* démarrage prochain des négociations sur les produits agricoles et les services * Seuls les droits de douane disparaissent. Restent en vigueur, la TVA et les Droits de Consommation * Le consommateur a une plus grande liberté de choix
Le commerce est le secteur des équilibres difficiles, car il touche la vie quotidienne des citoyens et tous les problèmes qui apparaissent au niveau de la production ou de l'écoulement finissent par trouver leur expression dans le marché. La Tunisie croyant aux règles du marché, n'a pas hésité à être le premier pays méditerranéen à signer, dès 1995, avec l'Union européenne un accord de partenariat pour la mise en place d'une zone de libre échange à partir du 1er janvier 2008. Comment nous sommes - nous préparés à cette échéance ? Qu'est ce qui va changer dans moins d'un mois ? Durant toute la période transitoire, comment s'est comportée notre économie ? Quels sont les effets de la mutation engagée ? A quoi devrons - nous nous attendre durant la prochaine étape ? A ces questions et bien d'autres, M. Ridha Touiti, ministre du Commerce et de l'Artisanat a donné, hier lors d'une conférence de presse, des éclairages fort utiles.
La Tunisie entre à partir du 1er janvier 2008 dans une zone de libre - échange des produits industriels avec l'Union européenne. Le démantèlement des droits de douane en Tunisie a commencé avant l'approbation par l'Union européenne de l'accort de partenariat. « Entrer dans une zone de libre échange avec l'Union européenne, ne veut pas dire abolition de toutes les taxes. Seuls les Droits de Douane disparaissent. Restent en vigueur, la TVA et les Droits de Consommation », précise le ministre. Avant 1996, l'économie tunisienne se prédisposait pour approfondir les réformes. Depuis 1987, les réformes touchaient la libéralisation du commerce intérieur et extérieur ainsi que celle des prix. Une option volontariste tenait à intégrer l'économie tunisienne dans l'économie mondiale et à en tirer profit au maximum. « L'économie tunisienne avait besoin d'intégrer un espace de libre échange pour profiter d'un traitement de faveur », dira en substance M.Ridha Touiti. Au départ il y avait une grande peur. Certains parlaient d'une disparition de notre industrie. Qu'en est - il, dans la réalité ? Le démantèlement des droits de douane, s'est fait de manière progressive sur une période de 12 ans. On a commencé, en 1996 par les biens d'équipement non produits localement. Ce qui représentait 12% de la valeur des importations de la Tunisie de l'Union européenne. Cette première liste a permis de stimuler l'investissement. Une deuxième liste représentant 33% de la valeur des importations comprenant les matières premières et semi - produits non fabriqués localement a été arrêtée. Le démantèlement s'est fait sur une période de cinq ans de 1996 à 2001. La troisième liste concerne 29% de la valeur des importations de l'Union européenne et englobe les demi - produits. Pour cette liste le démantèlement a été fait sur douze ans. La quatrième liste concerne 24% de la valeur des importations de l'Union européenne concerne les produits sensibles et fabriqués localement, comme l'habillement, les réfrigérateurs et autres produits. Pour cette liste le démantèlement a commencé en 2000. Il s'achèvera en cette fin d'année.
Listes et rythme judicieux Le niveau de démantèlement a atteint 89% des droits de douane. Le démantèlement a été progressif pour que l'entreprise puisse s'adapter. Un des signaux encourageant durant cette période de transition est que le démantèlement n'a jamais été retardé. « Le choix des listes et du rythme était judicieux » affirme le ministre. Les résultats sont positifs. La croissance a connu un rythme soutenu, supérieur à celui de la période d'avant démantèlement. Les équilibres financiers du pays se sont améliorés. Il en est ainsi, du déficit courant et du déficit budgétaire. La pression fiscale a baissé. L'inflation, en dehors de l'énergie et des produits alimentaires, est restée au niveau de 2%. Les incidences sur le consommateur ne se sont pas faites attendre. Depuis que le démantèlement des droits de douane a touché les produits fabriqués localement, le consommateur a bénéficié de la baisse des droits de douane et a commencé à avoir une plus grande gamme de produits. Il a désormais un plus grand éventail de choix. La concurrence étrangère a exercé sa pression pour l'amélioration de la qualité des produits locaux. Un programme de mise à niveau ( PMN ) a accompagné le démantèlement tarifaire. Environ 4000 entreprises ont adhéré à ce programme. Trois mille ont achevé leur PMN. C'est ce qui a aidé les entreprises à moderniser leurs équipements, améliorer la gestion de leurs ressources humaines et assainir leurs situations financières. Un indicateur résume les résultats de cette action : le positionnement du produit tunisien sur le marché local et sur le marché international.
Positionnement sauvegardé des produits tunisiens Les produits tunisiens ont sauvegardé leur position sur le marché européen. « L'exportation vers l'Union européenne a augmenté à un rythme plus élevé que celui des exportations vers les autres pays du monde et ce, depuis 1996 », déclare M. le ministre. Nos importations de l'Union européenne ont été de l'ordre de 5000 millions de dinars en 1996. Elles ont atteint le niveau de 9000 millions de dinars en 2007. Quant à nos exportations elles ont été multipliées par trois durant la même période en passant de 4000 millions de dinars à 12 000 millions de dinars. L'Union européenne est restée la principale destination de nos exportations. « Elles sont restées concentrées sur la France, l'Allemagne et l'Italie », ne manque de rappeler le ministre. La balance commerciale avec l'Union européenne s'est améliorée. Le taux de couverture des importations par les exportations est passé de 76% en 1995 à 93% en 2006. Ce taux dépasse le niveau global qui est de 75% en 2006. Un autre indicateur positif : nos exportations sur l'Union européenne ont varié. Elles étaient concentrées sur le textile habillement. Aujourd'hui, les industries mécaniques et électriques ont presque atteint le niveau des exportations du textile et habillement. Parallèlement, les droits de douane ont été baissés avec les autres régions du monde. Nous sommes passés de 54 taux de droits de douane en 1996 à 11 actuellement et à 9 à partir de 2008. Il faut continuer à soutenir l'entreprise et inciter le consommateur à jouer pleinement son rôle d'arbitre tout en l'appelant à consommer le produit tunisien sans que cela ne soit fait au détriment de la qualité. Prochainement démarreront les négociations concernant les produits agricoles et les services.