A la pause déjeuner, c'est le grand calme qui règne au palais de justice, malgré les audiences correctionnelles qui se tiennent depuis 9 heures du matin sans interruption. Certains greffes continuent à travailler, à guichets fermés. Dès la réouverture, c'est la précipitation vers les greffes et c'est le tohu bohu du matin qui reprend de plus belle. Quant au côté sécurité il n'y pas à se plaindre car les entrées sont filtrées dès le grand portail et avant même d'accéder au perron. Il n'empêche que l'originalité du palais de justice et dans cette foule qui s'y trouve quotidiennement, ce sont les badauds qui restent les visiteurs des lieux, les plus assidus. Au tribunal de première instance de Tunis: Une décision sans précédent Sur demande du syndicat des imams et des cadres des mosquées, le Tribunal de première instance a ordonné, la suppression de deux chapitres faisant partie du livre de grammaire de la 9ème année de base, au motif qu'ils contiennent des reproductions de versets coraniques erronés. Ce qui a été considéré par le demandeur comme une atteinte aux écritures saintes. Comment ce jugement va-t-il être exécuté ? En retirant carrément de la vente tous les livres contenant ces chapitres litigieux, ou en obligeant les chefs d'établissements à enjoindre aux enseignants de ne plus utiliser le livre en question ? Quoi qu'il en soit il aurait mieux fallu demander à résoudre le problème via le ministère de l'enseignement et les conseillers pédagogiques, ce qui serait plus pratique, car l'essentiel dans tout le problème c'est de préserver nos élèves des erreurs qu'ils peuvent récolter de l'école sans le savoir, et de toutes les médiocrités auxquelles ils sont de plus en plus exposés. AMT : Congrès national le 16 avril Selon un communiqué de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), paru hier, le bureau exécutif entamera une série d'actions en dénonciation de « La dégradation des conditions matérielles des juges et son impact négatif sur l'indépendance de la justice et ce, outre les conditions matérielles déplorables qu'ils endurent, le volume de travail n'étant pas en adéquation avec les ressources disponibles, ce qui influe sur le rendement de la justice elle-même ». Par ailleurs l'AMT a souligné dans le même communiqué que les demandes légitimes des juges « sont complètement ignorées par les autorités concernées, surtout après la réunion du conseil ministériel restreint le 18 mars 2017, à laquelle aucune suite n'a été donnée ». Raoudha Karafi, présidente de ladite association a invité tous les magistrats à participer au conseil national qui se tiendra le 16 avril, à l'hôtel Riadh Palm de Sousse, et dont le but sera de déterminer les actions futures à mener dans le sens de la défense de l'indépendance de la magistrature. Syndicats des magistrats des trois secteurs: Mettre un terme à la crise Des représentants du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), de l'Union des magistrats administratifs et de l'Union des magistrats de la Cour des comptes ont exhorté l'Association des magistrats à mettre un terme à ses mouvements de protestation et à se contenter de l'action associative. En attendant les membres du conseil national de l'Association des Magistrats Tunisiens (AMT) ne l'entendent pas de cette oreille puisqu'ils ont décidé de porter des brassards rouges pendant une semaine à partir de mercredi 18 avril 2012 pour protester contre les tergiversations dans l'ouverture du dossier de la réforme de la magistrature. Nécrologie Nous faisons part du décès : -De la mère de Me Khaled Amri, inhumée le 3 avril dernier au cimetière de Djerba -De Me Mansour Souibgui, avocat à la Cour de cassation, qui s'est éteint à la suite à opération chirurgicale subie en France. Il a été inhumé au Jellaz, le 6 avril dernier Puisse Dieu Le Tout Puissant, leur accorder Son infinie Miséricorde et les accueillir en Son eternel Paradis. Ahmed NEMLAGHI