Sa création avait été annoncée en grandes pompes il y a quelques mois et l'on parlait déjà d'une révolution verte dans le pays. Le décret gouvernemental portant sur sa création effective est paru le 10 avril dernier au Journal officiel de la République Tunisienne (JORT) mais ce n'est qu'hier que la police environnementale a été lancée. C'est le président du gouvernement qui a donné le go pour le déploiement et le démarrage des activités de cette nouvelle unité, lancée à l'initiative du ministère des Affaires locales et de l'environnement, censée réduire les actes d'incivilité environnementaux et sanctionner les contrevenants. Retour sur une police qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. A l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, célébrée chaque année le 5 juin, le ministère des Affaires locales et de l'environnement a programmé une série d'événements placés sous le thème «Rapprocher le citoyen de la nature ». Parmi ces rendez-vous, la soirée «Takhayal», organisée le 11 juin à l'occasion de la Journée nationale de la propreté et de la protection de l'environnement et qui a inclus un spectacle de lumières et de rue, accompagné d'actions de sensibilisation et d'un mapping projeté sur la façade du Théâtre municipal à l'avenue Habib Bourguiba. Autre rendez-vous de taille, le lancement effectif de la police environnementale le 13 juin au Palais des Congrès en présence du président du gouvernement, du ministre des Affaires Locales et de l'Environnement Riadh Mouakher et des représentants de ministères et de la société civile. A cette occasion, le ministre a annoncé que l'activité de la police municipale débutera d'abord par un mois d'opération blanche durant laquelle les citoyens se familiariseront avec la présence des agents qui devront dans un premier temps relever les infractions et alerter les contrevenants avant de sévir dans un deuxième temps, à la fin de cette opération de simulation à la mi-juillet et de passer à la case contraventions et amendes. Cette unité sera opérationnelle avec près de 300 agents répartis sur les 34 municipalités du Grand Tunis. Le ministre a également affirmé que la mise en place progressive de cette nouvelle unité est un garant de son efficacité et de son succès. Il a par ailleurs rappelé qu'en parallèle, les différentes municipalités ont été dotées de divers engins, dont 400 camions de ramassage et près de 30.000 conteneurs ont été placés un peu partout dans les rues et les grands axes. La mission confiée aux agents de la police environnementale est principalement de veiller à la propreté des villes. La Tunisie souffre en effet depuis quelques années d'un excès d'incivilité d'une bonne partie de citoyens et d'une saturation en ordures et déchets jetés à même la rue. Pour y mettre fin, le ministère s'est essayé à la méthode douce à travers des spots de sensibilisation mais rien n'y fit et il a fallu passer aux méthodes « plus musclées » et surtout rédhibitoires à travers la création d'une police environnementale et la mise en place d'un système de pénalité financière assez conséquent. Ainsi, le montant des amendes diffère d'une infraction à l'autre. Jeter un mégot par terre coûtera 40 D, par contre, jeter des ordures ou les brûler dans un lieu public et ailleurs que dans les endroits dédiés peut exposer le contrevenant à une amende allant de 300 à 1000 D. Les citoyens pourront contribuer à leur tour à ces opérations en utilisant l'application mobile «Tunisie propre» pour indiquer l'emplacement d'amas d'ordures.