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L'arme du taux d'intérêt en Tunisie et ses limites
Publié dans Business News le 03 - 07 - 2014

Suite à son examen des indicateurs conjoncturels lors de sa réunion du 25 juin 2014, le Conseil d'Administration de La Banque centrale de Tunisie (BCT) a évoqué la montée des déficits financiers et l'allure galopante de l'inflation. Afin d'essayer de juguler l'insuffisance continue de liquidité et pour protéger le pouvoir d'achat, il a été décidé de relever le taux d'intérêt directeur de base de 25 points de base à 4,75%. Cette décision aura des effets économiques, financiers et sociaux.
Accroitre le taux directeur ou de référence traduit une tentative d'une part, pour l'aligner sur le taux du marché monétaire ouvert aux établissements de crédit et aux entreprises pour l'échange des liquidités et des titres monétaires et qui est passé de 3,23% au terme de 2011 à 4,78% fin juin 2014 et de limiter l'effet des opérations d'arbitrage et de spéculation financière compte tenu de l'évolution de l'indice de l'inflation à 5,4% au terme du mois de mai 2014, d'autre part.
Le niveau élevé du taux directeur local comparé à celui observé aux pays de la zone du Maghreb Arabe et du Moyen Orient (MENA) qui a varié entre 3 et 3,6% durant les deux dernières années, en dépit des crises monétaires internationales itératives, s'explique par la crise d'assèchement de liquidité du système bancaire tunisien. Cette crise a entraîné une intervention de la BCT pour la réguler à hauteur de 5,6 milliards de dinars en moyenne quotidienne, jusqu'au 24 du mois de juin et la gestion discutable du risque de taux en raison des techniques de ciblage adoptées pour administrer le stock de bons d'Etat en souscription et placement.
Etat des lieux
On distingue en Tunisie trois types de taux directeurs : les taux de rémunération des dépôts, le taux de refinancement correspondant au taux d'évaluation de l'alimentation des établissements de crédit en liquidités et le taux d'escompte utilisé pour les prêts à très court terme. Ces derniers sont fixés au jour le jour par la BCT pour remplir son objectif de stabilité des taux d'intérêts, des taux de change et des prix.
Depuis deux ans, la BCT a usé de deux outils de la politique monétaire (PM), qui sont la politique des taux de réserves obligatoires qui consiste à astreindre les établissements de crédit à conserver une partie de leurs dépôts sous forme de provisions bloquées et non rétribuées et une politique de crédit par l'influence indirecte qu'entraine le taux d'intérêt directeur sur les taux que les établissements de crédit appliquent lors de l'octroi des crédits.
Le taux de réserves obligatoires élevé a impacté les besoins des établissements de crédit en monnaie centrale qui ont augmenté, ce qui a diminué leur capacité à accorder des crédits. A propos du taux d'intérêt directeur, plus celui-ci s'accroît, plus la charge de refinancement sur le marché monétaire s'alourdit, ce qui reflète un politique monétaire restrictive.
Taux d'intérêt : hausse ou pas hausse, telle est la problématique
L'élévation du taux directeur est observée, d'après certains experts, comme nécessaire, en cette période, mais jugée prématurée par d'autres qui estiment qu'elle doit être précédée par l'élaboration d'une stratégie sectorielle évitant les risques de diminution des marges nettes d'intermédiation de certains établissements de crédits, informant sur la forte demande future et préservant l'investissement.
Il en est de même pour ne pas accroître le remboursement des annuités des crédits à moyen et long termes et ceux à caractère non professionnel octroyés aux particuliers dont les encours respectifs se sont élevés à 18.967 et 16.432 millions de Dinars fin mars 2014.
Généralement, en temps de crise, le taux d'intérêt directeur devrait avoisiner 2% sans dépasser les 2,5% pour que l'économie retrouve un rythme de relance. Malgré les révisions multiples de celui-ci afin de stabiliser les prix, les mesures entreprises sont restées limitées, vu le caractère spécifique de l'inflation dans notre pays et les comportements atypiques d'une large frange des clients des établissements locaux de crédit.
Les tensions inflationnistes semblent inertielles avec des reprises imputables à des variables conjoncturelles, des facteurs structurels liés à la demande interne et à des effets de pass-through relatifs à l'inflation importée en raison de la dépréciation du taux de change, mais aussi à des facteurs exogènes en raison des incertitudes sur le climat des affaires.
Le refinancement massif par la BCT du système bancaire durant les deux derniers exercices était, certes, en réponse à la crise de liquidité globale des établissements de crédit du fait de la décélération des facteurs autonomes à savoir la forte hausse des billets et monnaies en circulation en concomitance avec la baisse des actifs nets sur l'étranger et en particulier des avoirs nets en devises.
Cependant, le resserrement de la liquidité bancaire a en même temps amplifié les coûts de ressources liés à la mobilisation des dépôts, notamment, suite à la mesure prise par la BCT en début 2012 de plafonner les taux des dépôts à terme.
En matière de conduite d'une PM active et de gestion de liquidité bancaire, il est incontestable que les dernières initiatives de la BCT doivent, évidemment, permettre de contenir l'inflation et de maintenir un niveau approprié de taux d'intérêt
Ceux-ci influencent le coût et le volume du crédit, la quantité de monnaie en circulation, le rendement des placements, le taux de change, les anticipations d'inflation et la valeur du patrimoine des agents économiques. Ce faisant, les variations du taux d'intérêt peuvent avoir un effet de taille sur les décisions de consommation et d'épargne, l'investissement, l'équilibre extérieur, l'emploi et la croissance.
Si les faillites bancaires ont eu, traditionnellement, plutôt pour origine des expositions mal maîtrisées au risque de crédit, une gestion déficiente du risque de taux peut susciter des problèmes de même nature. Une prise excessive, mal contrôlée, de ce risque ou encore une mauvaise anticipation des changements de l'environnement peuvent constituer une menace non seulement pour l'équilibre financier des établissements de crédit, mais aussi pour la stabilité financière dans son ensemble.
*Spécialiste en gestion des risques financiers


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