Hier, lundi 26 décembre, a démarré le dépôt des candidatures au prochain bureau exécutif de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) qui sera issu du 23e Congrès national de la centrale syndicale ouvrière dont les travaux se poursuivront du 23 au 25 janvier 2017 à Tunis. Placé sous la devise «Allégeance à la Tunisie, fidélité à la mémoire des martyrs et dévouement aux travailleurs», le 23e Congrès de l'Ugtt verra l'application, pour la seconde fois, de l'article 10 du règlement intérieur de l'organisation interdisant le cumul de trois mandats successifs à raison de 5 ans chaque mandat au sein du bureau exécutif. Ainsi, Hassine Abassi, le secrétaire général sortant, Mouldi Jendoubi et Mouldi Ayari, membres du bureau exécutif sortant, ne seront pas candidats au prochain bureau exécutif puisqu'ils ont déjà consommé leurs deux mandats successifs au sein du BE de l'Ugtt. Autrement dit, seuls 10 membres du bureau exécutif de l'Ugtt ayant rapporté à la Tunisie le prix Nobel de la paix 2015 en compagnie de l'Utica, de la Ltdh et du Conseil de l'ordre des avocats pourront figurer au sein du futur bureau exécutif. Sauf qu'à quelques semaines du démarrage du dépôt des candidatures, Kacem Afaïa a fait faux bond à ses camarades et a décidé de présenter sa propre liste avec des candidats qui n'appartiennent pas à la mouvance dite «la mouvance consensuelle», c'est-à-dire ceux qui poursuivront l'œuvre de Hassine Abassi et qui «obéiront à ses ordres ou à ses directives quand il quittera officiellement son bureau à la place Mohamed-Ali», comme le soulignent les observateurs qui suivent à la loupe ce qui se passe sur «El Batha» ou dans les petits cafés avoisinant la rue Mohamed-Ali. Sami Tahri, porte-parole officiel de l'Ugtt, Bouali M'barki, l'homme modérateur qui écoute tout le monde et ne prononce jamais une déclaration déplacée, et Noureddine Taboubi, l'ancien secrétaire général de l'Union régionale de Tunis et le SG par intérim à plusieurs reprises, sont semble-t-il «d'accord sur l'essentiel, ce qui veut dire une liste consensuelle qui comprend les 9 membres du bureau exécutif sortant qu'on pourrait qualifier de continuateurs du style Hassine Abassi, Kacem Afaïa s'étant exclu lui-même de l'équipe consensuelle. Sauf qu'on ne sait pas qui a les plus grandes chances de briguer le poste de secrétaire général au cas où la liste consensuelle serait gagnante, ce qui est pressenti par une grande majorité des observateurs et des syndicalistes des unions régionales et des secteurs». Restent les quatre membres qui compléteront la composition du bureau exécutif comportant 13 membres ? Une autre question se pose : comment faire pour qu'une femme intègre, enfin, le bureau exécutif, ce qui revient à dire comment va faire la liste consensuelle pour que Naïma Hammami, la veuve de défunt Abderrazek Hammami, président du Parti du travail patriotique démocratique et candidat malheureux au bureau exécutif du congrès de décembre 2011 tenu à Tabarka, puisse être élue et concrétiser l'une des revendications essentielles du mouvement syndical, à savoir la présence de la femme au sein du bureau exécutif, la plus haute instance dirigeante de l'Ugtt. Les observateurs se demandent également où puisera la liste consensuelle au cas où les 9 membres «abassistes» et Naïma Hammami arriveraient à être élus. Il reste trois postes à pourvoir. Pour le moment, personne ne sait qui parmi Mastouri Gamoudi, le SG du syndicat général de l'enseignement primaire, Lassaad Yacoubi, le patron des professeurs du secondaire, Othmane Jellouli, le secrétaire général du syndicat général de la santé, et Moncef Ben Romdhane, le secrétaire général de la fédération du transport sera repêché par la liste consensuelle.