Dans un communiqué publié mardi et alors que la saison des mariages tire à sa fin, le ministère de la Santé rappelle l'importance du certificat prénuptial et invite les médecins et les professionnels de la santé à plus de rigueur à ce sujet. C'est que, chaque année, des centaines de certificats sont délivrés aux futurs époux sans réelle consultation ni examen clinique et encore moins analyses, provoquant ainsi des catastrophes sanitaires. Dernier drame en date, celui de Mariem, décédée le 5 octobre dernier, soit trois mois après son mariage, d'une hépatite C transmise par son époux. Elle avait 24 ans et toute la vie devant elle. Elle rêvait de se marier et de fonder un foyer. Elle s'est certes mariée il y a quelques mois, mais ce mariage lui a, hélas, coûté la vie. En effet, son mari lui aurait transmis l'hépatite C et après des semaines d'hospitalisation et de souffrance, elle en est morte, plongeant ses proches et amis dans le chagrin mais aussi dans la colère contre l'époux qui lui aurait transmis son virus et fait fi des examens médicaux prénuptiaux. L'homme aurait été au courant de sa maladie depuis un moment et aurait, malgré tout, présenté un certificat prénuptial attestant de sa bonne santé. Il avait en effet gardé pour lui son lourd et grave secret, mettant ainsi en danger la vie de sa future femme. Ce n'est que plus tard que Mariem découvrira la vérité, mais il état déjà trop tard. Ce drame, qui s'est produit à Kairouan, pointe du doigt la nécessité de revoir les procédures d ‘octroi de ce fameux certificat, obligatoire depuis 1995, pour tous les mariages scellés sur le territoire tunisien. La loi étant une chose, son application étant une autre, ce certificat reste perçu, par une majorité écrasante, comme une paperasse inutile et les futurs époux s'empressent de l'obtenir de chez le premier médecin venu, sans passer par la case examen clinique et analyses sanguines. Pourtant, ces tests sont destinés à déceler chez l'un ou l'autre des partenaires des maladies héréditaires ou d'autres particulièrement contagieuses et dangereuses à l'instar de l'hépatite C, le virus d'immunodéficience humaine (VIH), la syphilis ou encore la tuberculose. Ces examens sont également destinés à protéger les fœtus durant les grossesses. Il en va donc de la santé de toute la famille nouvellement composée. Pourtant, par insouciance, par fainéantise, par égoïsme ou tout simplement parce que c'est encore tabou dans quelques régions, nombreux sont ceux qui négligent cette étape importante et paient une dizaine de dinars pour obtenir l'incontournable certificat prénuptial sans passer aucun test ni examen. Résultat, des maladies transmises, des familles ravagées par le chagrin et des avenirs brisés à la fleur de l'âge. Autant donc ne pas tricher avec le certificat prénuptial et s'assurer que les deux futurs sont bel et bien exempts de toute maladie dangereuse.