L'administration tunisienne a connu de nombreuses réformes au cours de cette décennie. Des expériences innovantes ont été menées dans de nombreux domaines. Malgré ces nombreux acquis, l'action de l'administration et son mode de fonctionnement font l'objet de critiques tant de la part de ses usagers que de la part de la société civile. L'organisation, le rôle et les missions de nos administrations doivent en effet être repensés et adaptés à un contexte politique, économique et social en pleine mutation. La modernisation de l'administration publique et la consolidation de la Gouvernance dans les structures publiques en général et dans l'administration publique en particulier constituent actuellement un défi important à notre pays du fait de l'accélération du changement politique et social et de la mondialisation des échanges, de la rareté des ressources et du développement de nouvelles technologies de l'information. La rénovation du service public et l'orientation de l'Administration vers la réalisation de performances et la prestation de service de qualité aux usagers, nécessitent des changements profonds dans la mentalité des dirigeants et des gestionnaires et un nouveau profil culturel. C'est dans ce cadre que s'inscrit la deuxième session de formation de l'Académie Internationale de la Bonne Gouvernance (AIBG) qui s'est déroulée au siège de l'Ecole Nationale d'Administration, sous la présidence de M. Hedi Mekni, secrétaire Général du gouvernement. Cette académie Internationale de la Bonne Gouvernance a été créée en 2014 au sein de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA) avec l'appui la GIZ, mandaté par le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), en partenariat avec la présidence du gouvernement, et ce pour une période allant de 2015 à 2021.L'objectif principal de la mise en place de ce projet est de cibler les cadres et experts qualifiés de l'administration, mais également les personnes issues du secteur privé et de la société civile, également selon le critère de la qualification. L'Académie veille parallèlement au principe d'égalité des chances entre les régions et au respect du genre. La journée a été riche en débats avec les experts présents et les interventions ont contribué à clarifier plusieurs points et interrogations soulevées par les participants. La modernisation de l'administration publique apportera des solutions réelles qui permettra d'assurer une meilleure gouvernance en contribuant à plus de transparence et en permettant aux citoyens d'avoir plus de contrôle sur les institutions publiques ce qui répondra à leur attentes voir une meilleur satisfaction et qui améliora la relation Etat-citoyen. 26 participants ont pris part à ce projet de changement portant sur « la gouvernance des projets publics » et qui se sont vu remettre leur certificat d'« Agent de changement » par l'Académie Internationale de la Bonne Gouvernance.Hédi Mekni, secrétaire général du Gouvernement, a expliqué qu'en formant les 26 auditeurs, il leur a été confié la mission d'être les acteurs clés des générations futures. Il ajoute: « La mise en place de la bonne gouvernance, c'est aussi d'assurer la pérennité de l'administration et d' être à l'écoute du citoyen. Ceux-ci profiteront entre autres d'une meilleure prise en compte de leurs demandes et besoins par l'administration. Il est vrai que l'administration devient la cible de toutes sortes de critiques. On lui reproche d'être fermée sur elle-même, trop lente et particulièrement formaliste. Maher Sellami, directeur de l'Ecole nationale d'Administration, appelle à impliquer les citoyen au tout début du stade de la conception du projet qui a pour finalité d'être à l'écoute du citoyen. Il a souligné qu'il «faut être proche du citoyen, être à l'écoute, ne pas le perdre de vue. C'est le citoyen l'objectif et la finalité de toute action». Bref, l'administration publique doit être proche, au service du citoyen, pour répondre à ses besoins quotidiens et lui venir en aide chaque fois qu'il le réclame. Ses services doivent être d'une bonne ou acceptable qualité. Nul n'ignore que la bonne gouvernance exige que l'administration soit au service et à l'écoute du citoyen qui est, dans beaucoup de cas, le contribuable qui participe au budget de fonctionnement. Certes des améliorations ont été apportées, une certaine modernisation et actualisation ont été opérées mais il reste du chemin à faire pour que l'administration devienne citoyenne.