Peine perdue, ça sera pour une autre fois. Ça change le visage d'une ville un jour sans taxis ! Vous pourrez effeuiller toutes les marguerites au bord d'un trottoir, cela ne changera rien à la donne. Vous tourner les pouces, idem. Suivre, mentalement, la marche de quelques nuages dans un ciel, pourtant ensoleillé et revanchard, ou un vol de mouches effrontés qui essaiment ces jours-ci plus que d'habitude, comme pour vous faire enrager davantage, idem : la couleur jaune brille étrangement par son absence aujourd'hui. Il paraît que cela risque de durer. Chouette ! Pas de taxi, pas de travail. Que demande le peuple ? Du farniente, du farniente, et encore du farniente ! Alors s'il vous plaît messieurs/dames des taxis : faites durer le plaisir, on en redemande. Fainéants, comme dirait l'autre, ça arrange nos affaires un max, une grève des taxis. Du pain béni pour les jours de fatigue. Un avant-goût de vacances. Du soleil même en hiver, oui : cela nous sied tout à fait. Cela tombe à pic ! Ah : quand même quelques clandestins. Un signe furtif de la main, une manière discrète de s'arrêter, le numéro escamoté, et vous voilà embarqué. C'est bien dommage ! Le charme est rompu. Snif ! Il va falloir s'y remettre. Au travail...