Des sit-in dans les délégations régionales de l'enseignement entre le 20 et le 24 février, une grève générale le 22 février, un rassemblement devant le ministère le 1er mars En cas de maintien de Néji Jalloul à la tête du ministère de l'Education, la commission administrative du syndicat pourrait décider la suspension des cours ! Fort de l'appui du nouveau secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), le syndicat général de l'enseignement secondaire ne semble reculer devant rien pour obtenir le départ du ministre de l'Education, Néji Jalloul, avec lequel «il est désormais impossible de négocier ou de travailler». Réunie le week-end dernier, la commission administrative de ce syndicat a en effet sorti l'artillerie lourde pour tenter de contraindre le président du gouvernement de se débarrasser de ce ministre honni. Une nouvelle salve de protestations a été en effet programmée. Le point de départ de ces protestations sera l'organisation de sit-in dans les délégations régionales de l'enseignement entre le 20 et le 24 février. Une grève générale est ensuite prévue pour le 22 février, alors qu'un rassemblement devant le ministère le 1er mars est programmé pour le 1er mars. «A travers ce mouvements, les enseignants veulent faire comprendre au président du gouvernement que leur syndicat ne pourra plus collaborer avec le ministre de l'Education qui a, par ses multiples déclarations et décisions hâtives, porté atteinte au secteur et à la dignité du corps enseignant dans son ensemble », affirme Fakhri Smiti, membre du Bureau exécutif du syndicat. «En cas de maintien de M. Jalloul à la tête du ministère de l'Education, la commission administrative du syndicat va se réunir à nouveau le 2 mars prochain et pourrait prendre des décisions fortes allant jusqu'à la suspension des cours », a-t-il ajouté. Le syndicat général de l'enseignement secondaire a, par ailleurs, plaidé pour une plus grande «coordination» avec le syndicat de l'enseignement de base rattaché à l'UGTT et qui réclame lui aussi le départ du ministre de l'Education. Les deux syndicats qui reprochent notamment à M. Jalloul d'avoir lancé des réformes précipitées et non concertées ainsi que des déclarations portant atteinte à la dignité des enseignants ainsi que le gel des recrutements dans la fonction publique, avaient observé en décembre dernier des grèves régionales dans plusieurs gouvernorats , dont ceux du Grand Tunis, et du Sud. Les observateurs s'attendent à ce que la réunion de la commission administrative du syndicat de l'enseignement de base programme une série de protestations pour réclamer le départ du ministre honni. Cela est d'autant plus probable que le nouveau secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, a apporté de l'eau au moulin des syndicats de l'enseignement. Dans une déclaration accordée dimanche à Mosaïque FM, le nouvel homme fort de la centrale syndicale a précisé que son organisation ne peut plus négocier avec un ministre qui a porté atteinte à la dignité des éducateurs. «Que l'UGTT et le gouvernement aient des approches différentes, cela ne pose aucun problème, mais il y a des lignes rouges qui ne peuvent être en aucun cas franchies surtout lorsque les travailleurs et les employés, plus précisément, les éducateurs, sont pris pour cibles, voire carrément humiliés », a-t-il déclaré. « Ce fut le cas tout récemment, lorsque les éducateurs ont été comparés à des terroristes, des propos totalement inacceptables », a-t-il ajouté, appelant le président du gouvernement à faire le ménage dans son équipe et à remplacer les responsables qui sont à l'origine de ce climat de tension.