La Journée mondiale sans ma voiture célébrée hier dans le monde entier vise la promotion du transport actif (vélo, marche, etc.) et collectif (autobus). L'événement visait aussi à sensibiliser les gens aux effets néfastes de l'utilisation abusive de l'automobile sur la qualité de vie urbaine et l'environnement. "Pourquoi une journée «En ville, sans ma voiture ?» Dr Salem Sahli, secrétaire général de l'Association d'éducation relative à l'environnement, a précisé que «la ville d'Hammamet s'y est associé en 2010 et ce fut tout à l'honneur du nouveau conseil municipal de l'époque. Depuis plus rien... Cette opération est ignorée en Tunisie du fait qu'on est occupé par d'autres soucis quotidiens. Les villes sont donc de plus en plus nombreuses à reconnaître le rôle des modes de transport durables pour le mieux-être de nos collectivités, mais sont-elles prêtes à mettre en place des mesures favorisant d'autres modes de transport au détriment de la voiture? En effet, dans un contexte où le parc automobile croît deux fois plus rapidement que la population, l'automobile règne toujours en maître. Une journée sans voiture, c'est une action symbolique qui ambitionne d'initier un changement de comportement au niveau individuel mais aussi au niveau communautaire. L'objectif de cette journée est de lutter contre la pollution de l'air source de maladies et de nuisances pour les citadins, encourager les économies d'énergie et promouvoir les énergies propres et renouvelables, contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique et améliorer la gestion du cadre de vie dans notre ville. A Tunis, Hammamet, à Nabeul ou à Sousse, les centres-villes sont étouffés. Le trafic est intense. Ce qui crée des embouteillages et des goulots d'étranglements. La circulation devient infernale. Chose qui a poussé certaines agglomérations comme Londres, Milan et Stockholm à instaurer un péage urbain pour décongestionner leur centre-ville et lutter contre la pollution. En rendant l'accès au centre-ville payant, le péage urbain réduit de 15à 20% le trafic automobile. Face à ces constats, il demeure donc important de poursuivre le travail de sensibilisation auprès des citoyens, notamment grâce à des événements comme «En ville sans ma voiture», mais encore faut-il mettre les investissements nécessaires afin d'assurer un service de transport collectif efficient et concurrentiel. Puissent ces initiatives faire tâche d'huile et se multiplier dans toutes nos villes afin de promouvoir les transports collectifs, car un autobus ou un train consomme trois fois moins de pétrole qu'une voiture. Il faudrait ainsi des modes de transport alternatifs par rapport à l'utilisation de la voiture comme les transports en commun, le vélo, la marche à pied, etc. Berlin dispose ainsi de plus de 1.000 kilomètres de voies cyclables. Et, si 75 % des habitants de Copenhague possèdent déjà leur propre vélo, la mairie a mis à leur disposition plus de 2.000 Bycyklen. Pour les utiliser, il suffit de glisser une pièce de 20 couronnes dans un appareil qui permet de les récupérer après avoir garé l'engin. Reprise en France à Bordeaux, cette idée de mise à disposition de vélos financés en partie par la publicité a rencontré un très grand succès... Aux Pays-Bas, la capitale Amsterdam a l'ambition de devenir la première ville européenne «Zéro émission» en interdisant l'accès de son centre-ville aux véhicules diesel et essence en 2025. Une restriction de circulation qui profitera aux voitures électriques, aux transports en commun et à «la mobilité douce». Bref, conclut Dr Sahli, fermer le centre-ville à la circulation automobile ne manquera pas de susciter chez l'habitant et le visiteur interrogation sur les finalités d'une telle décision. Et se poser la question est en soi le début d'une prise de conscience qui pourrait mener à un changement de comportement.