Organisée par l'Association tunisienne des professionnels des arts culinaires (Atpac), et l'Association de sauvegarde de la ville de Nabeul (ASVN), le festival de l'harissa et du piment aura lieu durant le week end (21-22 octobre 2017). Cette manifestation offre un nouveau profil avec la participation annoncée et confirmée de la Croatie et de la Serbie . « L'Harissa, précise Anouar Marzouki, historien et spécialiste dans le patrimoine capbonais, est dérivé d'un verbe arabe qui se traduit par : écraser. C'est une sauce introduite en Tunisie par les Andalous musulmans et juifs au 16ème siècle. Quant au piment, il fait partie de la famille des solanacées! C'est une culture très ancienne originaire du Mexique, où on le cultivait déjà 7500 ans avant J.C.! Ce fut l'une des premières plantes à être cultivées en Amérique du Sud, il y a 7000 ans. On utilisait les piments pour leurs propriétés médicinales, comme condiment ou comme légume. Transformé en poudre après séchage, sa fonction principale est l'assaisonnement des plats, car le piment est alors bien moins cher que les épices lointaines, tel le poivre. Le séchage des piments sur les façades des maisons à l'automne constitue un élément marquant de la culture de la région et il contribue au développement du caractère aromatique de grillé, souvent perçu dans la poudre. Les piments ne furent introduits en Europe qu'à la fin du XVe siècle, à la suite des voyages de Christophe Colomb. Découvert par les Espagnols à Saint-Domingue, le piment deviendra rapidement «l'épice du pauvre». Cette culture fut ensuite introduite par les juifs Andalous après leur départ d'Espagne. Pour mettre en valeur ce condiment caractéristique du Cap Bon, au parfum et aux saveurs du terroir, les organisateurs du Festival ont programmé pour cette troisième édition, une sortie des chefs de cuisine, des séances de dégustation et de démonstration de cuisine ainsi que des concours culinaires pour promouvoir les différentes qualités. En marge de ce festival, l'Association de la sauvegarde de la médina organise deux conférences, la première intitulée « l'expérience du Groupement interprofessionnel des conserves alimentaires (GICA) en matière de l'amélioration de la compétitivité de l'harissa » et la seconde sur l'origine du piment à travers les récits des voyages par l'universitaire Anouar Marzouki . Comme le souligne Zouheir Bellamine, Président de l'ASVN «cette manifestation vise dans un premier temps à faire découvrir ou redécouvrir la gastronomie locale .