Nouvelle invasion hilalienne... toujours culturelle, puisque la première a fait de nous un peuple «arabe» après cinq siècles de romanité et sept siècles de culture marine carthaginoise ouverte sur le monde et la seconde nous ramène au Moyen-âge ! Les marées noires féminines s'amplifient sur nos plages et éclipsent de plus en plus les maillots de bain les plus pudiques de la gente féminine obligée de se soumettre de gré ou de force à l'environnement politico-familial et la volonté dictatoriale des hommes remodelés et acquis aux cultes « frères musulmans » salafistes purs et durs. Comment en sommes-nous arrivés là... après deux siècles de réformisme et de la « renaissance » musulmane véhiculée par les précurseurs Mohamed Abdou, Kheïreddine Bacha Ettounsi, Beyram V, Salem Bouhajeb, Mohamed Essenoussi, puis les acteurs politiques de la modernisation à leur tête Bourguiba, les Néo-destouriens, ainsi que les mouvements féministes avec Bchira Ben Mrad, Radhia Hadded, Wassila Bourguiba, Chedlia Bouzgarrou et Fethia Mzali : Où sont les soixante ans d'indépendance et de rénovation culturelle et sociale, avec des générations entières d'hommes et de femmes acquis au Code du Statut personnel et à la libération de la femme ?! Où est l'UNFT et qu'est elle devenue, cette organisation citoyenne, sublime, du développement du milieu familial surtout dans les quartiers populaires périphériques des grandes métropoles et dans le milieu rural ?! Décapitée... parce que étouffée financièrement et politiquement et avec elle, toute cette culture engagée du bourguibisme rénovateur et libérateur de la femme tunisienne. Aujourd'hui, nos plages, en dehors des hôtels 4 et 5 étoiles, et encore, ressemblent plus à des plages saoudiennes, ou de pays du Golfe, qu'à celles des pays si proches de nous comme la Côte d'Azur ou la Costa d'El Sol ! Les marées noires et cette multitude de femmes se baignant en robes longues ont pris possession même des piscines malgré les injonctions bien timides des propriétaires et professionnels du tourisme dans ces lieux, et la nécessité de se baigner en maillots et non en « robes » afghanes pour des raisons d'hygiènes évidentes. Rien n'y fait, on laisse faire au nom de la démocratie et de la liberté que les islamistes de ce pays assassinent aux gouttes à gouttes, en injectant le poison obscurantiste par les prédications salafistes dans les mosquées. Le plus dramatique, c'est qu'aucune autorité et aucun leader politique y compris ceux de la gauche moderniste, ne réagissent à cette nouvelle invasion « hilalienne » et à cette agression caractérisée sur notre patrimoine maritime et esthétique. Pis encore, les organisations féminines sont abonnées « absentes » sur le sujet et aucune mobilisation n'est visible ou perceptible pour la libération de la femme de cette nouvelle dictature salafiste, d'abord, tolérée, puis autorisée et institutionnalisée par les responsables politiques en charge de l'espace religieux depuis la sainte troïka ! Ils sont forts ces islamistes pour avoir détruit la Tunisie trois fois millénaires, en trois ans ! Si ça continue dans l'indifférence générale et la démission des pouvoirs publics et des partis de la modernisation, il ne restera au dernier carré des résistants contre l'obscurantisme que de s'aligner... Eh oui... « Islam tisslam »... Soit islamiste et tu auras la paix ! La lâcheté... c'est pas si mal !... C'est le confort des peuples et des élites en déclassement ! Entretemps , serions-nous acculés un jour à diviser les plages en en réservant certaines aux « islamistes » et certaines aux « modernistes » qui n'ont pas honte de leurs corps et qui veulent la liberté ! La mer « halel » et la mer « koffar »... ! Pauvre Tunisie défigurée par tant d'idéologies orientales et de prédications religieuses obscurantistes et rétrogrades ! Au fait, Ennahdha qui se propose de séparer le « daâwique » prédicationnel de la politique... dans quelle mer va-t-elle se baigner ! Entretemps, elle a donné une nouvelle couleur à la Tunisie azurée et blanche depuis 4000 ans : Le Noir ! K.G