Le comité du salut au sein du mouvement de Nidaa Tounes a émis un communiqué, lundi soir, où il a été dit que le fils du président de la République, Hafedh Caïd Essebsi, a été exclu du mouvement à cause de ses multiples dépassements. Signé par Ridha Belhadj, Boujemaâ Rmili, Naceur Chouikh, Abdelaziz Kotti, Khemaeis Kssila et Faouzi Maâouia, ce communiqué met en garde les hautes autorités contre toute coopération et collaboration avec Hafedh Caïd Essebsi. Quelques heures plus tard, le président de la commission juridique de Nidaa Tounes, Mourad Dellech, a publié, à son tour, un communiqué explicatif sur le renvoi de Hafedh Caïd Essebsi. Selon Me Dellech, le comité de sauvetage usurpe la qualité de direction au sein du Nidaa qui dispose, pourtant, d'institutions légitimes qui fonctionnent correctement. Enumérant les institutions en question – à savoir le congrès, le comité politique, le directeur exécutif, le représentant juridique, le trésorier et le bureau exécutif – il a rappelé que ce même groupe a déjà intenté un procès contre le mouvement réclamant la mise en place d'un comité directeur. De ce fait, les signataires se seraient démenti eux-mêmes. Par ailleurs, le communiqué indique que les membres du comité de sauvetage ont été sanctionnés, via un gel de leur adhésion au mouvement, et de ce fait, ils n'ont plus le droit de prendre des décisions et de publier des communiqués au nom de Nidaa Tounes. Si l'on s'est habitué à ses querelles internes, Nidaa Tounes vient tout-de-même de nous faire vivre un nouvel épisode totalement surréaliste. Deux clans viennent de se confisquer, mutuellement et publiquement, une légitimité que l'on ne retrouve plus nulle part. Le comité de sauvetage était bien parti pourtant à ses débuts avec les différentes réunions qu'il avait organisées avec les structures régionales du mouvement. Mais il n'a pas réussi à se relever après le départ de Moncef Sallemi. En effet après avoir accepté la casquette de président du comité de sauvetage, l'intéressé a finalement décidé de ne plus suivre ses camarades qu'il a jugés trop précipités. Sachant que ce dernier a des relations très solides avec Béji Caïd Essebsi, il n'a pas vraiment aimé que les critiques soient directement et ouvertement orientées vers le chef de l'Etat. Depuis, Ridha Belhadj et compagnie ont perdu, encore plus, de leur crédibilité et n'ont trouvé refuge qu'auprès de leur ancien collègue, Mohsen Marzouk. Ce même Marzouk qui a mené, l'année dernière, la même bataille et à qui ils avaient, à l'époque, tourné le dos. Une situation de bourse Du côté de Hafedh Caïd Essebsi, la situation ressemble à une station de bourse où les relations ne sont jamais fixes. Après s'être embrouillé avec le président du bloc parlementaire du Nidaa, Sofiene Toubel, et quelques autres élus, HCE a fini par les reconquérir et ils semblent, actuellement, travailler en totale harmonie. D'ailleurs, ce camp devrait se réunir bientôt pour annoncer la composition du nouveau bureau exécutif du mouvement. Toutefois, et là encore, rien ne peut être sûr puisque ce genre de décision a été annoncé à maintes reprises sans que rien ne soit réellement concrétisé. Les guéguerres de Nidaa Tounes sont devenues du pain quotidien sur la scène nationale sans lesquelles l'évènement politique ne sera plus!