Comment se porte le monde des affaires en Tunisie six ans après la Révolution et quel sort ont subi ces régions croyant à une renaissance demeurée à nos jours irréalisable ? L'institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE) apporte un aperçu à travers la publication de son deuxième rapport annuel sur l'attractivité régionale ou encoure l'indice local du climat des affaires. Le Davos « made in Tunisia » classe les 24 gouvernorats du pays en fonction 6 critères retenus pour l'appréciation de l'environnement des affaires par région. L'indice général atteste lamentablement d'une dégradation du climat des affaires en Tunisie notamment par rapport à 2015. Le rapport dans sa nouvelle édition évalue la réglementation des affaires locales dans les 24 gouvernorats de la Tunisie. Il permet aux décideurs locaux, régionaux et nationaux ainsi qu'aux chercheurs de mieux comprendre plusieurs des questions clés du développement des affaires locales. Les facteurs déterminants de l'indice général sont respectivement : les services municipaux, l'approche participative et gouvernance, les services non municipaux, la transparence et l'accès à l'information, l'Infrastructure et Cadre de vie et la Disponibilité de la main d'œuvre. 16 gouvernorats au dessous de la moyenne « Le climat d'affaires local est en moyenne jugé « Peu satisfaisant ». L'indice moyen du climat d'affaires est de l'ordre de 2.12, huit gouvernorats étant au-dessus de la moyenne. L'indice le plus faible est observé au gouvernorat de Zaghouan avec un indice de l'ordre de 1.40 », souligne le rapport. Tunis se craponne à la première place du classement en dépit d'une baisse de son score par rapport à 2015. « Deux gouvernorats ont gardé leur rang à savoir Tunis et Tataouine (1er et 20ème) et 11 gouvernorats ont amélioré leur classement. Des améliorations considérables ont été observées dans les gouvernorats de Jendouba et de Sidi Bouzid qui ont avancé de 10 positions avant Médenine et Kairouan (+8) et Gabes (+ 5) et c'est le gouvernorat de Sfax qui occupe le 2 ème rang améliorant ainsi son classement en gagnant 2 positions. Il semble que la manifestation « Sfax - Capitale de la Culture Arabe 2016 » est à l'origine de l'amélioration du climat général d'affaires à Sfax. », ajoute la même source. Le climat des affaires jugé «pas du tout satisfaisant » dans 14 gouvernorats du pays Récapitulons, selon les entreprises interviewées, le climat des affaires s'est amélioré à Jendouba, Sidi Bouzid, Medenine et Sfax contre une détérioration observée à Zaghouan et à l'Ariana. En termes de facteurs déterminants du climat des affaires local, dans l'ensemble le climat d'affaires est jugé peu satisfaisant dans 10 gouvernorats et « pas du tout satisfaisant » dans 14 gouvernorats. Sur 6 indicateurs, la majorité sont jugés "pas du tout satisfaisants" par les entreprises interviewées, soit 539 entreprises dont l'indice de transparence et d'accès à l'information et l'approche participative. La qualité des services municipaux et celle des services non municipaux ont été estimées par les entreprises interrogées comme étant peu satisfaisantes. Idem pour l'infrastructure et le cadre de vie. Seul, le nouvel indicateur introduit à savoir : la disponibilité de la main d'œuvre a été jugée satisfaisante dans pratiquement tous les gouvernorats du pays bien que à moindre degré dans les régions de Kasserine, Kébili, Zaghouan, Tataouine et Tozeur. L'indice général du climat d'affaires en Tunisie, en 2016, est de l'ordre de 2.12 demeurant « peu satisfaisant » par rapport à 2015. Une baisse de 1.24 point a été ainsi observée. Une dégradation qui rejoint les classements de Doing Business et du Forum de Davos. Afin d'améliorer le climat des affaires, les auteurs du rapport appellent à l'accélération des réformes économiques à travers la publication des décrets d'application d'une série de textes de lois en rapport avec le monde des affaires et la mise en place des structures d'appui nouvellement créées dans le cadre du code d'investissement, à la promulgation du Code des collectivités locales et la réalisation des élections régionales aussi rapidement que possible ainsi que la transparence dans la gestion des affaires, seuls ingrédients efficaces et transparents pouvant permettre l'amélioration de l'attractivité à l'échelle régionale.