Au milieu des champs de vignoble de Grombalia, Bouargoub, Batrou, Takelsa et Korba hommes et femmes s'adonnent à la cueillette du raisin. C'est la campagne. Déjà, l'arôme des fleurs se fait sentir dans tous ces terroirs. La récolte qui a bousculé toutes les estimations atteindra les 30.000 tonnes de raisin de cuve dans la presqu'île du Cap-Bon qui cultive 10.000 hectares de raisins dont 11.000 tonnes de raisin de table. Comme des chevelures bien épandues qui refusent l'injure des ciseaux, les vignobles sont pleins de fleurs encore verts que les mains du producteur refusent de cueillir. Le calibre et l'aspect permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces fruits arriveront à maturité. Les dernières pluies ont été très bénéfiques et assurent déjà les agriculteurs de la région. Ces milliers de tonnes sont cueillies par des ouvriers chaque jour. Ils passent toute la journée à se donner à cette activité rentable. Vers la tombée du soir, la récolte de la journée est mise dans des tracteurs et emportée vers les caves viticoles pour la vinification..
Hausse des coûts d'entretien La viticulture est une activité qui procure à son propriétaire de l'argent mais qui exige également de grandes transactions comme l'achat des fertilisants et le transport. Décidément, agriculteurs essayent par tous les moyens de compresser ces dépenses et surtout la main d'œuvre jugée chère. Les prix d'entretien des vignes sont devenus élevés et plusieurs agriculteurs risquent d'y laisser des plumes. Am Ali un viticulteur de Bir Bouregba estime que " le coût d'exploitation est élevé. Le prix de vente ne couvre pas les frais. On dépense beaucoup pour avoir un vin de qualité. " Il est vrai que plusieurs viticulteurs ne respectent pas certaines normes techniques. Leur récolte pourra être refusée par les coopératives viticoles. Certains finiront par abandonner leurs vergers faute de rentabilité
Reconversion des plantations âgées La viticulture n'a pas beaucoup évolué dans plusieurs vergers du Cap Bon. Avec des techniques peu modernes, le viticulteur est obligé d'abandonner sa terre. La majorité des vignobles tunisiens produisent difficilement autour de 3 tonnes par hectare, alors que dans d'autres pays comme la France on atteint une moyenne de 7tonnes /ha. C'est pourquoi, notre viticulture doit être mise à niveau et là nous dit un ingénieur agronome " il faut reconvertir les plantations âgées en vue d'améliorer le rendement. Nous serons obligés d'arracher 1500 hectares pour améliorer la production et la productivité car plus de 50% du vignoble tunisien sont dédiés à un encépagement traditionnel." De nos jours, une nouvelle stratégie est en train d'être appliquée consistant à restructurer ce secteur et l'innover. Plusieurs viticulteurs ont développé des cépages universels permettant d'assurer une haute productivité. Une visite du domaine de Samech à Grombalia nous fait découvrir qu'ici qualité et excellence, sont les maîtres mots. C'est le royaume des meilleurs cépages mondiaux .... Ici, toutes les vignes sont palissées et bénéficient d'une irrigation goutte à goutte.