Plusieurs manifestations musicales sont à l'ordre du jour, chacune dans son style et avec son propre public. Au delà des grands festivals, la tendance sera au malouf fusion au club Tahar Haddad et aux instruments à vent pour le prochain récital de l'Orchestre symphonique. En attendant, le groupe "Myrath" pour un méga concert le 14 avril au Théâtre antique de Carthage... L'arrivée du printemps et le retour des beaux jours coïncide avec une intéressante reprise musicale. Bien entendu, les festivals vont se tailler la part du lion avec les Journées musicales de Carthage, Sicca Jazz au Kef et Jazz à Carthage. Toutefois, plusieurs événements de moindre intensité ne manquent pas d'importance et, parmi eux, la prochaine prestation de l'Orchestre symphonique n'est pas des moindres. Tout comme le récital "Brises marines" de Sofiene Zaidi et Sarra Nwiwi au club Tahar Haddad. Musiques arabo-andalouses et femmes tunisiennes C'est dans le sillage des célébrations du 8 mars que l'Institut Cervantès, l'ambassade d'Espagne et le club Tahar Haddad organisent une soirée musicale le 17 mars avec la participation de Sofian Zaidi et Sarra Nwiwi. Ce duo présentera un spectacle enraciné dans la tradition arabo-andalouse et le malouf. Il s'agit d'une belle manière de renouer avec un patrimoine commun tuniso-espagnol tout en retrouvant des airs que l'histoire a su préserver. Il existe en effet une authentique nostalgie pour ces chants médiévaux qui ont vu le jour en Andalousie puis se sont répandus dans le Maghreb. Travaillant dans un esprit de fusion et de relecture de ce patrimoine, le duo Zaidi-Nwiwi a intitulé ce récital "Brises marines". De plus, la voix de Nwiwi sera un atout certain pour le succès de cette initiative qui cherche à rétablir des liens entre des traditions cousines sans nécessairement passer par la restitution pure et simple de l'héritage. Car le malouf s'il doit être conservé, se devrait aussi de sortir des stéréotypes et d'un relatif immobilisme. Sacralisé par des formations comme la Rachidia, le malouf a aussi besoin de novateurs, de francs-tireurs qui osent rénover voire transgresser la répétition pure et simple du legs ancestral. Et l'approche de Sofien Zaidi et Sarra Nwiwi va bien dans ce sens. Quant aux puristes du "tarab", ils trouveront sans aucun doute leur bonheur dans la voix limpide d'une chanteuse qui maîtrise son sujet, un pied dans la tradition et l'autre dans la modernité. Musique de chambre et instruments à cordes Dans un autre registre, l'Orchestre symphonique tunisien (OST) est de retour pour une soirée qui promet d'être mémorable ce mardi 14 mars au Quatrième Art. Pour ce récital, Hafedh Makni et sa formation feront une incursion remarquée dans l'univers de la musique de chambre. Mieux, les musiciens de l'OST vont investir tous les instruments à cordes. Le programme de ce récital comprendra des compositions de Vivaldi, Albinoni, Mozart, Purcell ou Tchaïkovski. La priorité sera donc accordée aux oeuvres écrites pour des ensembles à cordes. Et il y aura une cerise sur le gâteau qui prendra la forme d'une sonate pour trompette et orchestre qui sera interprétée parle soliste Lassad Moatemri. Profondément rénovée et plébiscitée par le public, la démarche de l'OST est en train de donner tous ses fruits. Tablant sur la diversité et l'émulation, cette formation confirme l'épanouissement de la tradition classique et l'existence d'une audience de plus en plus importante pour un style musical qui peut compter sur une formation de qualité et des solistes de premier plan. Ce retour de l'OST au seuil du printemps devrait donner des ailes à la musique, à toutes les musiques qui cohabitent dans notre espace culturel. A ce titre, il est remarquable de constater que le groupe "Myrath" se produira pour les prochaines Journées musicales de Carthage. En effet, la direction de ce festival vient d'annoncer qu'un méga-concert de cet ensemble de musique metal aura lieu le 14 avril à 19h au Théâtre antique de Carthage. De quoi satisfaire tous les publics - jeunes, mélomanes et puristes - tout en entretenant la flamme de la musique au seuil du printemps...