Banque centrale et finances publiques : Saïed insiste sur la transparence    La Garde nationale dément toute attaque de drone à Sidi Bou Saïd    Vidéo de surveillance : l'incident du Family filmé à Sidi Bou Saïd    Sidi Bou Saïd - Une attaque ciblant une embarcation de la flottille Al-Soumoud    DECES : Habib Ben Mohamed Ben Saïd DOGHRI    L'UBCI confirme son rôle de pionnière de la RSE en Tunisie    Amendes, Conseil des régions et des districts…Les 5 infos de la journée    La Tunisie décroche son billet pour le Mondial 2026    Afghanistan : 263.000 enfants touchés par le tremblement de terre de l'Hindu Kush    Tunisie : Prévisions optimistes pour l'investissement privé dans l'industrie au second semestre 2025    L'Assemblée nationale française renverse le gouvernement Bayrou    Clôture du festival international du Théâtre Expérimental du Caire : Le jardin des amoureux a remporté le prix de la mise en scène.    La Tunisie qualifiée pour la Coupe du Monde 2026 après un but décisif à la 94e minute    France - Les sept moments clés du mandat Bayrou    Sauvetage d'une tortue sur la plage de Matouia à Gabès    Mohamed Taher Dridi condamné à six mois de prison avec sursis    Saber Masmoudi : il est temps d'instaurer la Cour constitutionnelle    La Tunisie accueille son premier investissement chinois dans les câbles automobiles    Alerte critique pour les utilisateurs d'Android : deux failles de sécurité découvertes    Bizerte : un jeune arrêté pour avoir violemment agressé sa mère    Emplois du temps disponibles en ligne... préparez-vous pour la nouvelle année scolaire    Achèvement du projet de l'autoroute Tunis – Jelma en 2027    Tunisie A' – Une production insuffisante : Ils n'iront pas loin...    Hazem mastouri ou l'age de la maturité : Un buteur hors pair    Les Rencontres Internationales de la Photographie de Ghar El Melh font leur grand retour    Toutes les chaînes pour suivre le match des Aigles de Carthage    Jendouba : le WWF s'engage pour sauver la tourbière de Dar Fatma    12 000 tonnes de pommes de terre stockées en prévision de l'automne    Amendes sur le domaine public routier : le ministère de l'Equipement détaille les modalités de paiement    La flottille mondiale Soumoud arrive à Sidi Bou Saïd : La Tunisie, carrefour de la solidarité maghrébine et internationale    Rentrée scolaire 2025 : Ramzi Trabelsi évoque un coût de 153 à 276 dinars selon le niveau    Tunisien tué à Marseille : l'Ordre des avocats tunisiens engage une action à Marseille    IT Business School : former les talents de demain et bâtir l'Afrique entrepreneuriale    Météo : Temps orageux et hausse des températures sur la Tunisie    London Film Festival 2025 : deux films tunisiens en sélection, Dhafer Labidine à l'affiche d'un film palestinien    Nouveau séisme inquiète la population    La dépendance stratégique de l'Occident aux terres rares chinoises: Enjeux géopolitiques et perspectives    Dimanche 7 septembre : orages et averses attendus    Kaouther Ben Hania décroche le Lion d'argent à la Mostra de Venise    « La Voix de Hind Rajab » bouleverse Venise et rafle six prix parallèles    Les funérailles de Mohamed Hajj Slimane auront lieu samedi à Gammarth    Violences dans les stades : le gouvernement muscle son jeu, le Parlement sur la touche ?    Décès du réalisateur Mohamed Haj Slimane    Arrivée ce soir en Tunisie du corps d'Abdelkader Dhibi, tué par la police en France    La Maison des Arts du Belvédère et Art Cot organisent l'exposition "Big moments" du 06 au 20 septembre 2025    Le designer tunisien Hassene Jeljeli illumine la Paris Design Week 2025    Les pays les plus chers pour les expatriés en 2025    la destination la moins chère pour les expatriés en 2025    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Aucun équilibre enregistré depuis la nationalisation des terres !
Publié dans Le Temps le 01 - 06 - 2017

La Tunisie avait, dans les temps anciens, sous l'emprise de l'empire romain, la réputation d'être « le grenier de Rome », c'est-à-dire, qu'elle se suffisait à elle-même en matière de céréales et en exportait de grandes quantités vers l'Italie de l'époque. Qu'en est-il actuellement ?
Il faut rappeler, d'abord, qu'au moment de l'indépendance du pays, en 1956, les colons français, au nombre de 3000, possédaient 570.000 ha, situés essentiellement au Nord et au Centre de la Tunisie, soit les régions les plus fertiles, ainsi que 200.000 ha en location (1).
Après le départ de l'armée française de Tunisie, le leader Habib Bourguiba, après accord de l'Assemblée Nationale, a nationalisé toutes les terres agricoles aux mains des étrangers. Avec la nationalisation de ces terres, qui étaient en possession des colons, l'Etat tunisien était devenu le plus grand propriétaire foncier du pays, avec plus de 800.000 ha des terres les plus fertiles, le gouvernement tunisien ayant acheté des colons, avant cette nationalisation, 120.000 ha en 1957 et 150.000 ha en 1961 (1)
Avec la proclamation du socialisme destourien en 1962, en accord avec l' UGTT et l'institution des coopératives avec la gestion désastreuse que l'on sait et la limitation déclarée de la propriété privée, des soulèvements ont eu lieu, particulièrement dans le Sahel, si bien qu'en 1969, Bourguiba a décidé d'abandonner cette politique.
Mais, depuis, presque rien n'a été fait pour mettre en production de centaines de milliers d'hectares qui auraient servi à occuper des milliers de jeunes de l'intérieur du pays dans les zones rurales et qui ont été amenés à émigrer dans les villes.
Depuis plus de soixante ans, rien n'est fait donc sérieusement pour réformer le secteur agricole.
Plus récemment, le ministre de l'Agriculture a même avoué que l'Office des Terres Domaniales est en faillite et qu'il est donc incapable d'investir dans ces centaines de milliers d'hectares (2).
Il faut rappeler qu'en 1958, l'Etat tunisien, qui a acheté des colons des terres comme nous l'avons signalé plus haut, avait commencé d'une façon spontanée à céder ces terres dans la Basse Medjerda, mais cela a été bloqué par le socialisme destourien, inspiré par l'UGTT.
Cet état de choses n'a pas manqué de se répercuter sur le commerce extérieur.
En effet, depuis 1958-59, années au cours desquelles, les échanges commerciaux étaient équilibrés, soit avant la nationalisation des terres des colons (et grâce à de bonnes récoltes agricoles), le commerce extérieur n'a pas connu d'équilibre.
A signaler, que durant la période coloniale et avant la nationalisation des terres, selon une étude de la Banque d'Algérie et de Tunisie (l'Institut d'émission monétaire de l'époque), et suivant des statistiques disponibles pendant les périodes suivantes :
De 1890 à 1915, soit 25 ans
De 1941 à 1943, soit 3 ans
Et de 1949 à 1959, soit 11 ans,
soit, durant 40 ans, la balance commerciale a été équilibrée 10 fois, soit en moyenne tous les 4 ans. (3).
Or, ce que nous constatons actuellement, c'est que depuis la reprise des terres des colons, soit depuis près de 60 ans, la balance commerciale n'a jamais été équilibrée, malgré le développement prodigieux de l'Industrie (30% du PIB), depuis les années 1960 et surtout les années 1970, alors que le pourcentage de l'agriculture dans le PIB ne cesse de régresser.
Pour prendre l'exemple des céréales, la production tunisienne étant insuffisante pour la consommation interne, le recours à l'importation a été nécessaire.
Ainsi, durant la décennie 1990-1999, la Tunisie a importé 15.780.000 tonnes (t) , soit en moyenne par an, 1.578.000 ou 15.780.000 quintaux (Q), soit une consommation totale avec la production interne de 32.199.200 Q.
Durant la décennie suivante, 2000-2009, la Tunisie a importé pour 25.513.000 t, soit une moyenne annuelle de 2.551.300 t ou 25.513.000 Q, donc, une augmentation de 9.733.000 Q ou 62% par rapport à la décennie précédente, alors que la production interne stagne aux alentours de 17.000.000 Q, en moyenne par an.
Pour la période 2007-2016, la Tunisie a importé pour 30.749.000 t, soit en moyenne par an 30.749.000 Q, c'est-à-dire, le double de la moyenne annuelle de la décennie 1990-1999, pour une valeur totale de 13,647 milliards de dinars (4).
A notre avis, pour alléger la pression exercée sur la balance commerciale, (et donner plus de travail aux populations de l'intérieur), la seule solution est de revenir à la politique (débarrassée des idéologies), entamée par Bourguiba, en 1958 et céder ces terres afin de les rendre productives, soit à des individus, soit à des sociétés privées, soit à des coopératives privées, l'Etat s'étant avéré (comme partout ailleurs dans le monde), mauvais gestionnaire de ces terres.
DIMASSI Abdelmajid*
*) Ancien Directeur à la BCT
Voir l'important article de M.Mokhtar Boubaker dans le Maghreb du 17-9-2016
Cf. le Maghreb du 13/5/2017
Voir le livre de l'auteur de ces lignes, « Les Echanges économiques extérieurs de la Tunisie » - P. 149 et P. 325.
Tous ces chiffres sont tirés de la publication de la Banque Centrale de Tunisie « Statistiques financières ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.