Les incendies de forêt qui se sont multipliés dans la région de Jendouba, ces quatre derniers jours, et qui ont ravagé plusieurs centaines d'hectares, dans les délégations de Ain Draham, Fernana, Balta-Bou Aouane, Ghardimaou et Tabarka ont été, en majorité, maîtrisés grâce à la forte mobilisation de la Protection civile, des services des forêts, de l'Armée nationale et de centaines de citoyens, annonce à l'agence TAP le directeur régional de la protection civile, colonel major Mounir Rayabi. Par ailleurs, les interventions se poursuivent dans quelques foyers d'incendies dans les reliefs et les forêts à Tabarka, Ain Draham, Fernana et près des habitations dans les localités frontalières de Faj El Kahla, Ourahnia, Ain Salam, Sidi Mohamed, Bouterfes, Allaoua et Rouaisia. Selon le Commissariat régional au développement agricole à Jendouba, les incendies ont touché plus de 400 ha. Certaines zones sinistrées n'ont jamais connu de tels incendies successifs, depuis plus d'un demi-siècle. Les forêts touchées représentent une biodiversité d'une grande richesse dont la régénération nécessitera une cinquantaine d'année. A ce sujet, l'UTAP a appelé mardi, à ouvrir une enquête pour identifier les causes des incendies qui ont ravagé ces derniers jours des forêts et des régions montagneuses relevant des gouvernorats de Jendouba et de Bizerte. Elle a recommandé dans un communiqué, de concevoir une stratégie nationale de prévention des incendies et de doter les régions limitrophes des forêts, des moyens financiers et logistiques nécessaires, de manière à les aider à intervenir rapidement au moment de la catastrophe. L'UTAP a fait part de son regret quant aux grands dégâts matériels enregistrés, notamment aux niveaux de la récolte forestière et des ressources foragères appartenant aux habitants de ces régions, soulignant l'impératif de les dédommager dans les plus brefs délais. Une "cellule de coordination a été créée au sein de la présidence du gouvernement groupant les ministères de la défense, de l'intérieur, de la santé, de l'agriculture, de l'équipement et de l'habitat en vue d'assurer le suivi des opérations d'extinction des incendies dans le gouvernorat de Jendouba, selon des précisions recueillies auprès du service de la communication de la présidence du gouvernement. Par ailleurs, les ministres de la Défense nationale et de l'Intérieur ont été chargés de se rendre sur les lieux pour suivre l'évolution de la situation à Jendouba, alors que l'armée nationale a été invitée à appuyer les efforts de la protection civile pour l'extinction des flammes en recourant aux avions. Les forêts de Jendouba couvrent une superficie de 120 mille ha et compte environ 165 mille habitants. La superficie endommagée par les incendies enregistrés ces deux derniers jours, s'élève à 300 ha. Les ministres de la défense nationale, de l'Intérieur, de l'Equipement, de l'Habitat et de l'aménagement du territoire, s'étaient rendus mardi, dans les régions touchées par la vague d'incendies dans le gouvernorat de Jendouba. Le gouverneur de Bizerte, président de la Commission régionale de lutte contre les catastrophes naturelles, Mohamed Gouider, écarte tout lien criminel avec les incendies qui se sont déclenchés, mardi à l'aube, dans la zone forestière de Jebel Hdada et Zilia (délégation de Sejnane). Près de 40 incendies maîtrisés à Béja Près d'une quarantaine d'incendies ayant ravagé plus de 100 ha de forêts de pins d'Alep à Nefza, Béja nord et sud, ainsi qu'à Medjez El Bab, ont pu être maîtrisés, fait savoir, hier, à l'agence TAP, le directeur régional de la protection civile, colonel Malek Mihoub. Les unités de la Protection civile à Béja sont, actuellement, en alerte maximale à Jebel Hdada, entre Nefza et Sejnane (gouvernorat de Bizerte), pour empêcher le feu d'atteindre Nefza. Des mesures particulières ont été prises pour protéger les habitations dans la localité de Tella Bouâcha à proximité de la montagne. Cette série d'incendies s'est déclenchée presque en même temps, dans divers endroits, depuis jeudi dernier, et surtout au cours des dernières 72 heures, ce qui a nécessité des renforts de l'Armée nationale et des services des Forêts, en plus de la Protection civile, affirme colonel Mihoub. Les incendies seraient dus à la canicule, selon plusieurs sources qui n'écartent pas d'éventuels actes criminels.