Le président de l'Association tunisienne de défense du droit à la santé, Dr Belgacem Sabri, a déclaré, hier, à Tunis, que son association et d'autres associations similaires ont décidé de faire circuler une motion pour collecter un million de signatures en faveur de la réhabilitation du rôle primordial dévolu aux hôpitaux publics et aux structures publiques de santé, en général, dans la réalisation de l'égalité d'accès à des soins de santé de qualité. Lors d'un point de presse tenu au siège du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, Dr Belgacem Sabri, qui était secrétaire d'Etat aux affaires sociales dans le gouvernement tunisien précédent, a rappelé qu'officiellement, 16% de la population tunisienne ne bénéficient pas de couverture sanitaire, selon les résultats de l'enquête nationale sur le budget , la consommation et le niveau des ménages en Tunisie réalisée en 2015/2016 par l'Institut national de la statistique, tandis que le taux des pauvres, en particulier, ne bénéficiant pas de couverture sanitaire atteint 19% environ. Présentant les conclusions d'un rapport sur les obstacles qui entravent encore l'exercice du droit à la santé, il a signalé les inégalités sociales et régionales mais aussi et surtout la marginalisation et les difficultés croissantes que rencontrent les structures publiques de santé, centres de soins de base (dispensaires), hôpitaux de circonscription, hôpitaux régionaux et hôpitaux universitaires (Centres hospitalo-universitaires, CHU) à répondre à la demande croissante de soins de qualité, en raison de coupes budgétaires. Les syndicats des médecins des hôpitaux publics dénoncent une volonté délibérée de marginaliser les structures publiques de santé (NDLR). Au même moment, a ajouté le président de l'Association tunisienne de défense du droit à la santé, dans le secteur privé, la création de structures de santé, cliniques privées, obéit le plus souvent à la loi du marché de sorte que les structures privées de santé sont concentrées dans le Grand Tunis, et le littoral en général. Il a mis l'accent sur la nécessité d'établir une nouvelle carte sanitaire pour la répartition des structures de santé publiques et privées de manière équitable et normalisée, afin d'assurer l'équité en matière d'accès aux soins de santé, sur la base d'une stratégie nationale tenant compte des conclusions du dialogue sociétal sur la réforme et la promotion du système national de santé. Il a affirmé que la situation de notre système national de santé connait, notamment depuis la révolution, une dégradation croissante et réclame une réforme radicale à même de réhabiliter le rôle irremplaçable des structures publiques de santé et de réguler, en même temps, les opérations du secteur privé dans le domaine de la santé en vue de permettre à l'ensemble de la population tunisienne, sans distinction , partout et toutes catégories confondues, d'avoir accès à des soins de santé de qualité dans les meilleures conditions.