Des chaises et des tables ultra design, un réfrigérateur et des ustensiles de cuisine d'antan et tant d'autres objets design, anciens et nouveaux, sont exposés au salon de l'Institut culturel italien à Tunis où a été célébrée, jeudi soir, la première journée mondiale du Design italien baptisée "Italian Design Day". Ont été notamment présents à la cérémonie organisée à l'Institut culturel italien à Tunis, l'ambassadeur d'Italie en Tunisie, Raimondo De Cardona, des représentants d'institutions italiennes ainsi que des experts et investisseurs tunisiens dans l'art du design qui commence à trouver ses adeptes en Tunisie. Giuseppe Lotti, professeur du Design à l'université de Florence et responsable du Master Tempus en Tunisie "Design pour le développement durable des productions locales" et Francesca Appiani, Conservatrice du Musée Alesci, en tant qu'"ambassadeurs" ont donné leurs témoignages sur le mode de fonctionnement du Design italien et ses perspectives d'avenir. La création est incontestablement la grande caractéristique du design italien car comme l'a bien indiqué Giuseppi Lotti, lorsqu'on dit "design italien, ce n'est pas uniquement le côté fonctionnel qu'on évoque mais c'est aussi le reflet de toute une culture". Présentant les grandes caractéristiques du design italien, il a parlé d'un design qui se fait à une petite échelle en produisant de petits objets usuels (de décoration ou de cuisine) ou à une échelle plus large avec de grands objets (train, bateaux, vespa..). Pour lui, "les objets produits sont souvent porteurs d'une histoire ou fruit d'une inspiration quelconque ". Il a parlé d'un système de production design à l'italienne qui repose sur les petites entreprises extrêmement innovantes qui sont " à 99pc des micros entreprises qui emploient moins de 10 ouvriers par unité". D'ailleurs beaucoup de livres sont écrits en Italie par des professionnels sur ce savoir unique et particulier qu'est le design italien. Remontant un peu dans l'histoire, il a mentionné que depuis les années 40 et 50, le design italien repose sur "une technologie friendly" en produisant des objets écologiques. Au niveau esthétique, il y a beaucoup de différences d'un design d'objets minimalistes et celui d'objets qui ont beaucoup de formes maximalistes, tel est le cas des décors, minimalistes mais esthétiques, des showroom des marques les plus prestigieuses jusqu'au design de pièces de bijoux décorées de milliers de diamants. Le design italien est aussi un design d'objets très simples mais qui sont porteurs de signification. C'est surtout un design qui repose sur une tradition importante en Italie celles d'architectes travaillant sur le design. Les designers italiens travaillent beaucoup sur l'espace, comme ce sofa géant ou les pouffes typiques des années soixante offrent une grande flexibilité pour l'utilisateur. Les objets décors et meubles des designers italiens s'approprient aussi les causes humaines à travers des esthétiques au niveau des formes et des couleurs. Mais des défis actuels et futurs du design italien et dans le monde en général se posent pour les producteurs. lls sont notamment liés aux questions environnementales. C'est pourquoi, il y a une tendance à réaliser des objets design à travers les déchets recyclables. L'autre défi du design, est de réaliser des objets interculturels en adaptant les vieilles techniques artisanales dans la fabrication d'objets ultramodernes. Giuseppi Lotti cite, à cet égard, le projet de partenariat entre les universités de Florence, Barcelone et le Portugal et trois écoles tunisiennes du design à Sousse, Tunis et Kasserine. Des objets sont réalisés avec l'aide du savoir-faire des artisans locaux dans des projets qui s'inspirent du patrimoine matériel et immatériel tunisien. Le projet s'inscrit dans le cadre de masters 3D visant à former une génération de designers qui se soucient du patrimoine artisanal tunisien pour l'insérer dans un cadre d'innovation en continuité avec le patrimoine et les traditions locales. Les investisseurs tunisiens dans le design ont présenté un secteur en phase de se développer à travers des collaborations entre designers, ingénieurs et marketeurs. Ces entreprises novatrices basées sur l'architecture, le design et la scénographie, sont en train de revaloriser et reconquérir le patrimoine et le métier d'artisan. Les plateformes des produits design sont en train de gagner du terrain grâce au savoir-faire italien qui s'exporte bien auprès des designers tunisiens grâce aux grandes caractéristiques méditerranéennes communes qui s'inscrivent dans une notion de partage interculturel historique. Cartes postales de la Tunisie Les cartes postales de Tunisie provenant du Fonds de cartes postales du Centre des Archives Diplomatiques de Nantes (CADN) est l'un des projets du Programme Mémoire du Monde de l'Unesco. Selon le site de l'Unesco, les photos représentent la capitale et ses environs (le grand Tunis), la région nord , la région centre (subdivision de Sousse), les territoires militaires du sud tunisien, ainsi que des thèmes tels que les ruines romaines, la colonisation, le folklore, les métiers, les personnalités, etc. Ce projet s'inscrit dans le cadre des objectifs du Programme visant à sensibiliser la communauté internationale à la richesse du patrimoine documentaire, à la nécessité d'assurer sa conservation pour les générations futures et à le rendre accessible à un large public. L'Unesco entreprend une variété de projets et activités de nature diverse qui visent à promouvoir les objectifs du Programme Mémoire du monde. Ils peuvent être mis en œuvre au niveau international, régional, national ou local et inclure des projets de conservation ou de numérisation, des programmes de sensibilisation ou de formation, des activités de marketing ou de publicité, ou bien encore l'élaboration de manuels techniques. Mis en place par l'Unesco en 1992, le Programme Mémoire du Monde, est né de la prise de conscience de l'état de préservation alarmant du patrimoine documentaire et de la précarité de son accès dans différentes régions du monde. La guerre et les troubles sociaux, conjugués à une grave pénurie des ressources nécessaires aux activités de préservation et de conservation, ont ajouté à des difficultés vieilles de plusieurs siècles. D'importantes collections dans le monde ont souffert des dommages divers : pillage et dispersion, trafic illicite, destruction, locaux et financement inappropriés ont contribué à mettre ce patrimoine en péril. De nombreux documents ont disparu à jamais ; de nombreux autres sont en péril. Il arrive heureusement que des documents manquants réapparaissent. Un plan d'action a été par la suite mis en œuvre par le Comité consultatif international aux termes duquel l'UNESCO joue le rôle de coordinateur et de catalyseur en sensibilisant les gouvernements, les organisations et fondations internationales, et en encourageant la formation de partenariats aux fins de mise en oeuvre des projets. Plusieurs projets pilotes ont été lancés qui mettent à profit certaines techniques modernes pour reproduire des documents d'origine du patrimoine documentaire sur d'autres supports. (Ces derniers englobent, par exemple, un cédérom reproduisant un manuscrit du XIIIe siècle - "La Chronique de Radzivill" - qui retrace les origines des peuples d'Europe, et Memoria de Iberoamerica, un projet d'archivage de journaux sur microfilms mené conjointement par sept pays d'Amérique latine). Ces projets ont permis d'élargir l'accès à ces éléments du patrimoine documentaire et ont contribué à leur préservation.