« L'épouvantail de l'islamisme » et tutti quanti. Cependant, c'est une anecdote du quotidien. Sidérante ! Pauvre révolution… -Madame, est-ce que je peux vous poser une question ? -Allez-y Monsieur, de quoi s'agit-il ? -Etes-vous juive, chrétienne ou musulmane ? -A votre avis ? -Musulmane bien sûr. -Si vous en êtes si sûr, pourquoi me posez-vous cette question, et surtout dans quel but ? -C'est très simple Madame : avant on ne pouvait pas parler, mais maintenant on le peut, alors on en profite pour nous faire enfin connaître du plus grand nombre. -Ah oui ? -Oui nous sommes « Hizb Ettahrir Lil Jihad », et nous avons une mission sacrée à accomplir : islamiser ces terres qui ont été longtemps profanées. Selon la « Châaria » je vous rassure. -C'était « vous » devant la Synagogue ? -Oui, tout à fait. -Et c'est encore « vous » l'histoire du prêtre ? -Mais non Madame, vous confondez. D'abord le prêtre c'était surtout un fait divers, et puis ce ne sont pas nos méthodes. -Et quelles sont vos méthodes ? -On prêche le retour à l'Islam, mais sans le recours à la violence. -Vous en êtes certain ? Et comment auriez-vous réagi si, à la question sur ma confession, ma réponse était que j'étais chrétienne ou juive ? Vous m'auriez convertie en douceur ou vous auriez arrêté votre taxi pour me chasser ? -Vous n'y êtes pas du tout : je vous aurai expliqué que ces latitudes sont et doivent demeurer musulmanes. -Vous oubliez que les juifs sont là depuis trois mille ans. -Vous n'avez rien compris Madame. En réalité, ce n'était pas eux qui étaient visés mais les sionistes. C'était juste une manière de témoigner notre solidarité avec le peuple palestinien, et de montrer qu'on existe. -Vous n'avez pas peur d'être fichés ? -Non, c'est fini tout ça ; aujourd'hui la peur a changé de camp et… -Monsieur, excusez-moi mais nous sommes arrivés. Arrêtez-vous s'il vous plaît, c'est ici. -(Le chauffeur de taxi rend la monnaie). Pour votre gouverne Madame : quand nous aurons pris les rênes du pouvoir, vous n'aurez plus à travailler ; vous pourrez enfin vous reposer chez vous car c'est à votre mari de subvenir à vos besoins. Vous voyez bien que nous avons un beau programme. -Chouette !