Le chef du gouvernement Youssef Chahed a donné, hier, le coup d'envoi au déploiement de la police environnementale dans 74 municipalités, en attendant les autres en 2018. Cette police est chargée de renforcer, par la force de la loi, les capacités des municipalités dans le domaine de la propreté urbaine et l'hygiène du milieu. Une campagne de sensibilisation auprès des citoyens démarrera à partir du 15 juillet La cérémonie du lancement officiel de la police de l'environnement a été tenue hier, à la salle des conférences du Palais des congrès de Tunis, et le coup d'envoi a été donné par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, en présence du ministre des Affaires locales et de l'Environnement, Riadh Mouakhar, et d'un grand nombre d'agents de police de l'environnement et de représentants des médias. Avant de céder la parole au ministre des Affaires locales et de l'Environnement, M. Zied Rouissi, chargé de mission auprès du ministre des Affaires locales et de l'Environnement, a donné un petit aperçu du projet, à partir d'un spot vidéo, afin d'informer le public sur les missions de la police de l'environnement et le déroulement de leur tâche, ainsi que le rôle du citoyen et sa participation à la protection de l'environnement. « Le corps de la police de l'environnement, qui s'inscrit dans le cadre du projet de loi 30 de l'année 2016 a pour principaux objectifs la sensibilisation, la protection, la formation et l'encadrement, le contrôle et l'application des lois et des règles relatives à l'hygiène. On compte en tout 299 agents de police environnementale relevant de 74 municipalités, 105 voitures équipées et réparties sur 38 zones à Tunis et 67 voitures équipées dans les autres régions avec la création d'une interface interactive entre les différents acteurs, à savoir les citoyens, la municipalité et les agents de la police environnementale afin de faciliter la tâche à ces derniers », a-t-il relevé. Dans le Grand-Tunis, la mise en place de ce nouveau corps, à savoir la police environnementale, s'effectuera sur 34 municipalités et compte 163 agents exerçants. Ils seront renforcés par des équipes locales et nationales, dans une première étape, dans le but de les former, les encadrer et les soutenir dans leur nouvelle mission. Les agents de la police environnementale seront chargés de relever les fraudes et les infractions de citoyens qui jettent les ordures en dehors des horaires fixées ou en dehors des bennes qui leur sont réservés. Ils seront taxés d'une amende qui varie entre 40 et 1.000 dinars en cas de violation de la loi et des règles d'hygiène. A partir du 15 juillet, une campagne de sensibilisation ciblant les citoyens sera lancée. Les agents de la police environnementale seront dotés d'une tenue de travail, de voitures équipées par un système GPS et de tablettes numériques. Par ailleurs, une application sur les portables mobiles « Tunisie propre » permettra aux citoyens de relever les dépassements et d'informer les unités de la police afin de faciliter leur intervention. Programme sur trois ans Quant à M. Riadh Mouakhar, il a précisé, lors de la cérémonie, que ce programme du ministère des Affaires locales et de l'Environnement est né pour diverses raisons, notamment suite au diagnostic qui a été réalisé sur la dégradation de l'hygiène dans tout le pays ainsi que sur le manque de ressources humaines et logistiques dans les municipalités. « Le taux d'encadrement quant aux règles de l'hygiène et de la protection de l'environnement ne dépasse pas les 10 % », a-t-il précisé. Et de continuer : « La stratégie qui a été établie vise à lutter contre ce phénomène et à sensibiliser les citoyens à la protection l'environnement. Un programme exceptionnel qui s'étale sur trois ans a été mis en place et comprend des conventions avec les différentes municipalités pour la gestion des déchets. La municipalité se charge du prélèvement de 70% des déchets tandis que le ministère assure les 30% restants. Des actions de nettoyage des plages ainsi que de la distribution de plus de 130 mille bennes à ordures figurent dans le cadre de ce programme qui, outre la promotion des ressources humaines des municipalités, prévoit également la création de « l'école de propreté » dans les régions du Sahel et du Sud». Quant à la police de l'environnement elle aura pour rôle la sensibilisation, l'encadrement et le contrôle afin de protéger l'environnement. Le ministre a ajouté qu'en 2018, les voitures mises à la disposition des agents de police de l'environnement seront équipées de caméras et réparties sur les différentes régions du pays. Youssef Chahed, qui a clôturé la cérémonie, a précisé que cette initiative, à savoir la création du corps de la police de l'environnement, va améliorer la qualité de vie du citoyen et le sensibiliser à la protection de l'environnement. Il a noté que ce programme qui englobe en tout 74 municipalités, dont 20 municipalités de chefs-lieux de gouvernorats et 20 municipalités à population importante, sera généralisé sur le reste des régions en 2018 afin de lutter contre la saleté et la propagation des déchets, surtout que le budget réservé à la gestion des déchets est estimé à de 37 millions annuellement. Le chef du gouvernement a, d'autre part, souligné que dans le cadre des préparatifs des élections municipales (17 décembre 2017) et de la consécration de la démocratie locale, les efforts ont été axés sur la création de nouvelles municipalités avec leurs moyens logistiques et humains. « Toutes les ressources financières et humaines ont été mises à la disposition de l'Isie afin de lui faciliter sa mission, celle de mener à bien toutes les étapes du processus électoral», a-t-il ajouté, soulignant au passage que le gouvernement a déposé à l'ARP, au cours du mois de mai dernier, le projet de code des collectivités locales, en discussion depuis hier au niveau de la commission de l'organisation de l'administration et des affaires des forces armées. La cérémonie du lancement de la police de l'environnement a été clôturée par une action de démonstration par les agents de la police environnementale.