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Réalisatrices tunisiennes: du commencement à la consécration
Publié dans TAP le 24 - 10 - 2010

TUNIS, 24 oct 2010 - (Rédaction TAP, Sarra Belguith)- "Le plus beau rôle d'une femme est d'être une femme" écrivait Haydée Samama Chikly, épouse Tamzali, figure de proue du cinéma tunisien, qui s'est éteinte le 26 août 1998 à l'âge de 92 ans.
En effet, raconter le cinéma tunisien au féminin sans évoquer Haydée Tamzali serait comme parler du cinéma en Tunisie sans commencer par le pionnier, son père Albert Samama Chikly.
En dehors des premiers films tournés dans notre pays et où on ne voyait que des visages de figurantes dans une touche de couleur locale, bougeant au grand écran comme des silhouettes aux contours mal définies, les prémices de l'apprentissage cinématographique sont nées avec Haydée Tamzali, première actrice tunisienne dans "Zohra" en 1922 et "Ain El Ghzal" en 1924. Autour du mariage forcé, ce film de fiction présentait déjà, une image de la femme qui ne cède ni au langage de la soumission ni au statut de victime.
Ce film interprété par une femme qui ne se voile pas devant la caméra, à l'époque où elle n'avait pas de place sur un strapontin, a annoncé le début d'un mouvement qui fera de la Tunisie un cas à part dans le monde arabe et musulman.
Effectivement, l'image de la femme qui prend son destin en main, devient d'ailleurs le cheval de bataille du mouvement féministe tunisien. C'est ainsi qu'a été publié en 1930 le livre "Notre femme dans la loi et la société" par Tahar Haddad et qu'a été promulgué le Code du statut personnel à l'aube de l'indépendance.
Toutefois, sur la liste des films réalisés entre 1956 et 1970, publiée dans un rapport bilan sur le cinéma tunisien rédigé par Tahar Chériaa, aucun nom de femmes réalisatrices n'apparaît à part quelques techniciennes dans des postes considérés à l'époque comme marginaux: maquillage, costumes, script, coiffure.
Il a fallu attendre les années 70 et le retour de certaines étudiantes d'écoles de cinéma en Europe, comme Kalthoum Bornaz, Moufida Tlatli, Selma Baccar et Kahena Attia.
Cependant, le passage à la réalisation, pour cette première génération de femmes ne fut pas immédiat. La majorité sinon toutes, avaient entamé leur carrière cinématographique par le montage avant de réaliser plus tard des oeuvres qui ont fait leur réputation à l'échelle nationale et internationale.
De véritables expertes dans l'art du montage, plusieurs d'entre elles avaient assuré le succès d'un certain nombre de films réalisés par des hommes. Il s'agit notamment de Kalthoum Bornaz, la première technicienne professionnelle à avoir occupé un poste à la réalisation, en devenant en 1973 la première assistante réalisatrice sur le film d'Abdellatif Ben Ammar "Sejnane".
Kalthoum Bornaz a également participé au montage de plusieurs longs métrages de réalisateurs de renommée tels que "Les aventuriers de l'arche perdue" de Georges Lucas en 1980 et "Pirates" de Roman Polanski en 1985.
Décrochant son diplôme de monteuse à l'IDHEC de Paris, Moufida Tlatli a, quant à elle, assuré le montage d'un grand nombre de films de la nouvelle vague du cinéma arabe, pour ne citer que "Omar Gatlatou" de l'Algérien Merzak Alouache, grande révélation à Cannes en 1977, et "Halfaouine" de Férid Boughédir, avant de réaliser elle même "Les silences du palais'', révélation de 1994, remportant un double succès à l'échelle nationale et internationale.
Ce n'est qu'après les documentaires et dramatiques télévisés notamment de Fatma Skandrani et les courts métrages ethnographiques de Sophie Ferchiou, que la réalisation des longs métrages voit le jour avec Nejia Ben Mabrouk qui signe dans "La trace", en 1978, le premier véritable long métrage de fiction.
A cette époque, la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA) devient une véritable pépinière où plusieurs femmes ont fait leur apprentissage cinématographique dont Selma Baccar qui signe dans "Fatma 75" son premier moyen métrage.
En effet, ce n'est qu'à la fin des années 90 que des longs métrages réalisés par des femmes voient le jour: "les silences du palais" (1994) et "La saison des hommes" (2000) de Moufida Tlatli, "La danse du feu" (1995) et "Fleur d'oubli" (2006) de Selma Baccar, "Keswa" ou "Le fil perdu" (1998) et "L'autre moitié du ciel" de Kalthoum Bornaz (2008).
Bien que la condition de la femme soit une thématique centrale dans leurs oeuvres, leurs regards, leurs choix esthétiques et leurs démarches artistiques sont aussi diverses que variées.
Révélant un talent certain et une aptitude à se mettre derrière la caméra, une nouvelle génération a émergé avec des jeunes comme Nadia El Fani et Raja Amari.
Avec "Satin rouge" en 2002 et "Les secrets" en 2009, Raja Amari se fait remarquer au club des réalisatrices tunisiennes à l'échelle nationale et internationale.
Et si cinéma et point de vue cinématographique ont été intimement liés, il n'en demeure pas moins que ces films sont annonciateurs des réussites futures des femmes du septième art où les thèmes relatifs à la condition féminine n'en constituent pas forcement le sujet central.
L'expérience de Nadia el Fani dans son thriller "Bedwin Hacker" (2002) et son long métrage documentaire "Ouled Lénine" en 2007 apportent la preuve que le cinéma fait par des femmes n'est pas synonyme de cinéma féministe.
Bien que leur arrivée au cinéma en tant que réalisatrices de longs métrages soit relativement tardive, les cinéastes tunisiennes ont réussi à décrocher les plus prestigieuses consécrations sur la scène cinématographique, partout dans le monde.


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