On ne peut omettre d'évoquer en ce 13 août 2017, jour de la fête de la femme en Tunisie, le volet cinématographique de la chose, là où le cinéma tunisien a voulu dire tant de choses à ce sujet. Et là-dessus, nous avons du pain sur la planche. Car le cinéma tunisien n'a de cesse abordé la question de la femme dans plusieurs œuvres réalisées aussi bien par des femmes que par des hommes. Les regards se croisent, se complètent ou se déchirent parfois pour aborder un thème resté épineux pour être resté tabou et qu'on se le dise. Depuis un certain « Fatma 75 », de Selma Baccar, un documentaire-fiction qui aborde le Code du Statut personnel, plusieurs films courts ou longs ont vu le jour. « Fatma 75 » avait été censuré, bien que commandé par l'Etat. Il n'a eu droit qu'à des projections spéciales dans le cadre de manifestations cinématographiques dédiées au cinéma des femmes. Il raconte l'histoire de Fatma, une jeune étudiante à l'université, qui prépare un exposé d'histoire. Au travers de ses recherches, elle redécouvre l'histoire de la Tunisie et plus particulièrement celle de ses femmes célèbres et des phases de lutte de la femme tunisienne pour sa liberté. Auparavant, Abdellatif Ben Ammar commençait à traiter du sujet de la femme autrement et en filigrane. D'« Une si simple histoire » réalisé en 1970, qui a été sélectionné au festival de Cannes, il poursuivra avec « Sejnane » (1974-1975), pour boucler sa trilogie avec « Aziza » (1979-80), une coproduction tuniso-algérienne qui a reçu le Tanit d'or des Journées cinématographiques de Carthage en 1980. Histoires de femmes Entretemps, Néjia Ben Mabrouk réalisait en 1982 « Assema » (La Trace) qui a eu d'ailleurs des problèmes au niveau de la production et de la distribution. Selma Baccar reviendra à la charge avec plus d'un film de fiction qui raconte la vie de femmes. « La danse du feu », datant de 1995, narre la vie si courte, si belle, si mouvementée de la célèbre chanteuse tunisienne de confession juive Habiba Msika, qui avait été immolée par le feu et dans son sommeil en février 1930 par un amant fou qu'elle n'a jamais accepté. Puis notre réalisatrice réalisera « Khachkhach » (Fleur d'oubli), en 2005. Une autre histoire de femmes qui étaient dépendantes du pavot à une époque révolue de l'histoire de la Tunisie. Et il est une autre réalisatrice tunisienne qui a produit et réalisé des courts-métrages et un long-métrage « Bedwin hacker » dédiées aux femmes. Il s'agit de Nadia El Fani dont le dernier court-métrage « Laïcité, Inchallah » a été empêché d'être projeté à la salle « AfricArt » par des religieux radicalisés au lendemain de la révolution tunisienne. Comme quoi, la femme tunisienne rencontre depuis la nuit des temps et jusqu'à nos jours beaucoup de problèmes quand il s'agit de faire entendre sa voix parmi la junte masculine.