Entouré des cinq musiciens du Band Beyond Borders, Amine et Hamza retrouvent les scènes tunisiennes cet été à Hammamet. Ils iront ensuite en tournée en Russie et en Suisse. Toujours sur une courbe ascendante, les deux magiciens du oud et du qanoun confirment leur penchant pour un jazz New Age avec leur nouvel album "Fertiles paradoxes". Un régal pour les amateurs de métissages musicaux... Ils sont enfin de retour sur une scène tunisienne, les deux artistes qui dès leur plus jeune âge ont subjugué le public de leur talent inné. Bien entendu, il s'agit de Amine et Hamza qui, désormais bénéficient d'une aura internationale et d'un label de production qui les a menés sur les scènes du monde entier. L'aventure de ces deux musiciens hors pair a commencé en Tunisie lorsque, encore adolescents, ils avaient éclaboussé la scène tunisienne de leur talent. Jamais depuis les expériences de Anouar Brahem ou Mohamed Zinelabidine, des solistes n'avaient envisagé de se produire en puisant leur inspiration dans leur seule maîtrise d'un instrument. Et, pourtant ce fut le cas des frères Mraihi qui, avec le oud de l'un et le qanoun de l'autre, sont allés à la conquête des mélomanes de la planète. L'expérience du Band Beyond Borders A leur actif, une incontestable virtuosité et aussi une formidable capacité d'improvisation. De fait les compositions de Amine et Hamza affectionnent ces vastes plages de liberté, lorsque les instruments dialoguent, se défont de la rigidité des partitions et font jazz de tout feu. C'est d'ailleurs en direction d'une forme instrumentale du jazz qu'iront ces deux musiciens, marqués par le parcours de Brahem et désireux d'aller dans une direction qui soit comparable. Il faudra des années de travail, des contacts noués à travers le monde, de nombreuses découvertes musicales pour que le duo structure sa production, analyse son sound et parvienne à la synthèse actuelle qui ressemble dans l'esprit à un free jazz qui troquerait le piano, le saxophone et la guitare pour les sonorités plus orientales et différemment mélodiques du luth et du qanoun. En fait, Amine et Hamza jouent en toute liberté et à les écouter on peut aussi bien songer à la manière d'un John Mc Laughlin donnant la réplique à Ravi Shankar ou d'un Mounir Béchir dans une rencontre improbable avec Chick Corea. C'est dire la complexité de leur musique du temps où ils n'étaient qu'un duo. C'est dire aussi l'enrichissement sonore connu par ces musiciens depuis qu'ils sont entourés d'une formation de virtuoses. C'est en effet avec le violoniste Baiju Bhaatt et le saxophoniste Valentin Conus que Amine et hamza ont complété la première ligne de leur combo . Quant à la section rythmique, elle comprend trois musiciens de classe mondiale: Prabhu Edouard (tablas et percussions), Jean-Pierre Schaller (basse) et Maxence Sibille (batterie). Ils seront donc sept sur scène à l'enseigne The Band Beyond Borders pour ces retrouvailles avec le public tunisien et le festival international de Hammamet. De quoi mettre le public en appétit et promettre des sonorités inédites pour cette soirée du 17 juillet. Le groupe aura d'ailleurs un été plutôt laborieux avec plusieurs prestations en Russie, à Moscou et Saint-Petersbourg puis une tournée suisse à l'horizon de l'automne. D'ailleurs, Amine et Hamza seront aussi en juillet parmi les invités du fameux Montreux Jazz Festival, toujours en Suisse. Ils viennent aussi de se produire au festival des Musiques métisses de Colmar, en France. Paradoxes siamoiset germinations musicales Plus encore, ce concert estival sera pour le public l'occasion rêvée de découvrir le nouveau disque des frères Mraihi. Intitulée "Fertiles paradoxes", cette oeuvre est un patient métissage d'influences et comprend un casting superbe.. On y retrouve le violon de Baiju Bhatt et aussi l'accordéon de Vincent Peirani , le violoncelle de Vincent Ségal et le hautbois de Clotilde Ramond. Bien sûr, le oud et le luth créent la synergie propice et un orchestre de chambre amplifie davantage encore les effets sonores et les arrangements de cet album cosmopolite, cultivant des paradoxes siamois et des musiques unes et plurielles en pleine germination. A découvrir cet été pour retrouver l'écho de cette musique aérienne et transcendante qui emprunte au new age tout en produisant un jazz qui fleure bon une tradition tunisienne initiée il y a longtemps par la flûte de Salah Mahdi, relayée par Anouar Brahem et confirmée par Amine et Hamza.