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Entre approbation, objection et réserves...
Publié dans Le Temps le 15 - 08 - 2017

Le 13 août, journée de la femme en Tunisie, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a marché sur les pas de Habib Bourguiba, son mentor et son père spirituel. Il a demandé au ministre de la Justice d'abroger la circulaire 73, qui interdit le mariage entre une Tunisienne et un non musulman, et mis sur pied une commission chargée d'élaborer un nouveau code des libertés individuelles et de l'égalité qui examinera les moyens d'établir l'égalité successorale.
Du côté des milieux islamistes et des conservateurs, la réaction ne s'est pas fait attendre.
Dans un communiqué publié quelques heures après l'annonce de l'initiative présidentielle, le secrétaire-général de Tayar Al-Mahaba (Courant de l'Amour), Hachemi Hamdi, a invité les Tunisiens à signer une pétition appelant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) à retirer sa confiance au président de la république, Béji Caïd Essebsi.
Tayar Al-Mahaba considère qu'à travers son annonce relative à l'égalité de l'héritage entre les deux sexes, le chef de l'Etat a clairement violé l'article 1er de la Constitution, stipulant que l'islam est la religion de l'Etat tunisien, et qu'il vise à semer la zizanie dans le pays à des fins électorales, en perspective des prochaines municipales, législatives et présidentielles. Mais le parti de Hachemi Hamdi semble avoir ignoré que l'ARP ne peut en aucun cas destituer le président de la République, celui-ci étant élu au suffrage universel.
De son côté, Abdellatif El Mekki, député d'Ennahdha, a qualifié la proposition de Béji Caïd Essebsi de «dangereuse», et déploré l'absence d'un large dialogue national sur la question successorale.
«Cela pourrait fait rentrer le pays dans des agendas politiques alors que la Tunisie a besoin d'un agenda qui permette le développement et la relance de l'économie », a précisé le député. Et d'ajouter : «la question de l'héritage est tranchée par la jurisprudence islamique. Or la Constitution tunisienne contient un texte clair qui dispose que le texte juridique ne doit pas être en contradiction avec le texte religieux».
Le vice-président de l'ARP, Abdelfattah Mourou, a, quant à lui, affirmé que cette proposition émane de la présidence de la République mais qu' «un débat plus large peut avoir lieu». Il a également estimé que «la question de l'héritage doit être appréhendée sous deux prismes: un prisme légal et un prisme religieux, et aucune décision ne peut être prise sans avoir pris en considération ces deux aspects ».
Le leader d'Ennahda, Rached Ghannouchi, n'a pas fait de commentaires car il est officiellement à l'étranger, selon le porte-parole du parti.
Les formations progressistes ont, quant à elles, applaudi les mesures annoncées par le président de la République. Ainsi, Al-Massar a considéré le discours de BCE comme étant «un nouveau pas sur le chemin de l'égalité totale entre les deux sexes dans tous les domaines, et ce conformément aux dispositions de la Constitution de la deuxième République ». Une telle initiative devrait aussi contribuer à changer les mentalités et à protéger les libertés individuelles d'après Al-Massar.
La députée Afek Tounes Rym Mahjoub a fait remarquer que le discours du président de la République était « moderniste, émancipateur, révolutionnaire, notant que «ce discours ouvrira un débat au sein de la société et entre forces politiques et société civile».
Sur un autre plan, le Mufti de la République a rendu public un communiqué dans lequel elle se félicite des propositions de BCE et considère qu'elles viennent consolider les acquis de la femme et renforcer les principes de l'égalité entre les deux sexes. Le même mufti s'était pourtant exprimé contre l'égalité successorale en juin 2016. Il avait alors déclaré que «l'ijtihad n'est pas possible sur cette question étant donné que le verset coranique qui en traite est clair et ne peut pas être interprétée de manières diverses » !
L'ancien Mufti, Hamda Sâïed s'est prononcé, quant à lui, contre l'initiative relative à l'égalité dans l'héritage étant donné que «les textes coraniques à ce propos clairs et ne se prêtent à aucune interprétation».
Par ailleurs, le président de l'ordre national des huissiers notaires, Nasser Ouni, s'est opposé à l'annulation de la circulaire de 1973 interdisant à une femme tunisienne d'épouser un non-musulman car cela touche à la religion.
«Nous espérons que le chef du gouvernement et le ministre de la Justice ne suivent pas le président de la République sur ce point, car il s'agit d'une campagne électorale avant l'heure », a-t-il déclaré.
« Il y a un tas d'autres choses à revoir qui concernent les femmes et qui sont beaucoup plus importantes que cette circulaire », a-t-il ajouté, indiquant cependant que «si le Mufti dit que cela est conforme aux lois de Dieu, alors ça passe».


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