Récemment créé pour contribuer à la promotion du niveau des établissements d'accueil de l'enfance précoce en âge préscolaire, le groupement professionnel des crèches et des jardins d'enfants a tenu, hier, à Tunis, son premier séminaire au cours duquel sa présidente Nabila Miledi Ayadi, a présenté les grandes lignes de son programme d'action, en présence des responsables des ministères et administrations concernés, notamment le ministère de la Femme et de la Famille et celui de l'Education. Ce groupement a été constitué à l'initiative de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), en tant que structure d'encadrement, alors qu'il y a aussi une autre structure d'encadrement, beaucoup plus ancienne, savoir la chambre nationale des jardins d'enfants, des crèches et des garderies scolaires relevant de l'UTICA (l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat). Au menu du séminaire, un débat approfondi sur les problèmes que rencontre le secteur et les voies et moyens de les surmonter, à la lumière d'un exposé fait à ce sujet par le directeur de l'animation éducative et sociale au ministère de la Femme et de la Famille, Khaled Belazi. Le projet du nouveau cahier de charges devant régir le secteur des crèches et des jardins d'enfants a été également abordé, d'autant que ce projet de nouveau cahier de charges ne bénéficie pas de l'unanimité au sein des directeurs et directrices des crèches et jardins d'enfants, en particulier auprès de la chambre nationale des jardins d'enfants, des crèches et des garderies scolaires. Bien que le secteur de l'accueil et de l'éducation de l'enfance précoce en âge préscolaire ait été qualifié de stratégique, Khaled Belazi a fait état, dans son exposé, de nombreuses lacunes qui l'entachent, selon une étude faite en collaboration avec la Banque mondiale. Ainsi, cette étude a montré que la couverture de l'enfance précoce en âge préscolaire en Tunisie par les jardins d'enfants et les crèches reste faible et ne dépasse pas 37%, au moment où le nombre des enfants en Tunisie avoisine les 3 millions dont un million appartenant à l'enfance en âge préscolaire, entre 3 et 5 ans, dont l'éducation devrait être, en principe, prise en charge par les jardins d'enfants et les établissements d'enseignement préscolaire. Cette couverture est plus faible que la moyenne nationale dans les régions intérieures et les zones d'habitation à forte densité démographique. Pour remédier à la situation, l'Etat a repris sa participation au secteur en ouvrant des établissements d'accueil de l'enfance précoce, dans les régions et zones d'habitation où il est difficile au secteur privé d'investir , parallèlement au renforcement et à l'encouragement des établissements d'accueil privés réguliers et légaux , car le secteur souffre de l'ouverture d'espaces d'accueil anarchiques ne respectant pas les dispositions du cahier de charges. Dans cet esprit et vu que le cahier de charges, quel qu'il soit, ne peut pas contenir des dispositions répressives pour lutter contre l'ouverture d'espaces d'accueil anarchiques, les services concernés du ministère de la Femme et de la Famille travaillent à l'élaboration d'un projet de loi organisant le secteur et comportant des dispositions répressives sous formes d'amendes et de peines de prison en cas d'accueil de l'enfance dans des structures irrégulières. Développement des programmes Des actions sont entreprises, en outre, pour promouvoir et développer les programmes nationaux d'éducation dans les jardins d'enfants et les établissements d'accueil de l'enfance précoce, afin d'élever le niveau de l'éducation donnée aux enfants dans ces établissements, d'autant que le nouveau cahier de charges exige un personnel éducatif qualifié et diplômé. S'agissant des objectifs du groupement professionnel des crèches et jardins d'enfants, ils visent notamment à promouvoir le développement des modes d'accueil collectifs des enfants en âge préscolaire par les institutions privées, les crèches et les jardins d'enfants, ainsi qu'à optimiser et favoriser l'exercice de cette activité. Il s'agit aussi de représenter les crèches et les jardins d'enfants auprès des partenaires institutionnels et publics, parallèlement au développement des standards de qualité de manière à améliorer le niveau des établissements d'accueil de l'enfance précoce. Le groupement entend également défendre les intérêts de ses membres.