Une conférence de presse s'est tenue, hier, afin de présenter le forum « Mobilités et diasporas », prévu du 30 mars au 1er avril prochain. Au cœur de ce rendez-vous de trois jours, la France, la Tunisie et la migration avec un focus sur les opportunités offertes, l'intégration et le partage culturels. Un forum riche en rendez-vous qui se décline en plusieurs volets, incluant aussi bien des conférences que des rencontres, des afterworks, des expositions, des projections de film ou encore un concert musical sous le thème de l'Afrique. Le point presse d'hier a été organisé à l'Institut Français de Tunisie (IFT), en présence de l'ambassadeur de France mais aussi du directeur de l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII), Stéphane Darmas, de l'Attaché sécuritaire de l'ambassade et du directeur de l'IFT. L'occasion, six ans après la révolution de 2011, de faire le point, à la lumière des statistiques, sur l'évolution du flux migratoire tunisien en France entre 2010 et 2016. Dans un contexte tendu des deux rives de la Méditerranée, à cause des profonds changements socio-politiques survenus en Tunisie et à l'approche des élections présidentielles françaises, tout et son contraire a été dit à ce sujet, mais la réalité, seuls les chiffres peuvent en attester. A partir de ces données, il est désormais possible de retracer l'historique, durant ces six dernières années, de la migration entre les deux pays et surtout de conclure que malgré tout, la France, de part sa proximité géographique mais aussi grâce aux différentes opportunités proposées par l'Etat Français, demeure la destination phare pour les Tunisiens désireux de s'installer ou de poursuivre leurs études à l'étranger. De ces statistiques, il ressort par exemple qu'avec 15 931 nouveaux résidents en France en 2016, la Tunisie occupe la 3ème place mondiale en termes de flux en 2016, dépassant ainsi la Chine. Pour la même année, sur les 3 074 601 visas français accordés dans le monde, 126 771 ont été délivrés à des ressortissants tunisiens, dont plus de 13 600 visas long-séjour. A noter que l'ensemble des visas délivrés par les autres états Schengen représente moins de 50% du nombre de visas accordés par la France en Tunisie. Par ailleurs, toujours en 2016, l'OFII a délivré aux tunisiens 2 375 contrats de travail en France principalement en matière d'informatique, soit une hausse de 24% par rapport à 2015. En revanche, la migration familiale, qui représente près de la moitié du flux de Tunisiens, enregistre depuis 2015 une baisse notoire. Si le nombre d'étudiants et de travailleurs tunisiens en France a cru durant les trois dernières années, celui de Tunisiens en situation irrégulière a enregistré, quant à lui, une forte décrue. En effet, le nombre d'interpellations et d'éloignements effectifs a diminué entre 2013 et 2016 contre une hausse des cas d'aide au départ ou encore de départs volontaires. Dans ce contexte, l'OFII a mis en place une procédure d'aide au retour mais aussi de réinsertion aux Tunisiens désireux ou sommés de quitter le territoire français. En plus de faciliter leur retour au pays, l'OFII assiste ces personnes dans leur procédure de recherche d'un travail ou de création de leur propre projet. En 2016, 46 dossiers ont été acceptés et depuis 2011, l'office a déboursé plus de 2 540 000 euros en subventions dans le cadre de ces projets.