L'économie tunisienne souffle de nouveau, et pour peu que la situation sociale suive avec un réel répit des mouvements sociaux, notamment ceux anarchiques, il est permis, désormais, d'envisager l'avenir sous un angle autrement plus radieux et plus prometteur. Et heureusement, qu'un événement positif est accompagné d'un autre. Notre pays vient d'enregistrer, coup sur coup et en l'espace de quelques jours d'intervalle, deux nouvelles de première importance. Tout d'abord, le décaissement par le Fonds monétaire international (FMI) de la somme de 319 millions de dollars (près de 680 millions de nos dinars) qui vient compléter un premier déblocage, au cours du mois d'avril de cette même année en cours, sachant qu'il s'agit d'une nouvelle tranche d'un prêt global de 2,9 milliards de dollars. Ensuite, il y a cette annonce faite par le conseil d'administration de la Banque mondiale (BM) qui a donné son accord le 13 juin 2017, pour un prêt de 500 millions de dollars à titre d'appui budgétaire à la Tunisie (environ 1227 millions de nos dinars). C'est ce qui a fait dire à Fadhel Abdelkefi, ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale et ministre des Finances par intérim que rien qu'avec cette tranche nouvellement accordée par le FMI, nous avons complété une grande partie du budget de l'Etat pour l'année 2017 avant de mettre en exergue, dans la foulée, que la Banque Mondiale accordera à la Tunisie, un prêt de 500 millions de dollars. En effet, ces 319 millions de dollars, qu'accorde le FMI à la Tunisie, devraient ouvrir le champ devant les investisseurs étrangers qui attendaient ce feu vert. Tous les investissements étrangers accordés durant la conférence pour l'investissement « Tunisia 2020 », sont étroitement liés à cette décision du FMI. Sans oublier que ce même feu vert du FMI va permettre à la Tunisie d'obtenir de nouveaux crédits auprès d'autres institutions financières telles que la Banque Mondiale, la Banque européenne d'investissement (BEI) ou encore la Banque africaine de développement (BAD) C'est dans cet ordre d'idées que de nombreuses réunions sont prévues avec des responsables au sein de la Banque européenne pour la reconstruction, la BAD et la BM ainsi qu'avec des investisseurs importants. Toutefois, il ne faut pas croire que la partie est gagnée d'avance, car notre pays est appelée à conduire des réformes pour lesquelles il s'était engagé, dans le sens où il doit tout mettre en oeuvre en vue de réduire le déficit budgétaire et stabiliser la dette publique en dessous de 70% du PIB à l'horizon 2020. La Tunisie s'engage aussi à avoir une démarche monétaire plus rigoureuse tout en optant pour un assouplissement du taux de change. L'objectif étant de contenir l'inflation, améliorer la compétitivité et préserver les réserves nationales. Le gouvernement d'union nationale devrait, impérativement, parvenir à un rééquilibrage budgétaire favorable à l'émergence d'une croissance palpable sans oublier la mise en place de mesures fiscales dès l'année prochaine 2018 et la création d'une nouvelle Direction des grandes entreprises pour renforcer l'équité fiscale. Ridha Saïdi, conseiller auprès du chef du gouvernement chargé du suivi des projets publics confirme, pour sa part, que la seconde tranche du prêt accordé par le FMI à la Tunisie servira « aux réformes monétaires, économiques et législatives ». «D'autres réformes sont prévues à propos de la masse salariale et des départs volontaires et négociés à la retraite », ajoute le conseiller précisant qu'il existe «23 indices de réformes suivis par le gouvernement et la Banque centrale de Tunisie (BCT) ». Pour revenir au prêt accordé par la Banque mondiale, il faut souligner qu'il servira à accompagner les efforts du gouvernement d'union nationale pour promouvoir une croissance soutenable et créer de l'emploi dans le secteur privé, notamment au profit des jeunes et des femmes et dans les régions de l'intérieur de la Tunisie. Comme on le constate, une belle éclaircie est concrète quant aux perspectives économiques et financières en Tunisie, mais la partie est loin d'être gagnée. Ce n'est qu'une simple étape de franchie qui permet de voir l'avenir avec espoir et optime. Il faut die, en effet, que les indices sont positifs dans plus d'un secteur. Cela va de l'agriculture au tourisme en passant par celui des phosphates, trois domaines clés de l'économie nationale et générateurs d'entrées en devises. Mais force est de reconnaître que ces mêmes secteurs demeurent aléatoires car rien ne dit qu'ils seront aussi prospères et toujours en hausse dans la mesure où ils dépendent de plusieurs facteurs externes dont notamment ceux sécuritaires, climatiques et sociaux. Qui peut, en effet, en garantir une vraie stabilité dans la durée ? Personne... D'où l'impératif de mettre les bouchées doubles chez les acteurs dans ces trois secteurs et bien d'autres et de les mettre en confiance afin qu'ils se mettent, à leur tour, carrément au travail et assurer un niveau de productivité supérieur grâce à un climat social stable et à l'émergence d'un esprit plaçant l'intérêt supérieur de la Nation au dessus de toute autre considération. En tout état de cause, les Tunisiens et les Tunisiennes sont avertis que tout développement, toute croissance, toute amélioration de l'emploi, et toute prospérité demeurent tributaires de la remise au travail, de la production et de la productivité. Des conditions sine qua non pour sortir de l'auberge, comme on dit, ou pour sortir du « cou de la bouteille », comme dirait BCE !...