Lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de l'UTICA, le Syndicat national des agents d'assurances tunisiens (SNAGAT) a opposé un refus catégorique au projet de loi réorganisant le secteur des assurances. Mohamed Acheb, Président du Syndicat, a qualifié le projet de « destructeur » pour le secteur des assurances en général. « Ce projet de loi proposé par le Comité Général des Assurances (CGA) est une mise à mort de la profession d'agent d'assurance, il menace 6000 postes d'emploi », a –t-il souligné. Acheb a souligné que ce projet, adossé à une étude réalisée par un cabinet étranger, ne reflète guère la situation du secteur dans le pays. Ainsi il prévoit d'étendre la vente des produits d'assurances à d'autres intermédiaires, tels que les banques, les sociétés de leasing, les concessionnaires automobiles, les intermédiaires en bourse et les agences de voyageurs. Une telle disposition, a-t-il martelé, une fois entrée en application aura des impacts négatifs sur les services présentés au citoyen en termes de qualité des conseils présentés vu la non spécialisation des structures précitées. Et d'ajouter que les objectifs du projet annoncés par le CGA sont la modernisation du secteur des assurances, l'amélioration des performances et la mise à niveau aux normes internationales, or un tel projet produira tout à fait l'effet contraire. De son côté Moncef Felli, secrétaire général du SNAGAT, a précisé que les dispositions du projet limitent le droit à l'indemnité compensatrice pour l'agent d'assurance au décès ou à la démission, tandis que toutes les législations universelles garantissent le droit à cette indemnité en cas de cessation d'activité en cas de décès, démission, révocation abusive ou révocation suite à une faute professionnelle. Le président de la SNAGAT a insisté sur l'importance du travail des agents d'assurance et ses effets incontournables au profit du développement du tissu économique. Il a relevé que ces agents collectent pas moins de 1200 MD de primes et pas moins de 120 MD de taxes/an. Dans le même contexte, il a critiqué la disposition qui stipule de limiter la durée de l'agrément des agents d'assurance à cinq ans. Le Syndicat, a dit Mohamed Acheb, est déterminé à barrer la route à ce projet de loi par tous les moyens légaux, évoquant la possibilité de recourir à des grèves tout d'abord dans les régions et ensuite à l'échelle nationale. Néanmoins il a laissé porte ouverte au dialogue et aux négociations avec tous les acteurs professionnels du secteur.