Le Cap Bon, première région viticole en Tunisie connaît une animation particulière à l'occasion des vendanges. Il a toujours développé grâce à un riche terroir agricole, une relation assez forte avec son espace rural . La culture de la vigne a pris de plus en plus d'importance. Elle connut un développement spectaculaire. Les viticulteurs contribuèrent pour beaucoup, non seulement à son impulsion, mais aussi aux progrès des techniques et à l'amélioration de la qualité.Avec ses atouts naturels, la région ne pouvait rester inoccupée. Le relief, le climat, la nature des sols, les ressources en eau concourent pour former un faisceau de conditions naturelles favorables à l'agriculture. Le Cap Bon offre une diversité de sols peu épais, dans l'ensemble fertiles. Il jouit d'un climat méditerranéen et d'une série de niveaux aquifères. les eaux peu profondes et de bonne qualité ne manquent pas. L'ensemble de ces conditions fait de la région une zone viticole privilégiée. «La qualité de nos vignobles est exceptionnelle. La bonne quantité de pluies et l'ensoleillement estival allié à un sol calcaire-limoneux nous ont permis de cultiver le vignoble dans de conditions idéales. Pas de siroco, pas de déchets et pas de pourriture. Tout se passe bien. La diversité du microclimat et du terroir nous a permis d'élaborer des vins de cépages d'une grande typicité: Syrah, Merlot, Cabernet Sauvignon, Grenache noir. Nous proposons aujourd'hui des vins parfaitement adaptés aux marchés internationaux et répondant à l'engouement des consommateurs» avoue un fellah de Grombalia. De Kélibia en passant par Grombalia, Batrou et Takelsa, la récolte bat son plein. Hommes, femmes et enfants s'adonnent à la cueillette. La récolte a déjà commencé sur le bord de la route reliant Belli à Batrou, les agriculteurs doivent trimer à longueur de journée pour la réussite de leur campagne. Le calibre et la couleur rouge ou verte permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces fruits arrivent à maturité. Tout le monde est mobilisé pour les besoins de la cause et chacun se débrouille à sa façon. La récolte nationale de raisin de table est estimée à 135.000 tonnes. Les superficies cultivées en raisin de table peuvent atteindre 11.000 hectares dont 650 en irrigué et 4.500 à sec, répartis entre Nabeul, Ben Arous, Bizerte, La Manouba et Sidi Bouzid. Quant aux raisins de transformation, elles s'élèveraient à environ 9.750 ha dont 7.000 ha à sec et 2.750 ha en irrigué. La production de raisins destinés à la transformation s'élève, quant à elle, à 37.500 tonnes et donnerait environ 270.000 hectolitres de vin. Mais pour exporter, il faut produire de vins de qualité. Plusieurs industriels déploient d'énormes efforts pour l'amélioration des conditions de vinification, de stabilisation et de conditionnement des vins pour faire face à la concurrence. Tout à été mis à niveau aussi bien sur le plan de la formation du personnel, de l'hygiène, des équipements, de la température contrôlée et de la traçabilité. «Nous sommes bien armés pour affronter le marché mondial et offrir à nos clients des vins de qualité répondant aux besoins des consommateurs et je peux dire que la Tunisie est devenue compétitive et notre défi c'est de conquérir tous les marchés africain» avoue Fethi Karma, cadre commercial dans une entreprise viticole. Ludovic Pochard, œnologue et propriétaire du domaine Kuribis, nous a précisé que «le début des vendanges laisse présager un millésime 2017 de grande qualité avec une bonne teneur en sucre, mais une baisse de la production de 20% en raison du sirocco». Côté exportation, 504 tonnes ont été exportées en 2016.