Une liste consensuelle regroupera la majorité des membres éligibles du Bureau exécutif sortant et quatre nouvelles figures dont une femme Noureddine Tabboubi qui conduira la liste consensuelle part avec la faveur des pronostics pour succéder à Hassine Abbassi au poste de Secrétaire général Deux listes au moins entreront en lice pour les élections des membres du Bureau exécutif national de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) lors du 23ème congrès de l'organisation qui se tiendra du 22 au 25 janvier à Tunis. Bien que les tractations se poursuivent toujours à son sujet, une première liste consensuelle regroupera les membres éligibles du Bureau exécutif sortant, en l'occurrence Noureddine Tabboubi, Anwer Ben Gaddour, Bouali M'barki, Sami Tahri, H'faiedh H'faied, Kamel Saâd, Abdelkarim Jerad, Samir Cheffi et Mohamed M'sellemi. L'actuel secrétaire général, Houcine Abbassi, n'est plus autorisé, tout comme deux autres membres du Bureau exécutif national (Belgacem Ayari et Mouldi Jendoubi), à briguer un nouveau mandat conformément à l'article 10 du règlement intérieur, qui limite le nombre des mandats successifs des membres du Bureau à deux seulement. La liste consensuelle comprend quatre nouvelles figures, dont une femme. Il s'agit, selon les premières indiscrétions de Naïma Hammami, une syndicaliste connue pour son militantisme et sa combativité au sein du syndicat général de l'enseignement secondaire. D'autres responsables syndicaux, dont le secrétaire général du syndicat général de l'équipement et de l'habitat Monëm Amira et le secrétaire général de la fédération du transport Moncef Ben Romdhane, sont aussi pressentis pour figurer sur la liste consensuelle. La deuxième liste devrait être conduite par l'unique membre du Bureau exécutif sortant qui ne fera pas partie de la liste consensuelle, en l'occurrence Kacem Afiya. Rien d'officiel n'a encore filtré sur les candidats qui figureront sur cette liste, mais certains bruits de couloir laissent entendre qu'elle regrouperait des syndicalistes coriaces comme le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, Lassaâd Yaâcoubi, ou encore le secrétaire général de la fédération de la santé, Othmane Jellouli. Le dernier délai du dépôt des candidatures au Bureau exécutif, à la commission nationale du règlement intérieur et à la commission nationale de contrôle financier a été fixé à demain mercredi 04 janvier à 18h00. Tabboubi, futur secrétaire général ? Comme nous l'avons relevé, l'actuel secrétaire général adjoint chargé du règlement intérieur, Noureddine Tabboubi, part avec les faveurs des pronostics pour succéder à Hassine Abbassi à la tête de la centrale syndicale. Il aura cependant pour principal challenger Bouali M'barki (secrétaire général adjoint chargé des finances et de l'administration), qui est apprécié pour ses qualités de bon négociateur et sa modération. Au-delà du volet électoral, le 23ème congrès de l'UGTT sera un événement de portée nationale dans la mesure où la centrale syndicale est un acteur incontournable de la vie politique. L'organisation fondée le 20 janvier 1946 par le leader syndicaliste Farhat Hached, a joué un rôle important dans la lutte pour l'indépendance, avant de former une coalition électorale avec le Néo-Destour dans le cadre d'un «Front national» regroupant aussi l'UTICA (patronat) et l'UNA (Union nationale des agriculteurs) pour rafler la totalité des sièges à l'Assemblée constituante chargée d'instituer la première République. Plusieurs personnalités issues de l'UGTT sont ainsi devenues ministres. Sous le règne de Bourguiba, le syndicat historique a oscillé entre soumission au parti-Etat et velléités d'indépendance dont le point culminant fut la grève générale du 26 janvier 1978. Après l'accession de Ben Ali au pouvoir, la direction de l'UGTT s'est progressivement inféodée au pouvoir. Cette tendance s'est poursuivie jusqu'aux derniers jours avant la fuite de Ben Ali. Au début des manifestations contre le chômage et la marginalisation à Sidi Bouzid, l'organisation avait soutenu timidement le mouvement avant d'appeler, sous la pression de ses cadres radicaux, à des grèves générales très suivies à Sfax le 12 janvier 2011 et à Tunis le 14 janvier. Ces grèves générales qui ont précipité la chute de Ben Ali, ont redoré le blason terni de la centrale qui a joué un rôle très important dans la résolution de la crise politique ayant éclaté après l'assassinat des leaders de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.