L'Union patronale a exprimé dans un communiqué rendu public lundi son inquiétude après la hausse du taux d'intérêt directeur de la BCT et ce pour le deuxième mois consécutif. Un taux qui a été relevé à deux reprises (fin avril et fin mai 2017) pour atteindre le seuil de 5%. La BCT semble résolue à durcir encore plus sa politique monétaire. L'objectif étant de contenir le taux d'inflation qui a atteint le seuil de 5% et qui risque de s'envoler davantage d'ici la fin de l'année. Cela dit cette décision fait friper les chefs d'entreprises qui considèrent que cette décision n'encourage guère l'investissement et l'initiative privée du fait que la hausse du taux d'intérêt directeur se traduira par la hausse du coût des investissements et des crédits que ce soit pour les particuliers que pour les professionnels. Pour un pays où le gouvernement place la relance des investissements et la dynamisation de la consommation comme catalyseurs de la croissance, la décision de la BCT est le moins qu'on puisse dire paradoxale. L'UTICA affirme dans un communiqué que cette décision comporte des dangers réels pour l'entreprise tunisienne et aura des conséquences négatives sur sa compétitivité. Cette mesure constitue également un mauvais signal pour les investisseurs puisqu'elle se traduira par un accroissement du coût de l'investissement. « Le communiqué affirme que la justification de cette hausse du taux d'intérêt directeur par la nécessité de juguler la hausse de l'inflation ne résoudra pas cette problématique car l'inflation est la résultante d'autres facteurs. L'UTICA appelle les autorités compétentes à prendre les mesures adéquates qui prennent en considération l'intérêt de l'entreprise et à œuvrer en concertation avec l'UTICA pour toute prise décision en relation directe avec l'activité des entreprises tunisiennes ». Pour endiguer l'envolée de l'inflation faut-il chercher ailleurs ? Notamment du côté de l'inflation importée mais aussi de la dépréciation alarmante du dinar tunisien qui nuit à l'entreprise tunisienne. A juste titre l'UTICA souligne que l'entreprise est devenue aujourd'hui la victime de nombreuses décisions injustes et ne cesse d'en subir les conséquences les unes après les autres, à l'instar des décisions relatives à : l'impôt conjoncturel, la hausse des salaires, la dépréciation du Dinar, l'augmentation du coût du financement, l'augmentation des droits de douanes et de la TVA de certains produits,... Bref, un environnement qui ne favorise pas les affaires et qui risque de ralentir le rythme des investissements productifs notamment dans les régions défavorisées.