvre qui confirme que Walid Daghsni construit un théâtre propre à lui, une esthétique de la panique, un univers qui se nourrit de réels métaphoriques.
A découvrir aussi pour la prestation des comédiens Amani Belaaj, Mouna Talmoudi, Mounir Laamari; Yahia Feidi et Neji Kanaouati. "NetherWorld" sera sur les planches du Rio ce jeudi 29 décembre à 19h30 en attendant un prochain cycle de représentations.


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