Réputée difficile en l'absence d'espaces de parkings réglementés et d'un plan de circulation adéquat, Hammamet est devenue en cette période estivale l'enfer des automobilistes qui trouvent des difficultés pour circuler ou garer leurs voitures. Le nombre de véhicules circulant dans la cité des jasmins ne cesse de doubler. Les pires bouchons sont situés au centre-ville, notamment au niveau des avenues Habib Bourguiba et Etats Unis. Malgré l'aménagement des giratoires, les embouteillages lors des heures de pointe voire à chaque moment sont montres. La situation empire de jour en jour. «C'est une véritable plaie puante car nous continuons à composer avec une circulation obstruée par des bouchons à toute heure. La plus profonde plaie de notre ville reste la mobilité des personnes et des automobiles. Voilà une grande ville balnéaire où faire des courses relève du parcours du combattant. Voies encombrées, des automobiles garés en pleine voie, étouffement, encombrement . Sans oublier que la cité manque cruellement de parkings » nous dit Moncef, un commerçant de la ville. Il est vrai que le malaise de la circulation à Hammamet est dû bien sûr à la configuration générale de la ville, mais aussi et surtout au fait que la circulation rapide et la circulation lente des automobiles, celle des piétons et des transports en commun sont mélangées dans les mêmes artères. Tous les chemins mènent à l'avenue Habib Bourguiba, un tronçon incontournable pour les usagers des quatre roues. «Il est difficile de circuler à Hammamet en été. Trop de monde et des artères étroites. On est obligé de mettre beaucoup de temps pour arriver chez soi ou aller à la plage » nous dit Selma de Tunis. Samia, une jeune estivante de Sousse ajoute : « C'est devenu insupportable jour comme nuit. On circule lentement car pour arriver au centre ville, il faut emprunter l'avenue Habib Bourguiba. Il en résulte des embouteillages, des saturations et des pertes du temps. Ajouter le mauvais stationnement des deux côtés. Ce qui étouffe le trafic et rend sa fluidité difficile. » Quant à Maher, il estime que le plan de la circulation n'a pas contribué à l'aération de la ville « ceci sans oublier le problème de stationnement notamment au centre ville où certains espaces de stationnement ont été transformés en des trottoirs alors que les parkings se font rares. On tourne rond et on est obligé de garer n'importe » La grue et les sabots L'offre locale de stationnement est d'environ 500 places (360 sur l'ensemble de la voirie et 135 aux environs de la place 7-Novembre). Quant à la demande en été, elle est 6 fois plus importante, soit environ 3.000 places. Actuellement, le nombre de véhicules circulant dans la cité des jasmins ne cesse de doubler en cette période estivale alors certains espaces de stationnement ont été transformés en des trottoirs et les parkings se font rares. On tourne rond et on est obligé de garer n'importe. Ce qui explique la prolifération des parkings sauvages. Le Président de la Délégation spéciale d'Hammamet Mohamed Abdelwahed nous a précisé que la question de la circulation dans la ville de Hammamet revient, telle une vieille rengaine, à l'approche de chaque saison estivale. La fièvre motorisée de juillet et août, convergeant vers le centre-ville monte en été. Nous essayons de gérer la circulation tout en ouvrant certains parking capables de recevoir les usagers des quatre roues. Pour le stationnement, et pour mettre de l'ordre dans la maison, nous avons mis en service la grue et les sabots pour les voitures en mal de stationnement » Pour sa part Dr Salem Sahli, le secrétaire général de l'Association d'éducation relative à l'environnement, appelle à soulager le centre-ville du trafic de transit. Cela suppose que l'on puisse faire le tour du centre ville et accéder aux quartiers grâce à des boucles de circulation desservant des parkings tout en absorbant le trafic de transit. Pour ce faire, des aménagements sont nécessaires: ronds points aux carrefours et adaptations des rues secondaires (Mongi Slim, Habib Thameur, Hédi Chaker...) afin qu'elles puissent jouer leur rôle de boucles de déviation permettant de libérer le centre ville. La réalisation de cet objectif passe par le traitement des points de conflit et des goulots d'étranglement. Le carrefour de Barraket Essahel est le premier goulot d'étranglement qui entrave la circulation pratiquement jusqu'à Nabeul. Il nous paraît urgent de multiplier les entrées à la ville de Hammamet en mettant à profit la rocade et en aménageant une entrée visible et facilement accessible à Bir Bouregba. Il convient aussi de dédoubler les avenues du Koweït et des Etats-Unis en deux fois deux voies à l'instar des avenues de la République et de la Libération et de traiter les deux coudes formés par l'avenue du Koweït et l'avenue H. Bourguiba à la gare, et l'avenue H. Bourguiba et l'avenue de la République au centre ville. Ces deux coudes représentent deux sources majeures d'asphyxie du trafic routier en été. Leur suppression requiert quelques mesures foncières, un peu de technicité et beaucoup de courage et de bon sens. Il faut développer et rationaliser les transports en commun. Pour ce faire, il convient d'améliorer la voie ferrée Hammamet-Nabeul (ligne 10 de la Sncft) de façon à ce qu'elle puisse accueillir un métro urbain ou un tramway avec des navettes fréquentes et des arrêts multiples comme pour le Métro du Sahel ; de réaliser une navette maritime reliant la station touristique Yasmine-Hammamet au centre ville, de reconsidérer l'itinéraire des trains touristiques, cause importante de l'engorgement du trafic automobile en été, de limiter le nombre de taxis circulant à Hammamet. D'après une étude récente, sur les 1.200 taxis qui constituent l'ensemble du parc de taxis du Cap-bon, plus des 3⁄4, soit 950, circulent à Hammamet. Il convient par conséquent d'interdire l'accès du centre ville aux bus touristiques, camions, poids lourds et tous les véhicules articulés, et ce, durant les mois de juillet et août. »