Savoureux mélange de genres, mais également d'écoles de musique, les deux concerts qui ont meublé la soirée de lundi au théâtre de plein air de Hammamet, ont été deux moments magiques. À commencer par la soirée des frères Mraihi , où le public avait droit à une prestation généreuse de ces deux frères, deux éminents musiciens qui ont offert au public de cette édition, le temps d'une soirée, un voyage musical empreint de mélodies enivrantes. Bien que solidement ancrée dans les spécificités orientales que sont le maqam et l'improvisation, leur musique est une recherche continue de nouvelles sonorités. De part la richesse de ses influences et la diversité de ses musiciens, le collectif The Band Beyond Borders brise les frontières entre différents genres musicaux. Au-delà des stéréotypes, ce jazz-là nous touche dans ce que nous avons de plus humain. Les instruments à cordes offrent une plus une belle ampleur à ce projet. Accompagnés dans ce concert par le violoniste virtuose Suisso-Indien Baiju Bhatt, du saxophoniste Valentin Conus, le maître des tablas indiennes Prabhu Edouard, du batteur Maxence Sibille et du bassiste Jean Pierre Schaller, les deux frères ont ébloui par une musique, dont l'inspiration première est solidement ancrée dans le maqam mais teintée d'éléments musicaux venus de cultures diverses laissant apparaître au détour d'une mélodie une ornementation d'inspiration indienne, turque ou iranienne, un phrasé anatolien ou de tradition andalouse. En jouant des extraits de leur dernier album « Beyond the borders », le groupe d'Amine et Hamza Mraihi, a ébloui par une musique, dont l'inspiration première est solidement ancrée dans le maqam mais teintée au d'éléments musicaux de cultures diverses laissant apparaître au détour d'une mélodie, une ornementation d'inspiration indienne, turque ou iranienne, un phrasé anatolien ou de tradition andalouse. La soirée s'est poursuivi avec le saxophoniste Yacine Boularès, ce talentueux Franco-Tunisien, diplômé en musique et philosophie, qui investit depuis quelques années les scènes new-yorkaises au côté des plus grands, a offert au public un voyage aux confins du jazz, de la soul music et des rythmes traditionnels africains, avec son collectif Ajoyo... C'est un voyage magique à travers des contrées sonores où se croisent la transe de l'afrobeat et les harmonies d'Afrique du Nord, où le groove du bikutsicamerounais se perd dans la moiteur d'un rythme haïtien, le tout, en suivant un fil conducteur, imprégné de jazz et de soul. La voix brillante Sarah Elizabeth Charles, a illuminé la scène. Elle a fait ce soir-là étalage de son style, de sa sensibilité et de son timbre particulier. Une vraie fête de jazz et de soul music. Le public ne se fait pas prier pour adhérer à cette fête musicale. Yacine et Sarah ont transporté vers d'autres cieux un public envoûté et en effervescence, composé de toutes les tranches d ́âges, notamment de jeunes personnes qui se sont abandonnées aux rythmes et musiques que dégageait la scène.