Le taux de chômage des femmes est environ le double des hommes en Tunisie, selon l›Institut national de la statistique. Pour un taux de chômage global de 15,4% au premier trimestre 2016, il est de 22,8% pour les femmes. Pour les femmes diplômées de l›enseignement supérieur, le taux a atteint 42% contre 22% pour les hommes, selon les statistiques de 2013.Les jeunes femmes diplômées mettent une période plus longue que leurs homologues masculins pour trouver leur premier emploi; la moitié de ces femmes mettent actuellement plus d'une année pour trouver un emploi contre 32% de leurs homologues masculins. Près de 4 femmes sur 5 actives ont le statut de salarié. Pour ce qui est de la part des femmes entrepreneurs, elle demeure minime en raison principalement d'un faible accès aux crédits, à la propriété et aux ressources. En outre, alors que l'emploi masculin se déploie de façon diversifiée, on note que 2/3 des femmes employées se concentrent dans trois secteurs principaux, à savoir l'agriculture, le textile et les services. Face à la montée du chômage, notamment chez les jeunes, l'entrepreneuriat constitue l'une des réponses à l'emploi des femmes diplômées. Aujourd'hui, les moins de 25 ans représentent 9 % des créateurs. Parce que l'entrepreneuriat peut leur offrir de vraies opportunités professionnelles, elles doivent être encouragées et conseillées pour oser concrétiser leurs idées de création d'entreprise. La création d'entreprise par les femmes constitue un atout économique et entrepreneurial réel mais à promouvoir. Les journées d'information et de sensibilisation sur la définition du plan national de l'entrepreneuriat féminin 2016-2020 leur donne la parole afin de donner aux jeunes une image féminine de la création d'entreprise et de la réussite professionnelle et les encourager à réaliser leurs ambitions. Le lancement de cette première édition a eu lieu à Grombalia et se poursuivra dans les différentes délégations du pays Un plan national de l›entrepreneuriat féminin «Raida » « J'ai un master en comptabilité, mais comment trouver la bonne affaire, le bon filon qui n'est pas saturé ?» « Moi, j'ai des idées mais je n'ai pas les moyens ». « Est-ce que le gouvernement compte faire quelque chose pour nous les jeunes diplômées ? » Dans la salle de conférence où les médias étaient conviés à un point de presse sur le thème de l'entrepreneuriat féminin et des jeunes, les questions fusent. Sondes Ferjani , directeur du projet de l'entrepreneuriat féminin au ministère de la femme à Nabeul a expliqué que le taux de chômage global atteint 15,4% de la population active au premier trimestre 2016, 22,8% des chômeurs sont des femmes « Le ministère de la Femme, de la Famille et de l›Enfance vient de lancer, le 12 août, le plan national de l›entrepreneuriat féminin «Raida», qui s›étendra durant la période 2016-2020. Un plan qui implique plusieurs parties prenantes entre ministères, institutions publiques, société civile et institutions financières et vise à booster l›initiative économique auprès des femmes. L›entrepreneuriat féminin constitue une réelle opportunité pour la femme pour mieux se positionner dans la population active. De même, on remarque que sur dix femmes en âge de travail, 2,5 seulement sont actives en 2012. Durant les cinq dernières années, moins d›un poste de travail a été octroyé à une femme, sur dix postes créés. Egalement, une entreprise sur cinq est dirigée par une femme. Ainsi la femme représente 27,9% de la population active. Sa contribution est estimée à 49,4% pour les services, 26,4% pour l›industrie et 16,7% pour l›agriculture. Le plan national de l›entrepreneuriat féminin entre, ainsi, dans le cadre du plan quinquennal de développement avec l›objectif d›améliorer la participation de la femme à la vie active de 28,5% en 2014 à 35% en 2020. Ce plan comporte deux composantes. La première est l›accompagnement des femmes pour la réalisation de leurs projets non commerciaux qui seront sélectionnés sur la base de leurs impacts social et environnemental. La deuxième étape du programme offrira aux diplômées ayant présenté des idées de projets, une formation en matière de finances, de management et de marketing. La direction régionale de la femme, la CIFE et la CONECT encadreront les jeunes femmes sélectionnées, notamment au niveau de l›élaboration de l›étude de projet et du business plan pour pouvoir solliciter le financement nécessaire. » Imène Hédidane Présidente de la section de Nabeul du Conseil International des Femmes Entrepreneurs, a expliqué que les femmes doivent d'abord, avoir confiance en elles , développer leur sensibilité féminine pour entreprendre, et transformer en atouts ce qui apparaît comme des handicaps dans leur lutte pour l'autonomie financière et économique. C'est pourquoi la CIFE partenaire entier dans ce projet national met les bouchées doubles en vue d'améliorer le cadre général de l›entrepreneuriat féminin dans toutes les régions en collaboration avec le ministère de la Femme, de la Famille et de l›Enfance et du CONECT. Garantir l'égalité des chances L'objectif est de mettre en place des réglementations et des mesures pour garantir l›égalité des chances, la mise à niveau des ressources humaines, améliorer l›accès de la femme aux services financiers et diffuser la culture entrepreneuriale. Il ne faut pas perdre de vue la réticence des femmes à entreprendre, pour des raisons de garantie, des prises de risque et aussi à cause de la rigidité des banques privées à octroyer des crédits. L'entrepreneuriat apparaît comme la voie de sortie qui permettrait d'accéder à la vie active et de faire valoir les savoirs et les compétences acquises. C'est donc dans ce cadre que le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance a mis en place le Plan "RAIDA" (2016-2020. Khemais Haffar de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie "CONECT", de Nabeul a souligné dans son intervention que la CONECT travaille non seulement avec des entreprises installées dans les régions intérieures, mais aussi s'investit dans la création d'emplois. «Dans ces conditions, révèle Haffar , la CONECT, en collaboration avec d'autres partenaires et autres organismes d'appui-, est en train de créer un écosystème autour de la chaîne des valeurs de la création d'entreprise, et ce dans l'objectif de faciliter le processus de création d'entreprise pour les jeunes en général et pour les femmes en particulier. Cela dit, relancer l'économie en boostant les femmes à aller de l'avant sont les défis sur lesquels les trois parties prenantes se sont mises d'accord.