Les médecins dentistes ont une dent contre la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM). Le syndicat représentant cette catégorie de prestataires de soins privés a en effet adressé à la Caisse une correspondante pour l'informer de son intention de suspendre la convention sectorielle signée entre les deux parties, en raison du maintien du plafond annuel des prestations de soins dentaires. «Conformément aux délais prévus dans la convention sectorielle, nous avons informé la CNAM de notre intention de suspendre cette convention au cas où la Caisse ne revoit pas à la hausse le plafond annuel des prestations de soins dentaires», a déclaré le président du Syndicat tunisien des médecins dentistes de libre pratique, Khaled Tanazefti. S'exprimant en marge des travaux du 4è congrès scientifique du syndicat tenu le week-end dernier, le Dr. Tanazefti a précisé que la convention sectorielle signée il y a dix ans n'a pas réussi à encourager les malades à s'orienter vers le secteur privé. «Les patients se retrouvent contraints de s'adresser au secteur public de la santé car le montant du plafond annuel des prestations de soins dentaires est fixé par la CNAM entre 250 et 400 dinars » a-t-il expliqué. Un plafond qui couvre à la fois les pathologies générales, les prothèses dentaires et les médicaments ! La convention liant la CNAM au Syndicat tunisien des médecins dentistes de libre pratique expirera le 12 février prochain. Mais son éventuelle suspension ne prendrait effet qu'à compter de février 2018 vu que les procédures conventionnelles prévoient un délai d'une année supplémentaire en cas de litige pour permettre aux deux parties d'arriver à une solution concertée. Pour rappel, le plafond annuel des prestations de soins fixé par la CNAM fait grincer des dents l'ensemble des prestataires de soins privés. L'Intersyndicale des professions libérales de la santé qui regroupe le Syndicat tunisien des médecins libéraux, la Chambre syndicale nationale des établissements de santé privés, le Syndicat des médecins dentistes de libre pratique, la Chambre syndicale des cliniques de dialyse de Tunisie, le Syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie et le Syndicat national des biologistes de libre pratique, ne cesse de réclamer depuis plus de deux ans « une ouverture sérieuse du régime d'assurance maladie sur le secteur libéral avec son corollaire en matière d'élargissement de la couverture sanitaire et de révision à la hausse du plafond des soins». Dans un communiqué rendu public récemment, l'intersyndicale a tiré à boulets rouges sur le «manque de sérieux» de la CNAM lors des négociations, illustré par les tergiversations, les fausses promesses et les retards de signature des procès-verbaux. Selon les projections des syndicats, l'octroi de 100 dinars au moins par an pour chaque ayant droit à charge avec un maximum de 600 dinas (au lieu des 50 dinars/an et le maximum de 400 dinars actuels) n'aura pas un grand impact sur les équilibres financiers de la Caisse, puisqu'il ne générera qu'un accroissement des dépenses de l'ordre de 2% à 3%.