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Les quatre pionnières du cinéma tunisien
Publié dans Le Temps le 19 - 10 - 2017

Elles sont quatre réalisatrices à avoir donné ses premières oeuvres au cinéma des femmes tunisiennes. Elles sont dans tous les esprits alors que s'ouvre à Hammamet la première édition du Festival international des films de femmes. Retour sur quatre films qui ont ouvert la voie et annoncé à leur manière la talentueuse nouvelle génération féminine du cinéma tunisien...
C'est un partenariat inédit entre le Centre culturel international de Hammamet et la Fédération tunisienne des ciné-clubs qui vient de donner le jour à un festival qui met à l'honneur les films des femmes. Cette manifestation se déroule du 18 au 22 octobre avec un programme des plus riches, un agenda qui conjugue projections, débats, rencontres et ateliers dans le cadre du joyau architectural qu'est la Villa Sebastian.
"Fatma 75": Féministe et militant
Comment dès lors ne pas saisir l'occasion pou rendre aux pionnières du cinéma tunisien l'hommage qu'elles méritent pour avoir ouvert la voie et défriché le chemin. Elles sont en effet une poignée de femmes cinéastes et aussi de techniciennes qui ont posé les balises de la présence féminine dans le cinéma tunisien. A tout seigneur tout honneur, Selma Baccar occupe la première place dans cette généalogie cinématographique féminine. Avec 'Fatma 75", Baccar est la première tunisienne à avoir réalisé un film de long métrage. Interprété par Jelila Baccar et Mouna Noureddine, ce film a été censuré pendant plus d'une décennie car il contredisait les thèses féministes en vigueur et racontait la lutte des femmes à travers des portraits choisis à travers l'histoire ancienne et contemporaine. Devenu un classique des ciné-clubs, ce film constitue aussi une intéressante tentative dans le domaine de la docu-fiction. Film militant, "Fatma 75" s'adresse à toutes les femmes et constitue désormais un classique.
De Najia Ben Mabrouk à Moufida Tlatli
Sept ans après, en 1982, la réalisatrice Néjia Ben Mabrouk a donné au cinéma tunisien son second film de femme. Intitulée "La Trace", cette oeuvre raconte les tourments et l'indécision de Sabra, une fille du sud dont le père est mineur et la mère illettrée. La révolte de Sabra, sa complicité avec sa mère et les pesanteurs conservatrices du milieu sont narrées avec profondeur par la cinéaste qui filme son oeuvre entre Gafsa et Tunis. Dommage, "La Trace" restera la seule oeuvre de Najia Ben Mabrouk, alors que Selma Baccar continue à tourner de nos jours encore et s'apprête à sortir un nouvel opus.
Il faudra ensuite attendre l'année 1994 pour que se produise un nouveau déclic avec la sortie du film "Les Silences des Palais" de Moufida Tlatli, l'une des meilleures monteuses du cinéma tunisien qui passera alors de l'autre côté de la caméra. Œuvre fondatrice, ce film allait valoir à sa réalisatrice de très nombreuses distinctions et un remarquable accueil critique. Avec un talent inné et un art consommé de la narration, Tlatli raconte un pan de notre histoire à travers les méandres d'un palais et les intrigues d'une famille. Ouvrant le débat sur la condition des femmes, ce film a aussi constitué une balise dans l'oeuvre à venir de Tlatli qui sera pour plus d'une décennie le porte-drapeau des cinéastes tunisiennes.
"Kesswa" de Kalthoum Bornaz: Léger et métaphorique
Atypique, imprégnée de références cinématographiques et profondément militante, Kalthoum Bornaz réalisera son "Kesswa, le fil perdu" en 1998 et ajoutera une touche surréaliste au cinéma des Tunisiennes, tout en maintenant le cap féministe. Dans ce film, Bornaz raconte les tribulations de Nozha en route pour un mariage, dans une ambiance de conte urbain. Portant un lourd costume traditionnel, le personnage va traverser des situations cocasses alors que le fil se sa robe se défait peu à peu. Ce film venait confirmer les travaux antérieurs de Bornaz au cinéma et annoncer la naissance d'une grande réalisatrice. Bornaz poursuivra son travail de cinéaste avant un décès accidentel.
La nouvelle génération arrive!
Hormis Najia Ben Mabrouk, les trois autres pionnières ont produit une oeuvre achevée qui comprend plusieurs films. Elles ont clairement ouvert la voie à une nouvelle génération qui compte de nombreuses jeunes et talentueuses réalisatrices, à l'image de Kaouther Ben Henia, Khedija Lemkecher ou Leila Bouzid. En ce sens, le grand intérêt de ce festival dont le coup d'envoi vient d'être donné à Hammamet est justement de rappeler cette dette et mettre en cohésion les oeuvres d'auteures de plusieurs générations.
Ainsi, de 1975 à 1998, elles auront été quatre réalisatrices à avoir enfanté les quatre uniques oeuvres de femmes cinéastes produites au vingtième siècle. Seule Selma Baccar continue à tourner encore et elle devrait prochainement montrer au public son nouveau film intitulé "Dar Joued". Belle occasion de découvrir une nouvelle oeuvre de femme sur fond d'un festival qui établit de nombreuses synergies et donne de la profondeur au cinéma tunisien.


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