Le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance a sonné la fin de la récréation pour les établissements de petite enfance anarchiques en publiant sur son site une première liste de crèches et de jardins d'enfants officiellement autorisés. Réparties par gouvernorats, ces structures exercent leurs activités en toute légalité et le contenu pédagogique qui est proposé aux enfants est bien étudié et contrôlé, ce qui n'est pas dans les établissements anarchiques où les abus et les dérives sont nombreux et inquiétants. Le ministère a donc rendu publiques 24 listes régionales de crèches et de jardins d'enfants, dont le cahier des charges et les programmes ont été approuvés pour l'année 2017. La liste est accessible sur son site web, dans le but d'aider les parents à bien choisir la structure adaptée à leurs besoins et proche de leur lieu de travail ou d'habitation sans courir le risque de les inscrire dans un établissement anarchique où l'intégrité physique et morale de l'enfant peuvent être mises en danger. Répertoriées selon leurs noms et adresses, ces structures sont garantes d'un environnement sain, d'un personnel compétent et d'un contenu éducatif adapté, du moins en théorie. Les structures anarchiques ne proposent quant à elles aucune garantie mais les prix sont généralement plus accessibles, ce qui explique que le choix de certains parents se porte sur elles, mais à leurs risques et périls ou plutôt ceux des enfants qui y sont exposés à toutes sortes de dangers. Nombreux sont, en effet, les cas d'agressions physiques, de coups et d'insultes enregistrés dans pareils établissements clandestins qui ne respectent ni programme éducatif et ni nombre d'enfants maximal par classe en plus de recruter du personnel peu ou pas qualifié pour y « enseigner ». Près de 600 de ces structures ont été fermées durant l'année scolaire 2016-2017. Alertés par la prolifération de structures anarchiques de petite enfance et des abus qui y sont perpétrés, les différents services du ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance se sont penchés sur ce phénomène inquiétant pour dresser, en toute urgence, une liste officielle des établissements reconnus par l'Etat mais aussi pour préparer une loi organisant les crèches et les jardins d'enfants. Selon le projet de loi mis en place mais une amende allant de 5 à 10 mille dinars est prévue pour toute personne qui ouvre ou dirige un établissement anarchique. En cas de récidive, une peine d'emprisonnement de 6 mois à un an est également prévue en plus d'une deuxième amende. Ce projet de loi est composé de 28 articles répartis s'articulant sur cinq chapitres : dispositions générales, conditions de création des crèches et des jardins d'enfants, tutelle et contrôle, sanctions et dispositions transitoires. En avril 2017, Mongi Rahoui, avait déclaré que les partis Ennahdha et Nidaa œuvraient pour faire échouer l'adoption du projet de loi 29/2016, relatif à l'organisation des crèches et des jardins d'enfants. Des propos confirmés par les députés Hager Ben Cheikh Ahmed et Karim Helali.