Le secrétaire général de la fédération générale des syndicats de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Hassine Boujerra, a menacé, hier, de boycotter les prochaines élections universitaires à tous les échelons, devant démarrer très bientôt, si le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ne retire pas un projet de décret, présenté le 15 mars en ligne pour consultation au nom du Conseil des présidents des universités, et préconisant un nouveau mode de scrutin pour ces élections, intitulé « projet de décret pour le renforcement de la démocratisation de l'Université tunisienne. » Ces élections universitaires portent sur l'élection des chefs de département, des membres des Conseils scientifiques, des doyens des facultés et des directeurs des écoles et instituts supérieurs et enfin celle des présidents des Universités. Lors d'un point de presse tenu, hier à la maison de l'UGTT à Tunis, Hassine Boujerra a fait part du rejet de la fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique « de ce projet improvisé, présenté à la hâte de façon unilatérale par le ministère sans consultation préalable approfondie avec les parties concernées et sans leur donner le temps suffisant pour le discuter. » D'autant qu'il préconise des modifications radicales au mode de scrutin, nécessitant un projet de loi et non pas un simple décret. Le président de l'Université de Tunis et en même temps président de l'instance universitaire appelée « Conférence des présidents des universités » (CPE), Hmida Ben Aziza, présent à la rencontre, a déclaré que plusieurs présidents d'Université et lui-même sont opposés à ce projet d'amendement du mode de scrutin pour les élections des instances universitaires pédagogiques. Il a signalé, notamment, parmi les universités opposées au projet, celles d'El Manar, de Carthage et de la Manouba, indiquant que lors de la présentation du projet au Conseil des Universités, il a demandé au ministère son retrait. Le secrétaire général de la fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a souligné que les syndicats attendent les résultats de la discussion officielle de ce projet, demain, par le Conseil des présidents des universités pour arrêter leur position définitive, mais d'ores et déjà, ils sont absolument opposés à l'organisation des prochaines élections universitaires conformément au mode de scrutin qu'il préconise s'il vient à être officialisé, en appelant les professeurs et enseignants universitaires à les boycotter, et en durcissant éventuellement leur action de protestation, à l'avenir. Au même moment, il a passé en revue quelques accords d'ordre professionnel conclus avec le ministère mais qui n'ont pas été appliqués jusqu'à présent ou dont la date d'application a été reportée à plus tard, comme l'unification des régimes de rémunération du travail d'encadrement des mémoires et thèses universitaires, et des projets de fin d'étude en général, qui a été l'objet d'un accord devant entrer en vigueur durant l'année universitaire 2016/2017, mais son application a été reportée, de manière unilatérale par le ministère, à l'année universitaire 2017/2018, a-t-il dit.