Le citoyen tunisien est gavé de nouvelles lois et de nouvelles mesures qui demeurent, souvent, lettre morte et ne sont pas suivis d'effets. C'est dire que les pouvoirs publics n'ont pas les moyens de leurs ambitions, surtout avec les interférences, les calculs politiques, la nonchalance et l'absence de volonté d'agir, avec la sévérité requise, pour l'application de la législation. Les dérapages dans le secteur de l'information sont malheureusement nombreux, avec des chaînes TV qui refusent de se plier aux décisions des instances indépendantes concernées, le manque, sinon l'absence, de moyens pour l'application de ces décisions et la passivité de la justice à cet égard. C'est le cas, aussi, avec les milliers d'associations qui bénéficient de financements occultes et qui continuent à agir en toute impunité, empoisonnant les esprits de la jeunesse, en faisant-fi de tout ce qui peut entraver leurs activités néfastes. Les lois régissant la lutte contre la corruption, la contrebande et la spéculation sont tellement nombreuses qu'on ne sait plus à quel saint se vouer, alors que les esprits malfaisants continuent à s'adonner à leurs activités délictueuses, sans aucun égard pour le pouvoir d'achat du citoyen, la chute aux abimes de l'économie nationale et la dégringolade de la monnaie nationale. Entretemps, le ministre des Relations avec les instances constitutionnelles et la société civile et des droits de l'Homme, Mehdi Ben Gharbia, a annoncé, dimanche, à Monastir qu'une nouvelle loi amendant le secteur audiovisuel sera prochainement examinée en Conseil ministériel. Cette loi sera soumise pour examen à l'Assemblée des représentants du peuple avant la fin de l'année. Dans une déclaration à la presse, faite en marge de la célébration de la fête nationale de l'arbre, Ben Gharbia a affirmé que le gouvernement "interagit positivement" avec la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA). Il collabore, actuellement, avec l'instance pour l'élaboration d'une nouvelle loi relative aux médias audiovisuels, a-t-il dit. Selon le ministre, une série de nouvelles lois relatives au secteur de la presse, aux partis politiques et à la lutte contre le racisme sont en cours d'élaboration par le gouvernement. S'agissant du financement suspect de certaines associations, il a relevé que des concertations sont engagées avec la société civile pour élaborer une nouvelle loi sur les associations dans le sens du renforcement des libertés. Il s'agit également de mettre en place un mécanisme de contrôle des financements des associations et leur gestion. En vertu de cette loi, un système électronique sera créé pour permettre une gouvernance ouverte et assurer une formation à distance des associations, d'après le ministre. Il sera alors possible pour la Cour des comptes et les instances administratives y afférentes d'exercer leur rôle de surveillance, a-t-il ajouté. Ben Gharbia a, par ailleurs, rappelé qu'une séance plénière, prévue aujourd'hui, sera consacrée à l'élection du président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE). Ces belles paroles et ces belles décisions sont-elles de nature à tranquilliser et à calmer les craintes du citoyen ? Loin de là, surtout que le plus commun des mortels pense que ce ne sont que des promesses qui risquent de rester, longtemps, dans les tiroirs de l'ARP, surtout qu'il y a trop d'enjeux politiques et que cela risque de mécontenter certains qui ont d'autres projets pour le pays.